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Réorientation après la PACES : vos alternatives

Après le concours de première année, beaucoup d’étudiants restent sur le carreau. La réorientation après la PACES est une étape à laquelle vous devez absolument réfléchir : tant mieux si vous réussissez, mais il faut bien avoir un plan B quoi qu’il arrive.

La PACES, sur ce point, c’est comme la prépa : vous pouviez être un lycéen médiocre ou brillant, ça n’aura que très peu de rapport avec vos résultats en médecine. Préparez-vous donc à l’échec quoi qu’il arrive, même si vous travaillez de votre mieux toute l’année (pour ça, lisez la série sur comment réussir sa PACES). Soyez réaliste, souvenez-vous que moins d’un étudiant sur quatre va réussir le concours du premier coup.

Quand me réorienter (à part en fin d’année) ?

En début d’année

Si vos résultats sont insuffisants en septembre-octobre, ou si vous comprenez dès le début que la médecine n’est pas faite poru vous, vous pouvez vous réorienter dès le début de l’année. Il n’est pas trop tard pour vous inscrire à l’université dans les licences à pastille verte, par exemple.

N’abandonnez quand même pas tout de suite, si vous êtes motivé : vous gagnerez des places simplement parce que des étudiants mieux classés qu’eux n’arrivent pas à tenir le rythme sur toute l’année scolaire.

Après le premier semestre

Si vous êtes loin du numerus clausus, commencez à regarder les possibilités de réorientation dès maintenant : beaucoup de formations ouvrent leur portes, en particulier aux anciens étudiants de PACES, en janvier.

réorientation après la PACES : vous pouvez le faire !

La réorientation après la PACES et ses alternatives

Plusieurs solutions s’offrent à vous, trois d’entre elles pour être précise. Vous pouvez vous réorienter, bien sûr, mais vous pouvez aussi décider de redoubler, ou de tenter votre chance dans une autre filière.

Le redoublement

Si vous avez aimé votre première année, que vous pensez avoir le potentiel de réussir, et que vous êtes vraiment motivé pour rempiler pour un an, vous pouvez considérer le redoublement. Loin d’être une honte, il vous donnera bien plus de chances de réussite.

Dans ce cas, prenez vraiment le temps de réfléchir à vos points faibles, et à comment vous allez pouvoir les surmonter cette année, en plus de votre travail habituel. Si vous n’êtes pas capable de réussir votre année en médecine, alors malheureusement, toute la motivation du monde ne suffira probablement pas à vous hisser en haut du classement. Si vous l’êtes, mais que vous avez des mauvaises habitudes ou que vous avez fait l’impasse sur un sujet important : foncez.

Pour évaluer vos possibilités de réussite, sachez que les statistiques ont montré que vous aviez peu de chances d’avoir le concours en redoublant si votre rang était supérieur à 2,5 fois le numerus clausus.

Le changement de filière

Le concours de P1 comprend 4 filières : médecine, pharmacie, odontologie (dentaire) et maïeutique (sage-femme). Chaque filière a son propre numerus clausus.

La plupart des épreuves du concours sont communes aux 4 filières, mais chaque filière possède quelques épreuves supplémentaires qui lui sont spécifiques. Vous pouvez vous inscrire à autant de filières que vous le souhaitez. Aussi, que vous soyez bien ou mal classé, je vous conseille de toujours vous inscrire à toutes les filières (cela ne coûte pas plus cher). A la fin de l’année, vous aurez donc 4 classements : vous devrez alors choisir une des filières dans lesquelles vous êtes reçu.

Regardez donc du côté de la pharmacie, de la maïeutique et de l’odontologie : est-ce que ça pourrait vous plaire ? Ça pourrait être votre vocation, donc ne snobez pas ces trois autres filières post-PACES.

La réorientation

Après votre année de médecine, vous n’êtes plus motivé pour faire de la médecine : ça arrive, personne ne vous jugera pour ça. En première année post-bac, on est encore jeune et la bonne nouvelle, c’est que vous allez pouvoir vous réorienter assez facilement. Souvent, vous allez devoir valider deux semestres en un seul : après la charge de travail de la PACES, ça ne changera pas grand-chose au rythme auquel vous avez appris à vous habituer. Une fois ces deux semestres validés d’un coup, vous êtes tranquille !

En sciences

Vous pouvez rejoindre des classes préparatoires dans le paramédical, si vous tenez à continuer dans le domaine de la santé : elles vous préparent aux concours de kinésithérapeute, par exemple. Vous pouvez aussi vous présenter directement à un entretien oral pour le concours d’infirmier, et vous serez dispensé d’épreuve écrite. Bon plan si le métier d’infirmier vous attire sincèrement, piège fatal si vous passez le concours par défaut, parce que là, vous ne pourrez plus vous réorienter facilement.

Certaines écoles d’ingénieur post-bac privées mettent en place des admissions parallèles à la fin du premier semestre, sur dossier de candidature. Je vous déconseille de vous tourner vers ces écoles d’ingénieur, peu crédibles auprès des employeurs et de l’État et souvent hors de prix parce que privées. Cela dit, si vous tenez absolument à les tenter, vous pouvez vous inscrire au concours commun Avenir+.

Beaucoup d’universités vous permettent de vous inscrire en licences de science ou de STAPS à la fin du premier semestre, et vous pouvez aussi passer par certaines passerelles pour aller directement en deuxième année de certaines licences si vous avez passé la première année, sous certaines conditions. N’hésitez pas à vous renseigner sur ce que propose votre université locale. Vous pouvez aussi vous tourner vers les BTS et les DUT, où, avec un bon dossier, vous pouvez aussi entrer directement en deuxième année, avec des cours de remise à niveau. Essayez par exemple le BTS génie biologique, un DUT informatique ou encore le DUT métiers du multimédia et de l’Internet.

Ailleurs

Dans ma classe en Langues Étrangères Appliquées, j’avais une fille qui avait abandonné la PACES en cours de route pour se diriger vers ce qu’elle aimait vraiment : la traduction. Vous pouvez faire ça. Le plus simple, bien sûr, c’est de vous réinscrire pour une L1 en septembre, mais renseignez-vous quand même sur les rentrées décalées de janvier, et sur les passerelles des universités.

Par exemple, certaines facs de droit et certains IAE (Instituts d’Administration des Entreprises) vous permettent d’intégrer directement en deuxième. Contactez donc les filières qui vous intéressent, on ne sait jamais.

Certaines écoles de commerce privées post-bac proposent aussi des cycles accélérés pour les étudiants qui ont fait une PACES. L’expression « privées post-bac » devrait maintenant suffire à vous faire comprendre ce que j’en pense.

En dehors des études

Vous venez de passer une année infernale : lâchez-vous un peu de lest et n’hésitez pas à faire une année sabbatique pour mieux vous comprendre, et savoir ce que vous devriez faire de votre vie. Ça vous aidera à la fois pour votre orientation et pour votre CV.

Quelques solutions possibles :

  • Travailler à l’étranger (en Union européenne, pas besoin de visa !). Dans cet article, je ne souhaite pas parler des études de médecine à l’étranger (Belgique, Espagne, Roumanie), parce que je ne les trouve pas éthiques, mais c’est un avis personnel qui ne doit pas vous empêcher de faire ce que vous voulez.
  • Travailler en France, par exemple en faisant un service civique.
  • Faire une pause. Vraiment : parfois, il vaut mieux prendre un an à faire ce qu’on veut, même si on veut ne rien faire, avant de reprendre ses études. Reculer pour mieux sauter, en quelque sorte.
  • Vous inscrire à des cours à distance d’une filière qui n’a rien à voir avec ce que vous voulez faire, mais qui vous intéresse sur le plan personnel.

 

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Réussissez votre PACES (6/6) – L'après-P1

Cet article est le dernier d’une série de six articles consacrés à la réussite de la première année d’études de médecine :

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

Avant de refermer cette série d’articles sur la P1, je souhaite vous parler de l’après-concours.

Si vous échouez au concours de P1, vous pouvez redoubler l’année. Attention, vous n’avez droit qu’à un seul redoublement (sauf dérogation spéciale, justifiée par un incident majeur ayant empêché votre réussite du concours). Sachez que ne pas être reçu au concours ne signifie pas ne pas valider son année : en effet, si vous obtenez plus de 10/20 aux épreuves du concours, vous gagnez des crédits (ECTS) qui vous permettront de vous réorienter vers d’autres cursus, parfois directement en 2e année (en L2 de biologie par exemple).

Pour plus d’informations à ce sujet, je vous renvoie à mon article Se réorienter après la PACES

Si par contre vous faites partie des heureux élus, vous entrez dans le monde merveilleux de la P2. L’ambiance de travail n’a rien à voir avec la P1 : ceux qui étaient vos concurrents en P1 deviennent vos meilleurs alliés dans les années suivantes. Pendant la 2e année (P2) et la 3e année (D1), votre formation théorique continue, mais au lieu de passer un concours, vous devrez simplement valider vos examens, c’est-à-dire avoir plus de 10/20 (parfois 12/20) à chaque examen, ce qui, soit dit en passant, n’est pas toujours chose aisée. Après deux mois de vacances d’été, bon nombre de neo-P2 souffrent d’un syndrome post-P1 : une grande difficulté à se remettre vraiment au travail, qui arrive souvent en début de P2, parfois plus tard dans l’année, voire même en D1.

