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Réussissez votre PACES (3/6) – Tenir le rythme pendant 9 mois

Cet article est le troisième d’une série de six articles consacrés à la réussite de la première année d’études de médecine : après avoir parlé de la méthode de travail en P1, je vous propose dans cet article quelques conseils pour tenir le rythme tout au long de l’année.

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

La P1 n’est pas un sprint, c’est un marathon ! Il faut travailler en moyenne 10 heures par jour, 7 jours sur 7, et cela pendant 9 mois, sans vacances : ce n’est pas évident, mais pas impossible. Considérez cette première année comme une césure dans votre vie : les sacrifices faits cette année paieront plus tard.

Pour tenir le rythme, je vous conseille les choses suivantes :

Prévenir votre entourage : votre famille, vos amis et votre copain/copine doivent être au courant du travail que requièrent vos études. D’une part, ils seront peut-être plus compréhensifs quant à vos possibles sauts d’humeur et de comportement (stress, fatigue…). D’autre part, ils sauront que vous devrez décliner la plupart de leurs invitations à faire une pause, sortir, vous amuser… et vous exposeront peut-être à moins de tentations et de distractions.

S’inscrire dans une prépa privée : avoir une prépa privée n’est pas indispensable à la réussite du concours. Le principal intérêt de certaines petites prépas est le soutien psychologique et l’ambiance à la fois travailleuse et familiale que vous pouvez y trouver tout au long de l’année, avec les responsables de la prépa, les tuteurs, et vos co-étudiants. Si vous envisagez de vous inscrire dans une prépa privée, sachez qu’une prépa qui ne parvient pas à briser les rapports de concurrence entre les étudiants est une prépa inutile.

Trouver un petit plaisir quotidien : Si vous pratiquez une discipline sportive ou si vous jouez de la musique, je vous conseille de ne pas y renoncer. Certains étudiants vont nager ou courir pendant une demi-heure voire une heure chaque midi, d’autres terminent toujours leurs journées par une heure de détente (lecture, film, musique, sport etc), d’autres encore s’accordent un après-midi entier de temps libre chaque semaine, d’autres enfin se contentent d’écouter de la musique le soir pour s’endormir. En pratique, il est difficile d’avoir une activité régulière hebdomadaire. Attendez vous à souvent devoir renoncer à votre loisir de la semaine.

Essayer de respecter quelques règles d’hygiène de vie : en plus d’être socialement et psychologiquement éprouvante, la P1 peut être est physiquement très délétère. Tout d’abord, assurez-vous de manger en quantité équilibrée : en un an, certains étudiants perdent 10 kg, quand d’autres les prennent. Levez régulièrement les yeux de vos cours, et faites contrôler votre vue au moins une fois dans l’année : en effet, beaucoup d’étudiants perdent au moins 1 point d’acuité visuelle à chaque œil. Faites attention à votre santé : un rhume, une gastro-entérite, ou une grippe peuvent s’avérer particulièrement handicapants pour votre travail. Notez que le stress de la P1 peut décompenser (« activer ») une maladie jusqu’alors latente, par exemple une maladie auto-immune. Enfin et surtout, ne négligez pas votre sommeil : respectez votre cycle biologique, dormez quand vous êtes fatigué et, si besoin, faites des siestes de 1 ou 2 heures. Le sommeil est une des principales clés d’un bon apprentissage. Si besoin, travaillez la nuit et dormez le jour (ce n’est bien sûr possible que si vous n’avez pas de cours dans la journée, ou si vos cours sont sur DVD).

Éviter les psychotropes : Je vous déconseille vivement l’usage intensif de caféine (café ou Guronsan), et encore plus celui de Ritaline ®, de Provigil®, de Modiodal® ou d’autres psychotropes qui améliorent les capacités de concentration. Par ailleurs, si vous ne parvenez pas à gérer votre stress, essayez les techniques de réflexologie, de sophrologie, voire même la prise de placebos, de remèdes de grand-mère ou de médicaments homéopathiques (leur effet pharmacologique est discutable, mais pas leur effet placebo). Évitez tant que faire se peut le recours aux médicaments. La situation difficile des étudiants en P1 augmente leur risque de consommation abusive d’anxiolytiques/antidépresseurs. Notez d’ailleurs que la consommation de ces médicaments peut altérer vos capacités mnésiques, et diminue véritablement vos chances de réussite du concours.

Se blinder face à l’échec : à chaque mauvais classement, vous devez relativiser votre échec, prendre du recul et penser à tous les problèmes bien plus graves qui affectent les gens, en particulier les patients. Dites-vous bien que si vous ne pouvez faire psychologiquement face à l’échec d’une P1, vous aurez du mal à faire face aux échecs qui parsèmeront votre cursus médical : je parle ici non seulement des échecs aux examens, aux présentations orales, aux TP, aux tâches qui vous seront confiées à l’hôpital (paperasse, gestes infirmiers et médicaux…) mais aussi et surtout des échecs dans les soins apportés aux patients. Vous devez donc dès maintenant apprendre à gérer ces échecs. Sachez les accepter, les relativiser et apprendre d’eux : déterminez précisément vos erreurs et mettez tout en œuvre pour ne pas les répéter.

Étant donné le rythme soutenu de cette année mais aussi le peu de soutien psychologique, vous aurez souvent des épisodes de démotivation, plus ou moins marqués. Or, la motivation est LA clé de la réussite de la P1 : elle fera l’objet du prochain article de cette série.

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, en particulier sur l’utilisation du DVD à Grenoble ou ailleurs, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

Par Lexane Sirac

J'ai grandi au Québec puis à Grenoble. Après avoir obtenu mon bac à 15 ans, j'ai arrêté mes études pour faire du sport à haut niveau jusqu'à ce qu'une blessure me renvoie sur les bancs de l'école. J'ai fondé Réussir Mes Études en janvier 2012, avant d'intégrer l'emlyon et de décider de faire de l'écriture mon métier.

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