De façon à obtenir la note maximale aux entretiens de motivation, il est important de travailler cette épreuve de façon spécifique. Voici quelques conseils que j’ai choisi de suivre lors de ma préparation et qui m’ont permis d’obtenir d’excellentes notes aux oraux.
Comme pour tout premier article, une petite description de mon profil s’impose : lycéen provincial moyen, je me suis orienté une fois le baccalauréat en poche vers une licence en sciences humaines puis une maîtrise en RH. Quelques stages dans le domaine, aucune expérience internationale particulière, un peu d’associatif à mes heures perdues.
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Pas le profil idéal pour tenter les concours d’Admission sur Titre aux grandes Ecoles de Commerce, n’est-ce pas ? J’ai pourtant été admis dans l’ensemble des ESC dont j’ai présenté le concours et ai finalement choisi d’intégrer EMLYON Business School à la rentrée 2012.
Que vous soyez candidat aux banques d’épreuves communes Passerelle et Tremplin, aux Admissions sur Titre de l’ESSEC, de l’EM, d’Audencia ou encore de Skema, l’ensemble de ces concours ont pour pierre angulaire l’entretien de motivation. Cet exercice, qui affiche le plus souvent un coefficient largement supérieur aux autres épreuves, est sans doute le moment le plus redouté et le plus vecteur de stress pour les candidats. Vous avez probablement déjà entendu parler de ces étudiants qui s’effondrent en larmes devant le jury, de pertes de connaissances, ou d’autres encore qui perdent leurs moyens et hypothèquent ainsi largement leurs chances d’admission. De façon à éviter ce genre de désagréments et à obtenir la note maximale aux entretiens de motivation, il est important de travailler cette épreuve de façon spécifique. Voici quelques conseils que j’ai choisi de suivre lors de ma préparation et qui m’ont permis d’obtenir d’excellentes notes aux oraux (19/20 à l’EMLYON et à RMS, 18 à Audencia…).
Faites le point sur vos expériences
Trois types d’expériences sont principalement valorisables lors des oraux de motivation aux grandes écoles de commerce : l’expérience professionnelle, l’international et l’associatif.
Qu’il s’agisse de stages, ou simplement de jobs d’été/de boulots étudiants, la grande majorité des étudiants ayant intégré les meilleures écoles avaient déjà à leur actif quelques expériences professionnelles. La règle est simple pour cette catégorie : tout se valorise (excepté votre stage de 3ème dans la boulangerie du coin de la rue), de vos deux semaines à vendanger dans une exploitation viticole à votre stage de L2/L3.
L’international est un élément à mettre impérativement en avant lors de vos entretiens. Vous avez vécu dans différents pays ? De nombreux voyages ? Un semestre en Erasmus ? La plupart des grandes écoles imposent aujourd’hui à leurs élèves de partir au moins un semestre à l’étranger. Avoir déjà eu cette opportunité plaît aux jurys, et les qualités que ce type d’expériences permet de développer (ou au moins de pipoter en entretien) sont nombreuses : capacité d’adaptation, maturité, ouverture au monde… Attention toutefois à ne pas chercher à faire passer une semaine de vacances au Club Med de Marrakech avec Papa-Maman comme une expérience internationale forte. Cela peut entamer sérieusement votre crédibilité si le jury s’en rend compte… ce qui sera probablement le cas.
Les expériences associatives peuvent également se valoriser lors de ces entretiens et sont susceptibles de venir palier, au moins en partie, l’absence d’expériences professionnelles/internationales. Certains types d’engagement, de par leur nature, méritent toutefois d’être gardés sous silence dans ce genre de contexte: le politique et le religieux sont, par exemple, à moins que cela vous tienne particulièrement à cœur/que votre engagement soit fort.
Quel que soit le type d’expériences que vous souhaitez valoriser, il est fondamental d’apprendre à les décrire au mieux: le contexte dans lequel s’est déroulé cette expérience, ce que vous y avez fait, ce que vous en avez retenu et les qualités que cela vous a permis de développer. Le dernier point est sans doute le plus important : même si la question bateau « 3 qualités/3 défauts » n’est aujourd’hui plus vraiment d’actualité dans ce type d’entretien, il est important de montrer au jury que vous avez été capable de prendre du recul sur vos expériences. « J’étais d’un naturel timide, mais les nombreuses prises de parole lors de ce stage m’ont permis de lutter contre ce trait de caractère » ou encore « mon poste d’équipier en fast-food m’a appris à travailler en équipe et à gérer le stress » sont des exemples d’éléments qui doivent être présents dans votre discours. Plusieurs méthodes existent pour vous aider à mieux relater ces expériences. J’avais, pour ma part, listé celles-ci et avais associé à chacune plusieurs mots-clés : éléments du contexte, missions, qualités développées et défauts « gommés ». Mes réponses se sont ainsi retrouvées plus fluides lorsque les différents jurys m’ont demandé de parler d’une expérience en particulier.