Non, contrairement à ce que l’on peut entendre, la P2 et la D1 ne sont pas des années de vacances : la validation de vos examens vous obligera peut-être à travailler comme en P1 (voire davantage) pendant des semaines, des mois, ou même l’année entière. Cela dépend des universités, et surtout de la bonne volonté des responsables de l’organisation des études dans votre faculté. En général, le volume de cours est le même qu’en P1. La seule vraie différence est qu’il n’y a pas de concours. Dans certaines fac, le jury n’hésite pas à faire redoubler (par exemple, à Grenoble, il y a eut cette année une trentaine de redoublant de P2, et autant de D1, pour des promotions comptant en moyenne 170 étudiants).

Quant aux années ultérieures (D2, D3 et D4), quelle que soit votre Université, elles vous ramènent à un rythme proche de la P1 (parfois plus, parfois moins) en vue de préparer un concours national obligatoire : les ECN (épreuves classantes nationales). Ce n’est pas à proprement parler un concours, car tous les étudiants sont reçus. Le classement des étudiants aux ECN détermine leur ordre pour choisir leur spécialité et la ville dans laquelle ils effectueront leur internat. Je vous conseille de ne pas trop y penser en P1 : concentrez-vous sur la réussite de VOTRE concours. Notez que pendant les années de D2, D3 et D4 (parfois la D1 selon les facs), vous passerez la moitié de votre temps en stage à l’hôpital, et le reste sera essentiellement du travail personnel et des cours magistraux (parfois quelques TP, TD, cours en petits groupes…).

Une fois votre concours réussi, profitez bien de vos vacances d’été et ne révisez rien avant la rentrée : vous n’aurez peut-être pas de VRAIE période de vacances avant longtemps. Sachez également que dans la plupart des facs, votre première activité de P2 sera un stage infirmier au CHU, pendant un mois, avant la rentrée de septembre : ce sera votre premier contact avec le monde hospitalier, ses joies et ses peines. Sachez que certains étudiants ayant réussi brillamment leur P1 abandonnent les études médicales suite à ce stage et au choc psychologique qu’il peut créer.

Ici s’achève cette série d’articles sur la réussite de la PACES. Pour mieux vous préparer à ce qui vous attend à la fac et à l’hôpital pour le reste de vos études, je vous renvoie à mon article intitulé S’engager dans des études médicale.
Je vous recommande également la page facebook Vie de Carabin, dont sont issues beaucoup d’illustrations que j’ai utilisé dans mes articles et qui vous permettra de vous faire une idée des stages d’externat, de la 3e à la 6e année (dans certaines facultés, cela commence en 2e ou en 4e année).

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, sur les années ultérieures ou sur les stages à l’hôpital, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

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Réussissez votre PACES (5/6) – Les révisions et le concours

Cet article est le cinquième d’une série de six articles consacrés à la réussite de la première année d’études de médecine :

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

A l’approche du concours, la plupart des facultés de médecine laisse une période de révision, allant de 2 à 4 semaines. C’est le moment d’utiliser toutes les fiches que vous avez faites pendant l’année et les annales que vous n’avez pas encore faites (ou dont vous avez oubliées les questions). Pendant cette période de révision, certains étudiants arrivent à faire 6 ou 7 tours, d’autres à peine 2 ou 3. Là encore, cela dépend de votre méthode de travail. Bien sûr, vos derniers tours doivent durer moins longtemps que les premiers (ils seront aussi probablement plus superficiels). Personnellement j’ai fait 7 tours de révision : le premier a duré plus de deux semaines, le second cinq jours, …, et le dernier une journée. Ne vous inquiétez pas si vous ne faites que 2 ou 3 tours : les méthodes de révision varient beaucoup d’un étudiant à l’autre.

Prévoyez toujours au moins 2 jours de battement entre la fin de vos révisions et le jour J. Ils vous permettront de faire les annales, de revenir sur certains points difficiles à retenir, et de vous reposer un peu). Certains étudiants recommandent de ne pas travailler la veille du concours. Personnellement je vous conseille de simplement relire les cours que vous savez ne pas maîtriser parfaitement.

Pensez également à vérifier l’heure et le lieu des épreuves, la météo, les grèves des transports, le plein de votre voiture… : certains étudiants n’ont pas pu passer leurs épreuves car ils ont été bloqués par la neige, parce qu’il y avait des grèves de bus, ou parce qu’ils ont eu un accident de voiture le matin même. Je vous conseille également de vous faire vacciner contre la grippe (bien avant le concours, à cause des possibles effets indésirables du vaccin : fièvre, douleurs musculaires…). Chaque année, des étudiants échouent au concours à cause de la grippe.

Pour vous donner une idée de ce qui vous attend ce jour, voilà une petite vidéo tournée le jour du concours : en général il y a tellement de candidats que les épreuves se passent dans un stade, une grande salle d’exposition etc.

Le jour J, n’oubliez pas d’apporter les choses suivantes :

  • Votre carte d’étudiant et votre carte d’identité
  • Une bouteille d’eau, un casse-croute, une montre à quartz (voire même 2 montres si vous avez le moindre doute sur leur fonctionnement)
  • Des boules Quies : il arrive que la ventilation de la salle, un chantier voisin… fassent un bruit très handicapant pendant les épreuves. D’ailleurs, dans certaines facs une distribution de boules Quies est prévue.
  • En hiver : prévoyez des chaussettes et un pull supplémentaires, et des mitaines ou des gants (évitez les moufles ^^) : si vous passez les épreuves dans un espace immense (une salle d’exposition, un stade…), il est possible qu’il ne soit pas bien chauffé, voire pas chauffé du tout. De plus, le matin, comme le soleil réchauffe l’extérieur mais pas l’intérieur du bâtiment, il se peut qu’il fasse plus froid dehors que dedans. Certains étudiants portent même des vêtements de ski, des couvertures, des charentaises…
  • 2 stylos à bille noirs et 2 blancs liquides : le matériel indispensable pour écrire les réponses diffère selon les modalités du concours. Si ce sont des grilles de QCM corrigées par des machines qui chauffent l’encre, il vaut mieux utiliser un stylo à bille noir, non effaçable, et si besoin utiliser du blanc liquide (pas en ruban) pour corriger. Prévoyez toujours tout en double.
  • Des crayons, gommes, surligneurs, stylos 4-couleurs, feutres… : tout ce dont vous avez besoin pour écrire sur vos feuilles de brouillon et de sujet.
  • Enfin, dans la plupart des facs, vous devez poser votre sac à l’entrée de la salle, qui se trouve parfois à plusieurs dizaines de mètres de vous, et y laisser votre trousse, votre téléphone portable etc. Je vous conseille donc de mettre tout votre petit matériel dans un sac plastique transparent (type sac de congélation par exemple) pour éviter de vous faire embêter par les surveillants, et pour facilement vous déplacer entre les épreuves avec vos affaires dans la salle (certains étudiants sans scrupule volent les stylos, bouteilles d’eau … laissés sans surveillance sur les tables).
  • Vérifiez le contenu de vos poches : s’ils ont des doutes, les surveillants n’hésitent pas à vous fouiller. Assurez-vous de ne rien avoir de suspect dans vos poches, ni papier, ni téléphone, ni lecteur mp3… Sachez que si vous portez le niqab, les surveillants vous demanderont de l’enlever pour vérifier que vous n’avez pas d’oreillette ou tout autre dispositif de tricherie.

Pendant les épreuves, restez zen ! Chaque année, beaucoup d’étudiants font des malaises et vont à l’infirmerie pendant les épreuves.

  • Concentrez vous sur votre feuille, ne regardez pas en direction de vos voisins, et surtout ne balayez pas la salle du regard : selon les facultés, 900 à 2700 étudiants passent le concours en même temps, dans la même salle. Cela peut être visuellement très impressionnant.
  • Évitez les révisions de dernière minute, le jour des épreuves. Si vous avez bien travaillé depuis le début de l’année, vous saurez répondre aux questions sans cela.
  • Soyez sûr de vos connaissances : si vous avez lu quelque chose dans un cours, considérez que c’est la vérité vraie et n’hésitez pas dans vos réponses.
  • En cas de doute sur une question, annotez votre énoncé (une croix à coté de la question par exemple) et passez à la suivante : vous y reviendrez plus tard, après avoir répondu à toutes les questions dont vous êtes sûr.
  • Si une question présente une ambiguïté, n’hésitez pas à appeler un professeur : généralement, tous les professeurs sont présents le jour de l’épreuve.
  • Faites attention aux pièges : lisez attentivement les énoncés et les items des QCM. Chaque mot, chaque lettre, et même chaque virgule comptent.
  • Faites attention aux professeurs qui posent les questions : certains professeurs se contredisent. Ne confondez pas les propos d’un professeur avec ceux d’un autre.
  • Répondez à toutes les questions : si à la fin de l’épreuve il reste des questions auxquelles vous ne savez pas répondre, cochez des items au hasard. Il est rare que les correcteurs enlèvent des points en cas de réponse fausse (lisez votre règlement d’étude pour savoir quelles sont les modalités de correction).
  • Gardez toujours 10 minutes à la fin de l’épreuve pour relire vos réponses
  • Si vous avez des signes de panique pendant l’épreuve (palpitations, bouffées de chaleur, difficultés à respirer…) faites des exercices de sophrologie ou de relaxation : prenez 10 secondes pour vider complètement votre esprit, concentrez vous sur votre respiration, fermez les yeux, buvez une gorgée d’eau…

A la sortie des épreuves, vous aurez peut-être l’impression de vous être planté, et beaucoup d’étudiants vous feront croire qu’ils ont trouvé les épreuves on-ne-peut-plus faciles. N’y prêtez pas trop d’attention : les résultats des épreuves réservent souvent de bonnes surprises à ceux qui pensaient avoir échoué, et de moins bonnes à ceux qui pensaient avoir réussi.

