Catégorie : Carrière

Alors que nous nous approchons de la fin de la série « 31 questions d’un entretien d’embauche », avec seulement 12 questions auxquelles répondre avant le 31 mai, nous traitons une autre question difficile, parce que quand elles ont l’air facile elles sont pièges et quand elles ont l’air dures elles le sont vraiment. D’où la nécessité de bien se préparer.

Alors, comment vous décriraient vos collègues ? Pas comme le dernier des salauds, j’espère – et si c’est le cas, inventez quelque chose, et vite. Dans tout autre cas, essayez d’être le plus honnête possible : votre recruteur peut tout à fait (surtout dans les pays anglo-saxons) appeler vos anciens supérieurs pour avoir une confirmation, et s’ils apprennent que vous avez complètement inventé votre réputation, ce n’est jamais un très bon signe pour la suite de votre relation avec cette entreprise !

Maintenant qu’il est, si tout va bien, très clair que vous ne devez pas mentir : essayez de vous débrouiller pour mettre en valeur vos forces et vos compétences qui correspondent au poste que vous briguez dans votre réponse à cette question, évidemment. Vous pouvez profiter de cette question pour apporter un côté qui n’a pas été étudié dans le reste de l’entretien, par exemple votre engagement éthique ou votre bonne volonté pour donner un coup de main à des projets qui ne sont pas les vôtres quand un autre département est en difficulté.

Dans le même genre que notre article d’hier, on peut vous demander quand vous avez exercé vos talents de leader. C’est la même philosophie qu’hier, même pour les stagiaires et jeunes diplômés qui n’auront normalement pas immédiatement un poste de manager : le leadership reste une qualité cruciale dans bon nombre d’emplois, même si on ne s’en servira pas directement au quotidien.

Alors, que faire si vous tombez sur cette question ? Le recruteur, tel l’enfant de 4 ans parti passer la journée au centre aéré, a besoin de sa petite histoire : faites-lui plaisir et racontez-lui une anecdote intéressante ! Montrez votre talent en gestion de projet ou votre capacité à rassembler une équipe en étant sûr de vous et efficace.

Pour raconter une belle histoire, n’oubliez pas ces deux caractéristiques de l’anecdote réussie :

1. Assez de détails pour que ce soit crédible
2. Assez d’originalité pour que ce soit mémorable

Les meilleurs chefs d’équipe sont forts mais adaptables, et c’est exactement ce que vous devez montrer dans votre réponse à cette question cruciale. En tant que stagiaire ou jeune diplômé, on vous demandera rarement de gérer vous-même une équipe, mais certains recruteurs vous poseront tout de même la question – pour savoir si vous remplaceriez bien un manager absent, si vous avez des bonnes dynamiques ou même simplement parce qu’ils n’ont pas pensé à une meilleure question. Ça arrive, et il faut donc vous préparer à des questions qu’on réserve normalement à des candidats bien plus expérimentés, plutôt que d’être pris de court.

Cette question admet une réponse en deux parties :

1. D’abord, dites que vous êtes génial. Quelque chose qui commencerait par exemple par « même si toute situation et toute personne membre de l’équipe requiert un angle d’approche différent et adapté, j’ai tendance à avoir un comportement plutôt… » fera l’affaire.
2. Ensuite, prouvez que vous êtes génial. C’est le moment de partager une anecdote. Si vous avez déjà eu une expérience intéressante, c’est parfait : montrez que vous avez su rallier des personnes derrière une cause commune ou que votre équipe a eu des meilleurs résultats que les autres dans le même domaine à un concours étudiant. Si vous n’avez jamais fait d’activité qui peut améliorer votre dossier (ce qui craint carrément, il faudrait vous y mettre !), vous pouvez toujours vous rabattre sur la fois où vous avez choisi le sujet d’un exposé de groupe en histoire-géographie.

Et essayez de faire quelque chose d’intéressant avant l’entretien suivant, histoire de ne pas montrer deux fois de suite l’étendue de votre dilettantisme !