Ne soyez pas le candidat parfait
Bon nombre de candidats aux concours d’Admission sur Titre paniquent à l’idée de ne pas avoir assez (ou pas du tout) d’expérience professionnelle, associative ou internationale. Certains vont même jusqu’à s’autocensurer en ne présentant pas les meilleurs écoles, par peur de ne pas avoir un profil compétitif au vue de la sélectivité. Et si vous capitalisiez plutôt sur ces faiblesses ?
Je n’avais, pour ma part, aucune expérience internationale significative. Pas d’échanges académiques, pas d’expatriation ni de grands voyages… Rien. Plutôt que de considérer cet aspect comme un défaut, j’ai expliqué aux jurys qu’il s’agissait de l’une des raisons qui m’ont poussé à présenter les concours AST : acquérir cette expérience internationale, qui me manquait alors. L’école possède des campus à l’étranger ? Des double-diplômes avec des universités d’autres pays qui sont susceptibles de vous intéresser ? C’est encore mieux. « Je n’ai pas eu l’opportunité d’acquérir cette expérience jusqu’à maintenant car… Votre école propose un échange/double-diplôme avec l’université X qui m’intéresse car…Intégrer votre école me permettrait ainsi d’acquérir l’expérience internationale qui me fait aujourd’hui défaut ». Bim, + 3 points.
Il en est de même pour l’expérience professionnelle ou associative : afin de valider le diplôme, les ESC demandent à leurs étudiants d’effectuer de longues périodes de stages. Vous n’avez pas eu cette opportunité jusqu’alors ? Ce sera l’occasion. De même, des dizaines d’associations sont présentes dans chaque école : « je n’ai pas eu l’opportunité de m’engager associativement jusqu’à maintenant, mais je suis particulièrement sensible à tel sujet. Votre association X traite justement de ce dernier. Si j’ai la chance d’être admis(e) dans votre école, je souhaite vivement en faire partie ».
Admettre que votre profil comporte des lacunes, que vous n’êtes pas le candidat idéal, vous fera paraître à la fois comme plus honnête et comme plus sympathique vis-à-vis du jury. Et considérer l’admission en ESC comme l’opportunité de combler ces lacunes vous permettra de mettre en avant votre motivation et vos connaissances des spécificités de chaque école (universités partenaires, périodes de stage imposées, noms d’associations…).
Etablissez un fil conducteur entre votre profil et votre projet professionnel
A la question « doit-on avoir un projet professionnel précis à exposer au jury ? », la réponse est « oui ». Ou au moins une bonne idée.
Ce projet professionnel, même s’il n’est la vérité que d’un moment et qu’il est susceptible de largement évoluer une fois votre intégration en ESC effectuée, sera l’un des éléments du fil conducteur que vous devrez développer durant votre entretien de motivation. Il vous faudra faire le lien entre vous, qui vous êtes, ce que vous avez fait jusqu’à maintenant, et votre projet professionnel, ce qui vous manque pour pouvoir y accéder à l’heure actuelle. A vous de présenter votre intégration en ESC comme le tremplin qui vous permettra d’acquérir ce qui vous fait aujourd’hui défaut et ainsi accéder à cet objectif professionnel.
Vous venez d’un cursus pré-ESC « classique » (typiquement, éco, gestion, IAE…) ? L’ESC s’inscrit dans la continuité de votre formation au niveau de l’enseignement, mais propose une professionnalisation plus importante que ce que vous pourriez trouver en continuant à l’Université. Elle propose également un panel d’enseignement plus large qui vous permettra de découvrir différents secteurs de l’entreprise que vous ne connaissez que peu.