Dans la plupart des facultés de médecine, le concours se passe en deux temps : la première moitié en janvier, et la seconde en mai. Passées les épreuves de janvier, certaines facs ne laissent aucun délai avant la reprise des cours, d’autres laissent plusieurs semaines. Dans tous les cas, les étudiants prennent rarement ce temps de « pseudo-vacances » et reprennent les cours sans trop attendre (avec les polycopiés, le DVD etc). Notez que si vous prenez trop de temps de repos, il sera peut-être plus difficile de vous remettre efficacement au travail.

Ici s’achève ce cinquième article sur la réussite de la P1. Pour conclure cette série, un dernier article portera sur l’après-P1.

Si vous avez des questions ou des remarques sur le concours de PACES, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

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Réussissez votre PACES (4/6) – Rester motivé toute l'année

Cet article est le quatrième d’une série de six articles consacrés à la réussite de la première année d’études de médecine :

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

Étant donné la difficulté et le rythme soutenu de cette année, vous aurez souvent des épisodes de démotivation, plus ou moins marqués : croyez-moi, TOUS les P1 sont passés, passent et passeront par ces difficultés. Dites-vous bien que, la P1 vise non seulement à respecter un numerus clausus imposé par l’État, mais aussi à sélectionner les étudiants les plus motivés, qui seront prêts à travailler d’arrache-pied dans la suite de leurs études et de leur carrière, en résistant au stress et à la fatigue. En d’autres termes, plus qu’un filtre par la connaissance, le concours de P1 est une sélection sur les capacités à suivre des études médicales et poursuivre une carrière difficile. Rappelez-vous que les médecins font partie des professions les plus à risque de burn-out, et que les taux de dépression et de suicide sont plus élevés chez les médecins que dans la population général

La motivation est donc LA clé de la réussite de la P1. Vous ne pourrez pas réussir le concours de P1 si vous n’y croyez pas, si vous n’êtes pas motivé, et si vous ne surmontez pas les coups de blues : voilà une petite vidéo parodiant les difficultés de la P1

Anticipez le syndrome du « qu’est-ce que je fous là ». C’est une question que tous les étudiants seront amenés à se poser, très souvent en P1, mais également dans les années ultérieures étant donné la quantité de travail et la pression sur les externes. Je vous conseille donc dès maintenant de mettre par écrit toutes les raisons pour lesquels vous souhaitez devenir médecin. Vous serez heureux de les relire lors de ces moments de blues.

facebook.com/VieDeCarabin

Ne culpabilisez pas : si à cause de la fatigue, vous décidez de faire une pause dans la journée, profitez-en bien pour vous regonfler à bloc et surtout ne culpabilisez pas. Dites-vous bien que cela vous permettra d’être plus efficace par la suite, et que les autres étudiants sont eux aussi fatigués et donc font très probablement des pauses.

Arrêtez-vous avant le burn-out : si en plus de la fatigue physique (normale en P1) vous commencez à présenter des signes d’épuisement émotionnel, de dépersonnalisation, de dépression… faites un vrai break et profitez-en pour dormir, sortir, voir vos amis, faire ce que vous aimez, parler de vos difficultés à vos proches…. Surtout, ne culpabilisez pas d’avoir perdu du temps de travail : cela peut vous éviter de vrais problèmes psychiatriques, parfois longs à corriger. Plus tôt vous anticipez l’apparition de ces signes, plus tôt vous réagissez et moins il sera difficile de vous remotiver à travailler. Chaque année, des étudiants commencent des psychothérapies pendant la P1 ou après avoir échoué au concours. Voilà une liste non exhaustive des signes qui doivent vous alerter :

  • épuisement émotionnel : attitude négative, irritabilité, incapacité à contrôler ses émotions…
  • dépersonnalisation : cynisme, sentiment de perte de contrôle dans la réalité…
  • dépression : faible estime de soi, perte de motivation, d’intérêt ou de plaisir pour des activités qui auparavant en procuraient, intentions suicidaires ou automutilation, angoisses, anxiété…

Si vous vous sentez déprimé au point de ne pas avoir envie de faire quoi que ce soit, même pas de dormir, forcez-vous à vous amuser (musique, cuisine, sortie, sport, cinéma, lecture etc) : moins vous serez actif, plus vous déprimerez, et inversement.

Appuyez-vous sur vos camarades étudiants : la P1 étant sanctionnée par un concours, tous vos camarades de promo sont vos concurrents : n’oubliez jamais que votre échec peut faire leur réussite, et inversement. Ne croyez jamais les étudiants qui disent réussir sans travailler, ou ne pas être fatigués par le travail : souvent ils espèrent ainsi vous démotiver. Néanmoins, vous trouverez probablement des étudiants avec qui partager vos interrogations, vos angoisses…. Parlez également avec les étudiants des années supérieures car ils sont pour ainsi dire les seuls à véritablement savoir ce que vous vivez : ils sont passés par là et sont souvent une source de précieux conseils.

Ici s’achève ce quatrième article sur la réussite de la P1. Le prochain article sera consacré aux révisions et à la préparation concrète du concours.

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, sur la préparation psychologique et la motivation en P1, n’hésitez pas à laisser des commentaires. Lisez également mon article S’engager dans des études médicales dans lequel j’évoque la quantité de travail tout au long du cursus, la dimension psychologique, scientifique et humaine…

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Réussissez votre PACES (3/6) – Tenir le rythme pendant 9 mois

Cet article est le troisième d’une série de six articles consacrés à la réussite de la première année d’études de médecine : après avoir parlé de la méthode de travail en P1, je vous propose dans cet article quelques conseils pour tenir le rythme tout au long de l’année.

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

La P1 n’est pas un sprint, c’est un marathon ! Il faut travailler en moyenne 10 heures par jour, 7 jours sur 7, et cela pendant 9 mois, sans vacances : ce n’est pas évident, mais pas impossible. Considérez cette première année comme une césure dans votre vie : les sacrifices faits cette année paieront plus tard.

Pour tenir le rythme, je vous conseille les choses suivantes :

Prévenir votre entourage : votre famille, vos amis et votre copain/copine doivent être au courant du travail que requièrent vos études. D’une part, ils seront peut-être plus compréhensifs quant à vos possibles sauts d’humeur et de comportement (stress, fatigue…). D’autre part, ils sauront que vous devrez décliner la plupart de leurs invitations à faire une pause, sortir, vous amuser… et vous exposeront peut-être à moins de tentations et de distractions.

S’inscrire dans une prépa privée : avoir une prépa privée n’est pas indispensable à la réussite du concours. Le principal intérêt de certaines petites prépas est le soutien psychologique et l’ambiance à la fois travailleuse et familiale que vous pouvez y trouver tout au long de l’année, avec les responsables de la prépa, les tuteurs, et vos co-étudiants. Si vous envisagez de vous inscrire dans une prépa privée, sachez qu’une prépa qui ne parvient pas à briser les rapports de concurrence entre les étudiants est une prépa inutile.

Trouver un petit plaisir quotidien : Si vous pratiquez une discipline sportive ou si vous jouez de la musique, je vous conseille de ne pas y renoncer. Certains étudiants vont nager ou courir pendant une demi-heure voire une heure chaque midi, d’autres terminent toujours leurs journées par une heure de détente (lecture, film, musique, sport etc), d’autres encore s’accordent un après-midi entier de temps libre chaque semaine, d’autres enfin se contentent d’écouter de la musique le soir pour s’endormir. En pratique, il est difficile d’avoir une activité régulière hebdomadaire. Attendez vous à souvent devoir renoncer à votre loisir de la semaine.

Essayer de respecter quelques règles d’hygiène de vie : en plus d’être socialement et psychologiquement éprouvante, la P1 peut être est physiquement très délétère. Tout d’abord, assurez-vous de manger en quantité équilibrée : en un an, certains étudiants perdent 10 kg, quand d’autres les prennent. Levez régulièrement les yeux de vos cours, et faites contrôler votre vue au moins une fois dans l’année : en effet, beaucoup d’étudiants perdent au moins 1 point d’acuité visuelle à chaque œil. Faites attention à votre santé : un rhume, une gastro-entérite, ou une grippe peuvent s’avérer particulièrement handicapants pour votre travail. Notez que le stress de la P1 peut décompenser (« activer ») une maladie jusqu’alors latente, par exemple une maladie auto-immune. Enfin et surtout, ne négligez pas votre sommeil : respectez votre cycle biologique, dormez quand vous êtes fatigué et, si besoin, faites des siestes de 1 ou 2 heures. Le sommeil est une des principales clés d’un bon apprentissage. Si besoin, travaillez la nuit et dormez le jour (ce n’est bien sûr possible que si vous n’avez pas de cours dans la journée, ou si vos cours sont sur DVD).