Sans surprise, si vous expliquez que vous voulez travailler en jean troué alors que vous postulez chez LVMH, vous n’irez probablement pas bien loin. La bonne réponse à cette question est la même que pour la question « Quel est votre travail idéal ? » : « Celui-ci ».

Évidemment, il va falloir détailler un peu, mais vous avez compris l’idée. Il faut reprendre des éléments de l’environnement de travail et de la culture de l’entreprise dans laquelle vous postulez pour votre stage ou votre emploi ; vous voulez un travail, certes, mais surtout un travail qui vous convienne. Et c’est aussi ce que le recruteur veut.

Voici un exemple de réponse que vous pourriez donner :

« J’ai préféré un environnement plutôt décontracté et très porté sur l’amitié entre collègues dans le passé, mais j’aime aussi apprendre de nouvelles expériences. Je pense qu’un nouvel environnement serait l’occasion d’apprendre de nouvelles compétences et de m’adapter. Comment décririez-vous l’environnement de travail ici ? »

Un environnement de travail peut être rapide, porté sur la technologie, tourné vers le consommateur, high-tech, sur Internet, en vente directe… peut-être que votre entreprise sera créative et libre, ou très structurée, ou très différente de tout ce que vous avez pu voir jusqu’à maintenant.

En posant cette question, vous pourrez savoir avant de vous engager que vous allez détester ce travail et laisser tomber l’offre, ou retrouver quelques mots ou expressions qui vous encourageront à donner le meilleur de vous-même dans la suite de l’entretien parce que l’entreprise vous correspond encore plus que vous ne le pensiez.

L’entretien d’embauche n’est pas qu’un obstacle pour vous empêcher d’obtenir un travail ou un stage : c’est aussi une façon cruciale de mieux se connaître, des deux côtés du bureau d’entretien. Le recruteur ne veut pas seulement savoir si vous êtes assez bon pour lui : il veut aussi savoir si vous allez vous intégrer, si vous serez heureux, si tout se passera bien pour vous comme pour l’équipe.

Il arrive à tout le monde d’être en désaccord avec son patron, mais en posant cette question, le recruteur veut savoir si vous avez une attitude mature et réfléchie face à une décision qui ne vous semble pas être la bonne. Ne racontez donc pas la fois où vous avez courbé l’échine pour ne pas déplaire à votre patron ou pour ne pas créer une mauvaise ambiance au travail, et évitez aussi de rappeler que finalement, c’est vous qui aviez tort.

Trouvez une situation dans laquelle vos actions ont eu une répercussion positive sur la décision finale, pour réussir à atteindre un compromis ou à convaincre les personnes impliquées qu’elles n’étaient pas en train de faire le bon choix.

Une alternative : si le conflit est le problème n°1 traité ici, les recruteurs peuvent élargir la question à d’autres types de situations difficiles.

En vous posant cette question, le recruteur veut connaître votre comportement en cas de crise. On peut être très compétent quand tout va bien, et ne pas savoir réagir la première fois qu’il y aura un problème. Utilisez à nouveau l’articulation suivante :

1. Situation et contexte
2. Action
3. Résultat

Montrez bien que vous vous en êtes sorti de façon professionnelle et efficace, et si possible, finissez avec un happy ending : un compromis ou une solution durable montrent bien vos talents de négociation !

Les entreprises posent cette question pour un certain nombre de raisons, voyant si vous êtes vraiment intéressé par le secteur et comment vous considérez leurs concurrents. La meilleure solution est généralement de dire que vous avez postulé à plusieurs autres entreprises du secteur dans des postes similaires, en en profitant pour rappeler vos compétences qui se rapportent à ces postes.

Un exemple : « j’ai candidaté à plusieurs postes qui demandaient un fort esprit analytique pour étudier les attentes des consommateurs dans des entreprises du secteur de l’agroalimentaire ».