Parcours plus atypique ? Libre à vous de tenter de trouver ce fameux fil conducteur entre votre profil et votre projet, ou bien de tenter la carte de la réorientation. J’aurais tendance à conseiller la première option, celle que j’ai moi-même joué, mais la seconde peut tout à fait se tenir à condition de correctement l’argumenter : « voilà ce que je voulais faire, pourquoi je ne veux plus, ce que je veux faire aujourd’hui, et pourquoi l’ESC me permettra d’y accéder ».
Préparez les figures imposées des oraux
Au bout de quelques entretiens, vous remarquerez sans doute que certaines questions reviennent de façon quasi-systématique. Par chance, elles sont souvent posées au tout début de l’entretien, durant ce que j’aurais tendance à appeler « les minutes de la fébrilité » : vous jouez une étape importante de votre cursus étudiant et vous en êtes conscient, vous avez subi la nuit en résidence étudiante, les blagues des admisseurs, votre nœud de cravate est définitivement trop serré/votre tailleur est froissé, le jury a vingt minutes du retard et n’a pas l’air commode… Soufflez. Vous connaissez déjà les premières questions qui vont vous être posées, vous avez donc pu préparer vos réponses à l’avance (attention à ne pas réciter !), ce qui va vous laisser le temps de vous détendre un peu et accroître votre sentiment de maîtrise sur le déroulement de l’entretien.
Que vous demandera-t-on de façon quasi-systématique lors de ces entretiens ?
- une présentation : différentes écoles s’opposent pour cet exercice. Mon humble avis est qu’elle doit être courte -30 secondes à une minute, grand maximum-, doit donner un bref aperçu des éléments que vous souhaitez mettre en avant et qu’elle doit laisser transparaitre votre motivation à intégrer l’école en question. Un exemple ? « Je m’appelle…, j’ai … ans, je suis issu d’une formation en… à… Au cours de cette formation initiale, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage à… en tant que… Je suis également passionné de… Et je souhaite vivement intégrer votre école ». Vous venez de tendres plusieurs perches au jury, ce qui lui donnera l’opportunité d’en saisir quelques-unes s’il le souhaite.
- « Pourquoi avoir choisi cette formation initiale ? ». A vous d’exposer les choix que vous avez fait à la sortie du baccalauréat, en pointant les forces de la formation que vous avez suivie. Attention à ne surtout pas dénigrer cette formation, mais cette question peut représenter une opportunité de valoriser tout ce que peut vous apporter un cursus en ESC.
- « Pourquoi vouloir intégrer une ESC ? ». Il vous suffit d’organiser votre réponse autour des trois axes majeurs proposés par les écoles de commerce : l’aspect professionnel (les périodes de stage), l’international (les échanges académiques/double-diplômes) et l’associatif. Ajoutez à cela l’opportunité de suivre des cours généralistes de gestion, qui vous permettront d’obtenir un bagage de connaissances nécessaires à tout manager, et une spécialité qui colle avec votre projet professionnel, et vous aurez parfaitement répondu à cette question.
- « Pourquoi NOTRE école ? ». Le jury vous teste ici sur votre connaissance des spécificités de l’école qu’il représente. A vous de souligner les différences en terme de positionnement, d’images, de périodes en entreprise/à l’étranger propres à chaque école. C’est également l’occasion d’évoquer le domaine associatif, en citant les noms d’associations qui sont particulièrement susceptibles de vous intéresser si vous avez la chance d’intégrer l’école. N’hésitez pas, afin de recueillir ce type d’informations, à interroger l’équipe admisseur.
- « Que pouvez-vous apporter à notre école ? ». Il est l’heure de sortir votre plus beau pipo… J’avais, pour ma part, organisé ma réponse autour de ces trois axes : l’aspect scolaire (« un bon élève »), l’engagement associatif, et un futur ambassadeur de l’école dans le monde de l’entreprise.
- A la fin de l’entretien, vous n’échapperez sans doute pas au classique « Vous avez des questions ? ». Je doute qu’il existe une question idéale, à poser systématiquement à la fin de chaque entretien. Souvenez-vous simplement que ne pas poser de questions ou en poser une dont la réponse est dans la plaquette de l’école constituent les pires choix que vous pourriez faire.
Voilà quelques conseils qui devraient vous permettre de mieux appréhender l’entretien de motivation aux Admissions sur Titre des ESC. Souvenez-vous tout de même qu’il s’agit d’une épreuve parmi d’autres, aussi grand le coefficient soit-il, et que sa préparation ne doit pas être faite à leurs dépens.