Éviter les psychotropes : Je vous déconseille vivement l’usage intensif de caféine (café ou Guronsan), et encore plus celui de Ritaline ®, de Provigil®, de Modiodal® ou d’autres psychotropes qui améliorent les capacités de concentration. Par ailleurs, si vous ne parvenez pas à gérer votre stress, essayez les techniques de réflexologie, de sophrologie, voire même la prise de placebos, de remèdes de grand-mère ou de médicaments homéopathiques (leur effet pharmacologique est discutable, mais pas leur effet placebo). Évitez tant que faire se peut le recours aux médicaments. La situation difficile des étudiants en P1 augmente leur risque de consommation abusive d’anxiolytiques/antidépresseurs. Notez d’ailleurs que la consommation de ces médicaments peut altérer vos capacités mnésiques, et diminue véritablement vos chances de réussite du concours.

Se blinder face à l’échec : à chaque mauvais classement, vous devez relativiser votre échec, prendre du recul et penser à tous les problèmes bien plus graves qui affectent les gens, en particulier les patients. Dites-vous bien que si vous ne pouvez faire psychologiquement face à l’échec d’une P1, vous aurez du mal à faire face aux échecs qui parsèmeront votre cursus médical : je parle ici non seulement des échecs aux examens, aux présentations orales, aux TP, aux tâches qui vous seront confiées à l’hôpital (paperasse, gestes infirmiers et médicaux…) mais aussi et surtout des échecs dans les soins apportés aux patients. Vous devez donc dès maintenant apprendre à gérer ces échecs. Sachez les accepter, les relativiser et apprendre d’eux : déterminez précisément vos erreurs et mettez tout en œuvre pour ne pas les répéter.

Étant donné le rythme soutenu de cette année mais aussi le peu de soutien psychologique, vous aurez souvent des épisodes de démotivation, plus ou moins marqués. Or, la motivation est LA clé de la réussite de la P1 : elle fera l’objet du prochain article de cette série.

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, en particulier sur l’utilisation du DVD à Grenoble ou ailleurs, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

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Réussissez votre PACES (2/6) – Trouver une méthode de travail

Cet article est le second d’une série de six articles consacrés à la réussite de la première année d’études de médecine : après un petit article introductif, nous entrons enfin dans le vif du sujet : le travail en P1 !

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

La P1 doit se préparer dès le mois d’août : Trouvez un moyen d’accéder aux cours de l’année à venir (ou à défaut ceux de l’année passée) et familiarisez-vous avec le programme de l’année. Les programmes évoluent généralement assez peu. Si vous êtes à la faculté de Grenoble, sachez que vous pouvez trouver les cours du DVD des années passées ici. Vous vous rendrez rapidement compte de la masse de choses à apprendre. Je vous conseille de commencer dès le mois d’août à apprendre les cours des disciplines qui demandent beaucoup de travail d’apprentissage par cœur (la chimie et l’histologie par exemple) et les disciplines qui nécessitent une très bonne compréhension : la physique et les mathématiques.

Vous allez devoir rapidement trouvez votre méthode de travail. Il existe autant de méthodes de travail que d’étudiants, néanmoins il y a quelques points communs aux méthodes de ceux qui ont réussi leur P1 :

Comprenez avant d’apprendre par cœur : Il est inutile d’apprendre par cœur des cours que vous ne comprenez pas. Si une notion n’est pas très claire dans un cours, n’hésitez pas à prendre quelques minutes pour trouver des informations supplémentaires sur internet ou dans des livres. Officiellement, vous n’avez pas besoin de livres supplémentaires pour préparer votre P1, mais en pratique, il est très utile voire indispensable d’avoir au moins les livres suivants.

  • Un atlas d’anatomie : comptez entre 60 et 90€ pour un bon livre. L’Atlas d’anatomie humaine de Franck Netter (éditions Masson) est l’ouvrage de référence en matière d’anatomie. Ce livre vous servira tout au long de votre cursus médical.
  • Un atlas de biochimie : la biochimie est une discipline complexe, intégrant une foultitude de mécanismes. Je vous recommande l’achat d’un livre complet sur la biochimie (pas un livre portant uniquement sur les cours de PACES) avec beaucoup de schémas, car vous n’aurez de cesse de vous y référer en P1 et dans les années ultérieures. Comptez entre 30 et 50€ pour un bon livre. Personnellement j’utilise l’Atlas de biochimie humaine de J.Koolman (éditions Lavoisier)

Ne faites aucune impasse : Dites-vous bien que chaque cours travaillé vous fait gagner des places au concours. Ne faites pas d’impasse sur les cours faciles car ils sont travaillés par tous les étudiants et vous risqueriez de perdre des places. Ne faites pas non plus d’impasse sur les cours difficiles car beaucoup d’étudiants ne les travaillent pas (généralement la biochimie et la biophysique) et cela vous permettra de gagner des places.

Faites travailler votre mémoire : étant donné la masse d’informations à retenir, votre apprentissage doit être actif. Mobilisez un maximum d’activités intellectuelles pour mémoriser les informations

  • Lisez votre cours attentivement, en faisant des liens avec le contenu des autres cours. N’hésitez pas à lire à haute voix avec le ton et les gestes, à déambuler dans la pièce, voire même à déclamer vos cours comme un professeur. Certains étudiants s’enregistrent pour se réécouter plus tard.
  • Chantez vos cours sur des airs que vous aimez
  • Surlignez et/ou soulignez les mots clés sur vos polycopiés
  • Réécrivez le plan et les mots clés, redessinez les schémas, les dessins anatomiques etc. (Je vous conseille pour cela l’achat d’un tableau blanc)
  • Faites des fiches murales : n’hésitez pas à accrocher chez vous de grandes feuilles de papier avec des schémas colorés reprenant des points difficiles de vos cours, ou avec les nombres que vous devez retenir par cœur écrits en gros et en couleur par exemple. Assurez-vous qu’elles soient bien en vue, de façon à ce que vos yeux se posent régulièrement dessus : sur un mur, une porte, une lampe de bureau, un miroir etc. C’est un des moyens que je trouve les plus efficaces pour stimuler la mémoire à long terme, et qui vous permettra de vous souvenir de petits détails pendant des années.
  • Usez et abusez des moyens mnémotechniques : cherchez sur internet des moyens mnémotechniques existants ou créez en vous-même de nouveaux, pour retenir par exemple la liste des acides aminés essentiels (Le très lyrique Tristan fait vachement méditer Iseult), ou la classification périodique des éléments (apprendre par cœur les 4 premières lignes vous fera gagner beaucoup de temps au concours).
  • Utilisez les anecdotes, les blagues, les jeux de mots… : souvent les profs illustrent leurs cours par des anecdotes (personnelles, professionnelles, historiques ou culturelles), certains font des blagues ou des jeux de mots. Les relire et les associer mentalement aux cours peut vous aider à marquer votre mémoire.
  • Regardez sur internet des vidéos abordant le sujet du cours.
  • Faites réviser vos camarades de P1 en les interrogeant : certains étudiants choisissent de réviser en groupe. Attention, ne perdez jamais de vue que vous êtes tous concurrents.

Toutes ces activités mobilisent des zones différentes de votre cerveau qui sont autant de portes d’entrées vers les centres de la mémoire

Retenez le nom des professeurs : il arrive que deux cours se contredisent. Dans ce cas, je vous recommande d’apprendre les deux informations de façon indépendante, avec le nom des profs : au concours, le nom du prof qui a posé la question est toujours indiqué. Bien sûr, pour votre connaissance personnelle, il est préférable de chercher dans vos livres ou sur internet lequel des deux a raison.

Faites des fiches : la très grande majorité des étudiants reçus au concours font des fiches. Elles servent non seulement à stimuler votre mémoire par l’écriture, mais aussi à créer un support pour réviser efficacement quand le moment sera venu. Là encore, il existe autant de méthodes que d’étudiants. Personnellement, pour optimiser mes fiches, je suivais les règles suivantes :

  • Être exhaustif : presque tout le contenu des cours doit être repris dans les fiches, quitte à s’affranchir d’une syntaxe correcte et à utiliser abusivement des abréviations et des acronymes. N’oubliez pas que chaque détail omis est un risque de perdre des places au concours.
  • Faire tenir un maximum d’information sur un minimum de surface. Certains étudiants choisissent aussi de n’écrire qu’au recto de la feuille, de façon à pouvoir mettre les fiches côte à côte pour voir d’un seul coup d’œil le cours entier : cela permet de mieux les assimiler.
  • Être lisible et facilement modifiable : la réalisation des fiches ne doit pas prendre trop de temps. Il est préférable d’adopter un code simple dès le début de l’année et de s’y tenir jusqu’au moins de juin (un code couleur et de style d’écriture par exemple). Si vous êtes à l’aise en informatique, je vous recommande de faire des fiches directement à l’ordinateur (il sera plus facile pour vous de les modifier ultérieurement, de les réimprimer proprement etc).

Gérez votre temps

  • Fixez vous des objectifs à moyen terme (le dimanche, pour la semaine) et à court terme (le matin, pour la journée) : vos objectifs d’apprentissage doivent être qualitatifs et non quantitatif. Autrement dit, plutôt que de vous fixer une durée de travail par jour, fixez-vous des objectifs en termes de chapitres appris : par exemple dites vous « aujourd’hui, je dois apprendre les chapitres 4 à 8, quel que soit le temps que cela va me prendre ». Soyez réaliste dans vos objectifs : si vous les atteignez plus tôt que prévu, profitez en pour vous avancer sur la suite. Dans tous les cas, évitez de revoir ces objectifs à la baisse.
  • Ne comptez pas vos heures : attendez-vous à travailler en moyenne 10h par jour, 7 jours sur 7, sans vacances jusqu’au concours. Néanmoins, 10h par jour n’est qu’une moyenne : certains étudiants ne travaillent jamais plus de 7 heures, d’autres jamais moins de 12 ou 13 heures par jour. De plus, certains cours s’avèreront parfois plus difficiles qu’ils s’en avaient l’air : ne renoncez pas à vos objectifs, quitte à y consacrer 2 ou 3 heures de plus que prévu.

Évaluez vos connaissances : il est important que vous soyez sûr de vos connaissances, et que vous sachiez en permanence votre rang dans le classement de votre promotion.

  • Soyez exigent avec vous-même : en P1, chaque mot compte, que ce soit dans les cours, dans les questions, ou dans les réponses des épreuves. Il arrive même que la position d’une virgule dans la phrase ai de l’importance aux yeux du professeur. Apprenez également à repérer les pièges, en particulier dans les énoncés précédant les QCM : par exemple, certains profs demandent parfois de sélectionner les items faux (au lieu des items justes).
  • Allez à toutes les séances de tutorat : si votre faculté met en place un système de tutorat vous donnant votre classement dans la promotion, ne manquez aucune séance : les séances sont généralement supervisées par les professeurs. A Grenoble en 2011, 168 des 169 étudiants reçus avaient assisté à toutes les séances de tutorat (et 1 étudiant avait manqué 1 séance ^^).
  • Faites des colles : si vous êtes inscrit dans une prépa privée proposant des colles, faites en le plus possible, à moins que votre faculté n’organise déjà des séances de tutorat, auquel cas celles-ci vous permettront de vous confronter à un maximum d’étudiants, et d’avoir des questions relues et préparées par les professeurs posant les questions au concours.
  • Faites toutes les annales du concours : méfiez-vous des annales datant de plus de 6 ou 7 ans : le programme et les professeurs auront probablement trop changé depuis. Réservez les annales des 2 années les plus récentes pour vos dernières révisions, pendant la dizaine de jours précédant le concours.
  • Trouvez des méthodes pour tester vos connaissances chaque jour : un cours su est un cours pour lequel vous pourriez remplacer le prof. Personnellement, en fin de journée, je reprenais le titre de chaque cours et je m’entrainais à le réexpliquer du début à la fin, sans regarder mes fiches bien sûr.
  • Faites-vous interroger par vos camarades de P1 : certains étudiants aiment travailler en petits groupes, mais ne perdez jamais de vue que vous êtes tous concurrents.

La méthode de travail est un des points clés de la réussite de la P1. Le mieux est de trouver sa propre méthode dès la première semaine de cours, et de l’appliquer tout a long de l’année. C’est là qu’intervient un autre point clé de la réussite de la P1 : l’endurance ! En d’autres termes, il faut tenir le rythme jusqu’au concours et travailler en moyenne 10 heures par jours, 7 jours sur 7, pendant 9 mois, sans vacances. Cela fera justement l’objet du troisième article de cette série sur la réussite de la P1 : comment tenir ce rythme tout au long de l’année ?

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, en particulier sur l’utilisation du DVD à Grenoble ou ailleurs, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

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Réussissez votre PACES (1/6) – Introduction

Cet article est le premier d’une série de six consacrés à la réussite de la première année des études de médecine, mieux connue sous le nom de P1, et officiellement appelée PACES (Première année commune aux études de santé). Restez connectés : un nouvel article paraîtra tous les deux jours.

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

Avant de rêver à votre future spécialité médicale, vous devez commencer vos études de médecine par le commencement : la première année des études médicales (la PACES = la P1). Tout bachelier peut s’inscrire en PACES. C’est un des principes de l’accès à l’enseignement universitaire français. La P1 est commune à quatre cursus, et ce n’est qu’à la fin de l’année que vous choisirez entre médecine (pour devenir médecin), odontologie (pour devenir dentiste), maïeutique (pour devenir maïeuticien, aka sage-femme) et pharmacie (pour devenir pharmacien).

Contrairement aux licences, la P1 est sanctionnée par un concours, et seuls les étudiants réussissant ce concours seront admis en deuxième année. Le numerus clausus (nombre d’étudiants reçus au concours) de chaque université est fixé en début d’année par l’Etat. Vous trouverez sur le site remede.org  les numeri clausi de toutes les Universités. Notez que chacune des quatre filières a son propre numérus clausus. Vous pouvez choisir de vous inscrire à une ou plusieurs filières. La plupart des épreuves du concours sont communes à toutes les filières, mais chaque filière possède quelques épreuves supplémentaires qui lui sont spécifiques. Selon les villes et les filières, il est plus ou moins difficile de réussir le concours. Prenons par exemple les facultés de médecine de Grenoble et de Nantes, en 2010-2011 : à Grenoble le numerus clausus de médecine était de 169 pour 1410 candidats (soit 12% de reçus), tandis qu’à Nantes, le numerus clausus de médecine était de 216 pour 882 candidats (soit 25% de reçus). (Plus de chiffres sur la PACES)

En médecine, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus…

Mettez-vous donc tout de suite dans la tête qu’il y a très peu de places au concours, et que chaque centième de note, chaque détail de cours, chaque remarque des profs est importante. Tous les autres étudiants inscrits en P1 souhaitent autant que vous devenir médecin, et sont prêts à tout pour que vous perdiez des places au concours, et donc des chances de passer en P2.

Enfin, n’oubliez pas que vous seul pouvez réussir votre P1. Vous êtes à la faculté, autrement dit vous êtes « entièrement livré à vous-même », ce qui peut faire un choc par rapport au lycée : aucun cours n’est obligatoire, personne ne vérifie que vous travaillez dans les temps, personne ne vous donne de bonne ou de mauvaise appréciation, et rien n’est généralement prévu pour vous aider individuellement, ou vous soutenir psychologiquement. Selon les universités, vous suivrez les cours soit seul chez vous avec un DVD (comme à Grenoble, sans réelle contrainte d’emploi du temps), soit dans des amphis bondés, avec parfois une vidéo en guise de prof, et où les chances de suivre correctement le cours sont inversement proportionnelles au rang auquel vous êtes assis dans l’amphi (dans la très grande majorité des facultés). Vous devez donc être capable de vous imposer à vous-même des contraintes de travail. Sachez également qu’en tant que P1, vous n’êtes pour ainsi dire « rien » car vous n’avez pas fait vos preuves tant que vous n’avez pas réussi le concours. Néanmoins, les étudiants en médecine plus âgés (et les professeurs) sont conscients de la difficulté de la PACES, pour en avoir fait une eux-même, et seront donc relativement compréhensifs.

Si vous échouez au concours, vous avez le droit de redoubler votre P1 (les primants sont appelés «bizuts», et les doublants sont appelés «carrés»). Attention, vous n’avez droit qu’à un seul redoublement. Au bout du deuxième échec, vous n’avez d’autre choix que de vous réorienter.

Pour réussir votre P1, vous devez vous fixer comme objectif la réussite du concours en 1 an. Si vous commencez l’année en vous disant « de toute façon, je l’aurai en 2 ans », non seulement vous serez certain de rater votre première P1, mais vous aurez également de bonnes chances de rater la seconde. Vous ne pouvez pas réussir votre P1 si vous-même n’y croyez pas.

Attention, croire en la réussite de votre P1 ne signifie pas ne pas avoir de plan B : quels que soient vos résultats pendant l’année, même si vous êtes major de promo, vous devez avoir une idée de réorientation possible (pour plus de détails, je vous renvoie à la lecture de mon article Se réorienter après la PACES).

Sachez d’ores et déjà qu’il est impossible de réussir une P1 si vous n’avez pas acquis les cours de mathématiques, de physique et de chimie du programme de terminale S. Très exceptionnellement, quelques étudiants ayant un bac ES (parfois L) et ayant rattrapé leur retard en sciences (maths, physique, chimie) pendant l’été réussissent le concours. Remarquez que la plupart des enseignements de SVT du lycée sont inutiles pour le cursus médical : vous apprendrez d’ailleurs que beaucoup de sujets scientifiques sont tellement vulgarisés au lycée qu’ils en deviennent faux. D’ailleurs, les statistiques montrent que les étudiants ayant fait une spécialité Maths ou Physique en terminale réussissent bien mieux que ceux ayant fait une spécialité SVT.

On note par ailleurs une association entre la mention au bac et la réussite du concours de 1ère année.  Voilà les résultats d’une étude menée en 2010 à la faculté de médecine de Paris-VI :

  • Bac S mention Très Bien : 57,1% de bizuts reçus, 100% de carrés reçus
  • Bac S mention Bien : 19,1% de bizuts reçus, 73% de carrés reçus
  • Bac S mention Assez Bien : 6,5% de bizuts reçus, 38,5% de carrés reçus
  • Bac S sans mention : 0,5% de bizuts reçus, 12,8% de carrés reçus

Sachez également que bon nombre d’élèves brillants en terminale échouent au concours, parfois même de très loin. Inversement, chaque année, quelques étudiants ayant eu leur bac de justesse réussissent leur P1. Cela tient probablement au fait que les premiers étaient déjà à fond en terminale alors que les seconds en étaient loin.

Dans tous les cas, votre P1 promet d’être difficile, et la réussir relève parfois du parcours du combattant. Je vous propose donc trois points clés pour réussir le concours de P1, qui feront chacun l’objet d’un article : une méthode, de l’endurance au travail, et de la motivation. Les deux articles suivants contiendront quelques conseils pratiques pour les révisions, le jour du concours et l’après-P1.

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, en particulier sur l’utilisation du DVD à Grenoble ou ailleurs, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

Pour plus d’informations sur le cursus médical et pour savoir ce qui vous attend vraiment à la fac de médecine et à l’hôpital, je vous renvoie à mon article intitulé S’engager dans des études de médecine.

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S’engager dans des études médicales

Si vous lisez cet article, c’est probablement que vous envisagez de faire des études de médecine. Mais, êtes-vous vraiment fait pour ces études ? Personne d’autre que vous ne peut le dire (et certainement pas moi).

Néanmoins, vous ne pouvez pas prendre cette décision sans savoir ce qui vous attend : or, beaucoup de lycéens, voire même de P1, ne savent pas vraiment ce qu’impliquent les études médicales. Aussi, pour aiguiller votre décision, je vous propose de partager ma modeste expérience d’étudiant en 3e année de médecine pour que vous sachiez vous préparer à ce cursus, en 3 points :

  1. Le travail et les capacités d’apprentissage nécessaires
  2. Les principaux « écueils psychologiques » liés au travail d’externe, et plus largement de tous les soignants
  3. La motivation

 I.  Le travail et les capacités d’apprentissage

Avant même de penser à la spécialité qui vous fait rêver, vous aller devoir commencer par le commencement : la première année de médecine, communément appelée P1, et plus officiellement PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé).

Tout bachelier peut s’inscrire en PACES. C’est un des principes de l’accès aux Universités en France, et le cursus des études médicales ne déroge pas à la règle.  Néanmoins, la P1 est sanctionnée par un concours, et seuls les étudiants réussissant ce concours seront admis en 2e année. Le numerus clausus (nombre d’étudiants reçus au concours) de chaque université est fixé en début d’année par l’Etat. Selon les universités, le numerus clausus représente environ 10 à 25% des candidats. Le concours de P1 représente donc le 1er obstacle aux études médicales. Vous trouverez sur Youtube de nombreuses parodies de la vie d’un P1. En voilà une très bonne faite à Paris et une faite à Grenoble en 2009.

J’ai consacré un article entier à la réussite de la PACES, mais sachez que vous devez au moins :

  • Savoir travailler seul, spontanément, rigoureusement et efficacement
  • Avoir d’importantes capacités mnésiques et de compréhension
  • Être prêt à travailler 10h par jour en moyenne, 7 jours sur 7, pendant 9 mois, sans vacances
  • Être très motivé, et capable de gérer le stress et la fatigue en évitant le recours aux médicaments (Ritaline, anxiolytiques, antidépresseurs…)

Ces compétences sont non seulement nécessaires à la réussite de la PACES, mais aussi à la réussite de toutes vos études médicales. D’ailleurs, la plupart des professeurs de médecine vous diront que si vous avez réussi une PACES, vous serez capable de réussir tous vos examens ultérieurs. Mais attention, il s’agit là des capacités de travail : certains moments de votre cursus seront beaucoup plus démotivants et épuisants qu’une PACES.

Notez bien que la PACES n’est que le premier obstacle à franchir dans vos études et que la suite des études requiert également beaucoup de travail et d’investissement : être étudiant en médecine (et a fortiori médecin) signifie ne pas compter ses heures de travail, travailler à l’hôpital parfois la nuit ou le week-end etc. Sachez d’ailleurs que les médecins font partie des professions les plus à risque de burn-out, et que les taux de dépression et de suicide sont plus élevés chez les médecins que dans la population générale.

La formation médicale ne finit jamais :

  • Pendant vos 6 premières années d’étude, vous apprendrez les bases théoriques et pratiques, le strict minimum pour tous les futurs médecins. Les années sont communément appelées P1, P2, D1, D2, D3 et D4. Sachez que dès la D1 (ou la D2 selon les fac), vous passerez la moitié de votre temps en stage à l’hôpital, l’autre moitié à avoir des cours magistraux, des TP, des TD, …
  • A la fin de la 6e année (D4), vous passez les ECN (épreuves classantes nationales), une sorte de concours où le classement détermine l’ordre des étudiants pour choisir la spécialité et la ville où ils feront leur internat. La préparation des ECN devient très chronophage à partir de la D2.
  • Pendant les 3 à 6 ans suivant, vous ferez votre internat et vous spécialiserez dans un domaine. C’est seulement lorsque vous aurez fini votre internat que vous aurez un vrai diplôme de Médecin, qui vous autorisera à exercer. Notez que la « médecine générale » est une spécialité à part entière.
  • Si vous souhaitez faire une thèse de science dans le cadre d’un double cursus, cela vous demandera au moins un an supplémentaire (pour faire un master 2) et généralement 3 ans de thèse. (J’y consacrerai un article entier)
  • Selon votre spécialité et selon vos projets, vous serez peut être amené à faire un clinicat (au moins 2 ans), où vous exercerez une fonction hospitalo-universitaire. S’ensuivront peut être pour vous l’exercice de différentes fonctions hospitalo-universitaires, pour gravir les échelons et devenir peut-être un jour Professeur des Universités.
  • Dans tous les cas, les médecins ont une obligation légale de formation continue : congrès, séminaires, livres, CD-roms, revues médicales, évaluation etc.

Quoi qu’il en soit, toute une vie à étudier ne vous permettrait pas de connaître toute la médecine.

Sachez donc vous tenir à votre place dans la hiérarchie des connaissances médicales : P1 << externe << interne << médecin. Ne sous-estimez pas non plus l’expérience et les connaissances pratiques des aides-soignants et des infirmiers : ils vous apprendront souvent beaucoup de choses, que vous n’auriez jamais appris venant de vos livres ou de vos professeurs.

II. Les principaux écueils psychologiques

Certains étudiants réussissent brillamment leur P1 et abandonnent leurs études en 2e, 3e ou 4e année. Pourquoi ? Parce que c’est à ce moment que vous êtes pour la première fois confronté au contact avec les patients, à leur souffrance et à la mort : dès la 2e année, vous devrez faire un stage au cours duquel vous participerez aux soins infirmiers (sous la surveillance d’un véritable infirmier bien sûr).

Oui. Être étudiant en médecine, cela veut dire être au contact de malades, qui sont parfois contagieux, gravement atteints, incurables…. Pour réussir des études médicales, vous devez avoir réfléchi à ces questions et surtout ne pas faire de blocage psychologique. C’est avec l’expérience pratique que progressivement vous trouverez quel comportement adopter face aux situations difficiles. Sachez également que vous trouverez souvent auprès de vos aînés et des équipes soignantes (aide soignants, infirmiers, médecins etc) de précieux conseils à ce sujet : une fois la P1 validée, la plupart des étudiants et professionnels de santé sont prêts à vous aider sur tous ces aspects psychologiques.

Ayez une approche scientifique du corps humain :

Dès vos cours de 1ère année, vous verrez en photo des lésions parfois très impressionnantes. Puis, à l’hôpital, vous serez en contact direct avec ces lésions et avec les matières biologiques : les plaies, les viscères, le sang, le pus, l’urine, les selles etc. Certains étudiants se disent a priori rebutés par tout cela, mais dans le contexte médical (avec bien sûr des gants, des équipements médicaux, et une équipe soignante dans les environs) cela devient passionnant.

Voilà donc mon conseil : n’ayez peur ni de ce qui compose normalement le corps humain, ni des lésions et des maladies qui l’affectent. Ayez plutôt un regard scientifique sur ces choses et dites-vous « Waw ! je vois en vrai ce que j’ai passé des semaines à apprendre dans des bouquins ». Je vous conseille d’ailleurs de toujours chercher des photos voir même des vidéos des lésions décrites dans vos cours et vos livres de médecine.

Créez une relation de soin sur des bases saines :

Personne ne peut dire quelle est LA relation idéale et universelle entre un soignant et un patient. Néanmoins, en m’appuyant sur ma maigre expérience d’externe, mes cours de sciences humaines et sociales, et les discussions avec les équipes soignantes (externes, internes, médecins mais aussi aides-soignants et infirmiers), je me permets de lister 3 points fondamentaux de la relation de soin : la distance, l’empathie et l’objectivité. Les mettre en application sera toujours bénéfique pour vos études, votre carrière, et plus important encore, pour le patient.

  • Prenez du recul : ne vous mettez pas « à la place » du patient, gardez une certaine distance et ne vous impliquez pas affectivement. Le soir, lorsque vous enlever votre blouse, vous redevenez un civil lambda : vous devez pouvoir rentrer chez vous sereinement, sans que les difficultés de vos patients ne vous obsèdent.
  • Soyez en empathie avec les patients : vous devez comprendre ce que peut ressentir le patient, ses sentiments, ses émotions. Notez que l’empathie est différente de la sympathie : vous devez avoir de l’empathie pour tous les patients, qu’ils soient sympathiques ou non. Quel que soit le patient, vous devez prendre parti pour lui et défendre ses intérêts, dans toutes les décisions dans lesquelles vous êtes impliqués (à des fins diagnostiques, thérapeutiques, pronostiques etc).
  • Soyez objectif : en tant que (futur) soignant, vous rencontrerez des personnes de toutes confessions, de toutes religions, de tous bords politiques, de toutes origines, avec des personnalités très diverses, des affections très diverses également…. Votre regard doit être objectif : votre travail n’est pas de le juger mais de le soigner. Vous vous devez d’apporter la même qualité de soins à tous, sans discrimination. Notez que dans certaines situations, vous pouvez refuser de traiter un patient (sauf bien sûr en cas d’urgence) et d’éventuellement l’orienter vers un de vos collègues : il s’agit notamment de situations impliquant vos proches, ou concernant des actes tels qu’une IVG, une chirurgie que vous jugez à risque ou non justifiée, voire une euthanasie (si un jour hélas cela devient légal en France…).

Notez que la relation soignant-patient est une relation asymétrique, très différentes des relations sociales habituelles. Avoir un comportement en adéquation avec son rôle de soignant ne s’improvise pas : cela s’apprend, pendant vos stages, et ce quels que soient votre personnalité et votre comportement dans la vie de tous les jours. Que vous soyez timide, extraverti, fataliste, optimiste, cynique, flatteur…, votre comportement lorsque vous revêtez la blouse blanche ne doit plus être le même : adoptez une attitude professionnelle.

Encore une fois, en stage, ne vous prenez surtout pas pour un médecin ! Vous êtes un externe, autrement dit vous n’êtes rien et on ne manquera pas de vous le rappeler.

Préparez-vous face à la souffrance et à la mort !

Vous serez parfois confronté à des patients angoissés, déprimés, devenus handicapés du jour au lendemain, souffrant psychologiquement ou physiquement, confus, gémissant, pleurant, délirant … et parmi eux se trouvent des personnes de tous âges, y compris des enfants. Non, la médecine ne fait pas de miracles : dès vos premiers passages à l’hôpital, vous verrez des gens mourir, certains brutalement, d’autres après une longue agonie. Vous vous retrouverez donc parfois à vous occuper quotidiennement d’un patient pendant des semaines, puis au matin de son décès vous devrez noter des informations sur sa mort, voire laver et préparer son corps pour le rendre à sa famille, en particulier si vous êtes en stage infirmier de P2.

Assurez-vous donc d’avoir réfléchi aux sens de la vie, de la mort, de la souffrance etc. Que vous trouviez des réponses dans une religion, dans vos lectures philosophiques, ou simplement une réflexion personnelle, je vous recommande de les mettre par écrit, car le jour où vous serez face à une situation difficile, ces idées ne vous reviendront peut-être pas spontanément.

Dans certaines facultés, vous aurez aussi le privilège de disséquer des corps humains : certains étudiants sont assez choqués par ces travaux pratiques, non pas à cause des matières biologiques mais à cause du rapport intime et prolongé (faire une dissection prend beaucoup de temps) avec un corps mort, aussi je vous conseille de vous y préparer, par exemple en cherchant des vidéos de dissection et d’autopsie (pour plus d’informations sur les dissections, lisez mon article « N’ayez plus peur des dissections »). Encore une fois, avec un peu d’expérience, que vous arriverez à prendre la distance nécessaire pour profiter au maximum de ces travaux pratiques, qui se révèleront alors passionnants.

Il y a un troisième écueil psychologique possible non négligeable : les responsabilités ! Néanmoins, du haut de ma courte expérience d’externe, je ne me permettrai pas d’aborder ce sujet (un externe a très peu de responsabilités, ce qui ne signifie pas qu’il n’a pas pour autant beaucoup de travail en stage et qu’il ne se fait pas sérieusement réprimander s’il ne le fait pas dans les temps et correctement). Pensez-y quand même : être médecin, c’est avoir des responsabilités qui engagent la vie des patients.

III. La motivation

Vous ne pouvez pas réussir vos études médicales sans motivation. Ces motivations vous sont personnelles, néanmoins, voilà quelques-unes des choses qui peuvent vous motiver dans la poursuite de vos études médicales

La dimension scientifique à la fois théorique et pratique

  • Acquérir un savoir et un savoir-faire : le cœur de la formation médicale est tourné vers la clinique, c’est-à-dire le fait de savoir prendre en charge un patient du début à la fin (diagnostic, thérapeutique, suivi etc). Vous aurez donc des connaissances théoriques et pratiques.
  • Toucher à tout : en étudiant la médecine, vous avez accès à de nombreux domaines scientifiques, de la biologie à la physique, en passant par la chimie, les mathématiques mais aussi l’informatique voire l’ingénierie au sens plus général. La médecine a recours à tous ces domaines, avec toujours un objectif très concret in fine : guérir (ou du moins, soulager) des personnes malades. En choisissant de faire un double cursus, vous pourrez faire de la recherche, et donc approfondir vos connaissances en sciences fondamentales, mais aussi dans des domaines plus pratiques plus proches du cursus d’ingénieur (applications de la physique, des mathématiques, de l’informatique etc). Bien sûr, vous n’aurez jamais autant de connaissances dans ces domaines que si vous y aviez consacré toutes vos études (comme les étudiants en école d’ingénieur par exemple). Je consacrerai un article entier au double cursus pendant les études médicales.
  • Avoir un accès privilégié au monde du vivant : Au cours de vos études, vous serez probablement amené à faire des travaux pratiques dans des laboratoires d’analyse biologiques (culture de bactéries, analyses biochimiques etc), des laboratoires d’anatomopathologie (observation de pièces anatomiques, de coupes tissulaires au microscope…) voire même des laboratoires d’anatomie (dissections de corps humains).

La dimension humaine

  • Pouvoir aider directement les malades : vous devez engranger un maximum de connaissances théoriques et pratiques pour pouvoir aider très concrètement des personnes en difficulté, en l’occurrence des malades. Ne perdez donc jamais de vue que votre travail et vos connaissances vous permettrons in fine d’aider des gens qui en ont besoin.
  • Rencontrer de gens de tous horizons : en tant que futur médecin, vous aurez accès aux informations privées des patients, et par extension vous serez amené à rencontrer des personnes ayant des vies, des modes de pensée, et des personnalités très différentes… . Le contact avec ces personnes peut s’avérer parfois difficile, mais il est souvent très enrichissant si vous essayez vraiment de comprendre le patient.
  • Se blinder psychologiquement : le sang, les lésions, la souffrance, la mort, les situations sociales difficiles, mais aussi les réprimandes injustifiées, le travail au moins 60h par semaines etc… sont autant de difficultés desquelles vous pouvez retenir une expérience qui vous rend plus fort.

Il existe probablement beaucoup d’autres motivations : professionnelles, sociales, philosophico-religieuses, …  Quelles que soient les vôtres, je vous recommande de les mettre par écrit : cela pourra vous aider lorsque vous devrez faire face aux difficultés intrinsèques au cursus et à la profession. Selon une étude de 2012 de l’ANEMF (association nationale des étudiants en médecine de France), 60% des étudiants en médecine ont au moins une fois sérieusement pensé à arrêter leurs études, 33% y pensent régulièrement, et 4% y pensent tous les jours. Toujours selon cette étude, plus de 50% des étudiants en médecine pleurent au moins une fois par mois à cause de leurs études, et 10% pleurent toutes les semaines à ce sujet. Enfin, plus de 20% des étudiants en médecine ont déjà eu au moins une fois des idées suicidaires, et plus de 8% en ont eu plusieurs fois. Pour plus de chiffres, notamment des résultats assez inquiétants sur l’anxiété, la dépression, le surmenage, la restriction des interactions sociales (diminution du cercle d’ami pour 75% des étudiants) et des activités extra-hospitalo-universitaires (loisirs etc) chez les étudiants en médecine, lisez l’enquête de l’ANEMF.

Encore une fois, vous êtes le seul à savoir si vous êtes faits pour un cursus médical : ne laissez personne vous dire que vous n’êtes pas fait pour cela, pas même un médecin ou un autre étudiant en médecine (bien sûr leurs remarques doivent alimenter votre réflexion). Il se peut d’ailleurs, que votre personnalité ne corresponde pas aux différents aspects que j’ai exposés dans cet article, mais peut-être vous épanouirez-vous dans un cursus médical et réussirez-vous brillamment vos études. Sachez également que quand vous serez externe, voire même quand vous serez interne, vous vous ferez souvent « engueuler » pour de bonne et de mauvaises raisons (fatigue et stress de votre interlocuteur, signalement d’un problème dont vous n’êtes pas du tout responsable, …), par les internes et les médecins surmenés, mais aussi les secrétaires de mauvaise humeur, les infirmières et aides soignants au bord de l’épuisement etc. Préparez vous donc dès maintenant à entendre des choses comme « tu n’es pas fait pour devenir médecin », « tu as fait une erreur en choisissant médecine », « tu devrais arrêter tes études »… La plupart du temps, ces remarques traduisent le stress de vos interlocuteurs et/ou leur volonté de vous faire réagir. Dites vous bien que si tous les étudiants à qui on a fait ces remarques avaient effectivement arrêté leurs études, la France serait gravement déficitaire en médecins. Bien sûr, vous vous ferez parfois « engueuler » pour de très bonnes raisons : vous devez reconnaître vos erreurs et mettre tout en œuvre pour les corriger. A contrario, vous vivrez aussi beaucoup de très bons moments avec les équipes soignantes et les patients.

Certes, choisir de s’orienter en médecine n’est pas une décision facile à prendre. Cet article n’a d’autre ambition que de vous donner des éléments de réflexion pour prendre cette décision. Quel que soit votre choix, ne faites pas les choses à moitié, et n’allez pas vers un cursus médical à reculons.

En conclusion, les études médicales sont à la fois un véritable parcours du combattant et une aventure formidable. Être médecin est généralement un sacerdoce, partagé par beaucoup de professionnels de santé. En étudiant la médecine, vous accédez petit à petit à un monde souvent obscur pour les non-initiés, avec son propre vocabulaire, ses principes éthiques et déontologiques, ses joies et ses peines.

Si vous avez des questions ou des remarques sur cet article ou sur les études médicales en général, n’hésitez pas à laisser des commentaires. Lisez aussi mes articles consacrés à la réussite de la PACES et à la réorientation après la PACES.

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N’ayez plus peur des dissections

Vous serez peut-être amené à faire des dissections au cours de votre scolarité ou de vos études, notamment au lycée, à la faculté de biologie, à la fac de médecine, en école de vétérinaire etc… : dissection de souris, de grenouille, de poisson, de chien … voire même de corps humain pour les étudiants en médecine.

La célèbre « leçon d’anatomie du Dr Tulp » de Rembrandt

Comme beaucoup de lycéens/étudiants, vous appréhendez peut-être ce moment : dégout pour les viscères, peur du sang, peur de mal réagir, peur de tomber dans les pommes, peur de vomir…

Du haut de mes quelques expériences de dissections au lycée et à la fac de médecine, je vous propose ici quelques conseils pour lutter contre cette appréhension (peut-être même avez-vous une phobie). Le principe est simple : il faut vous confronter à ce qui vous fait peur, progressivement, par palier (un peu comme dans une thérapie cognitivo-comportementale, ultra-simplifiée bien sûr). Je vous propose de le faire en 3 étapes.

Commencez par des dessins

Commencez par apprendre l’anatomie dessinée de ce que vous allez disséquer : cherchez des dessins et des schémas sur internet, dans des livres (biologie, atlas d’anatomie…)

  • Lisez et apprenez un maximum de choses : la forme des organes, leur couleur, leur texture, leur taille réelle…
  • Si les images vous incommodent ou vous impressionnent, redessinez-les sur du papier ou sur un tableau blanc pour vous les approprier.
  • Si besoin, accrochez des schémas anatomiques aux murs de votre chambre pour vous y confronter visuellement en permanence.

Le but de cette étape est que vous finissiez par vous dire qu’il n’y a pas de raison d’être choqué ou impressionné par l’intérieur du corps, pas plus que par l’extérieur (les yeux, les pattes, les dents…). Soyez-en convaincu : la peur du sang ou des viscères n’est pas rationnelle. A partir de là, vous pouvez passer aux deux étapes suivantes, qui visent à « contrôler » votre émotivité : c’est bien connu, les émotions échappent facilement à la raison et peuvent vous jouer des tours. Il faut donc « éduquer » ces débordements émotionnels, par des exercices :

Cherchez des photos et des vidéos des dissections que vous devez faire

  • Regardez plusieurs photos : si les images vous incommodent, accrochez des photos de dissection aux murs de votre chambre pour vous familiariser avec elles.
  • Regardez des vidéos : si besoin, coupez le son et mettez de la musique que vous aimez à la place. Avec le temps, vous devrez être capable de voir ces vidéos avec le son (sans musique à côté bien sûr).

Entraînez-vous avec de la nourriture

  1. Commencez simplement avec de la viande cuite et préparée : inspectez, manipulez et découpez minutieusement une patte de poulet par exemple. Vous devez êtes capable de reconnaître les structures anatomiques.
  2. Si vous êtes à l’aise avec la viande cuite, passez à de la viande froide : acheter un poisson entier ou un poulet qui a encore sa tête, et préparez-le de A à Z. Le but de cette opération est de vous confronter à 3 choses :
    • Les viscères « en vrai »
    • Le FROID du corps : le contact avec la peau froide de l’animal (ou du corps humain) peut faire un choc le jour de la dissection. Le mieux est de s’y être préparé, surtout si les corps sont conservés dans des « frigos ». Si besoin, mettez des gants (types gants fins en latex pour faire le ménage, que l’on peut acheter dans toutes les grandes surfaces) : vous aurez toujours des gants pour les dissections de corps humain, par contre il est rare qu’au lycée vous ayez des gants pour les dissections (entrainez-vous sans gants !).
    • L’odeur : confrontez-vous à l’odeur des viscères froids. Beaucoup d’étudiants sont gênés par l’odeur de mort pendant leur dissection. Vous devez vous y attendre.
  3. Enfin, si vous êtes à l’aise avec la préparation de la nourriture, vous pouvez mettre de côté les viscères pour prendre le temps de les « explorer » attentivement. Encore une fois, cela vous permet de vous confronter au froid (mettez des gants si besoin) et à l’odeur.

L’objectif de ces 3 étapes est de changer le regard que vous portez à la chose que vous disséquez, de changer l’image que vous en avez. Vous ne devez surtout pas l’associer à la mort, la souffrance, la dimension philosophique ou sociale : ayez un regard curieux et scientifique !

  • Ne vous y trompez pas : le but d’une dissection n’est pas « d’explorer » quelque chose que l’on ne connait pas, mais de RETROUVER « EN VRAI » ce que vous avez déjà vu dans les bouquins.
  • Pour éviter de « trop penser » à la dimension sociale, éthique, philosophique… ne passez pas trop de temps à attendre devant votre animal (ou devant le corps humain). Prenez un scalpel et des ciseaux, et lancez-vous ! Concentrez-vous sur la zone que vous êtes en train de disséquer, ne regardez pas le corps dans son ensemble.
  • Evitez de vous représenter l’animal (ou le corps humain) avant qu’il soit mort : n’allez pas imaginer la vie de la souris par exemple. Ne voyez que l’instant présent : un corps mort de souris, un tas d’éléments anatomiques qui sont assemblés d’une certaine manière et qui ne sont pas plus impressionnants que ce que vous pouvez voir à l’extérieur (la peau de la souris, ses yeux, ses dents, ses pattes etc).
  • Raisonnez par analogie avec vos schémas anatomique et histologiques. Par exemple, devant un muscle, imaginez toutes les petites fibres musculaires, leurs composants, leur organisation… Devant du sang, visualisez tous ses petits composants microscopiques (vous avez dû les apprendre avant la dissection).
  • Dans tous les cas, dites-vous « Waw, c’est intéressant ! », quitte à vous mentir à vous-même : vous finirez par y croire au bout de quelques minutes, heures, ou jours.

Si vous n’avez jamais fait de dissection, je me dois de vous prévenir du problème numéro un : l’odeur, une odeur de « mort », plus précisément un mélange de putréfaction, de formol voire de spray bactéricide (à la base, les morts ont une odeur un peu différente). Si besoin, mettez un peu de Vicks vaporub (sorte de pommade qui sent fort le camphre, la menthe et l’eucalyptus) juste sous votre nez. Au lycée, il est possible que le petit animal que vous disséquez soit immergé dans un bac rempli d’eau, ce qui atténue un peu l’odeur. A la fac, on vous donnera peut-être la possibilité de porter un masque « à l’eucalyptus ». Si vous êtes asthmatique, prévenez votre encadrant : le produit utilisé pour la conservation des corps peut parfois déclencher des crises d’asthme (notamment le formol).

En cas d’urgence

Si vous ne vous sentez pas bien pendant la dissection (coup de chaud, jambes en coton, palpitations, vue trouble…), n’hésitez pas à demander à votre encadrant à sortir de la salle. La première chose à faire est de se laver les mains, de s’asseoir et de respirer de l’air frais (le mieux est d’aller dehors).

Avant de refermer cet article, je me dois de vous parler de l’odeur « post-dissection ». Après une dissection, il est possible que l’odeur de « la mort » vous suive pendant longtemps (au moins pendant les 24h qui suivent la dissection), même après avoir pris une douche et changé de vêtements. Personnellement, je trouve cette odeur plus forte que pendant les dissections. Elle a certainement une composante psychologique, voire même peut-être une « imprégnation neurologique » (les neurones impliqués dans l’odorat continueraient de s’activer ?) : si vous leur demandez, les personnes autour de vous ne sentent pas cette odeur et disent que « c’est dans votre tête ». Certaines personnes parlent aussi d’une véritable « imprégnation » de leur corps, si bien que leurs urines ont une très forte odeur de « mort ». Bon, tout ça n’est peut-être qu’une théorie sans réels fondements. Par contre, l’odeur « post-dissection » est bien réelle.

Avec le temps et l’expérience, vous n’aurez plus besoin de toute cette préparation avant une dissection. Par contre, je vous conseille de toujours réviser l’anatomie de ce que vous allez disséquer et de regarder des photos ou des vidéos avant la dissection : cela vous évitera de faire des bêtises ou de perdre du temps le jour J.

Si vous avez des remarques ou des questions sur les dissections, en particulier les dissections humaines (je pense notamment aux (futurs) étudiants en médecine), n’hésitez pas à laisser des commentaires.