Le nombre de graphiques laids qu’on peut voir dans les présentations étudiantes est impressionnant. Pourtant, en respectant quelques règles simples, on peut faire des schémas plus esthétiques et plus compréhensibles sans effort. Petit tour d’horizon dans cet article.
Avant de commencer : vous pourrez trouver l’article original sur le site HackerSpace (site membre du réseau LifeHacker). Tous les graphiques de cet article appartiennent à l’auteur de l’article anglophone. Cet article a été entièrement réécrit à partir des bases de l’article anglophone.
1. Ne négligez pas les légendes du graphique
Ce qui vous paraît évident ne l’est pas. Donnez donc un titre à vos graphiques, mais aussi à vos axes, à vos courbes, à vos barres. Dites à quoi correspondent les chiffres, ne les faites pas sortir de nulle part. Ne donnez pas pour titre « nombre de vues total vs. nombre de vues uniques » : si vos courbes ont bien été nommées, vous n’avez pas besoin de ça. Tournez-vous donc plutôt vers l’objet étudié dans votre graphique pour lui donner un titre : « Popularité de l’article Machin ».
Le graphique ci-dessus a déjà quelques bons côtés : des couleurs reconnaissables (on en parlera plus tard), un titre qui exprime bien le fait que l’article se penche sur la popularité de l’Open Thread de l’été (un article de leur site). D’un autre côté, pas de légende donnée aux axes, des étiquettes qui cachent une partie des courbes, et on n’a aucun repère pour l’axe horizontal ; on se doute que ce sont des dates, mais lesquelles ?
Sur ce graphique-ci, les axes sont bien nommés, les dates claires, les courbes ne sont pas cachées et restent compréhensible grâce à la légende en haut à droite (bien placée là où elle ne dérange pas !).
2. Choisissez vos unités du graphique avec soin
Le haut de la courbe devrait s’approcher du haut du graphique. Si ce n’est pas le cas, premièrement, on va largement sous-évaluer le nombre d’éléments étudiés, comme on peut le voir ci-dessous sur les deux graphiques comparés, mais en plus on passe à côté de variations pourtant importantes.
3. Choisissez bien vos couleurs
Il existe trois façons différentes de mettre de la couleur dans vos graphiques (et ça, c’est si vous tenez absolument à vous éloigner des templates Microsoft Excel, pourtant pas trop mauvais là-dessus).
Le graphique peut être colorisé de façon séquentielle, c’est-à-dire que tout sera de la même famille de couleurs, mais sur différents tons. Un exemple : le bleu, sur le graphique ci-dessus, ou un graphique qui irait du rouge très pâle au bordeaux. Conseillé si certaines données sont plus importantes que d’autres en fonction de leur valeur.
Il peut aussi être divergent : dans ce cas, on part d’une couleur « neutre de base », comme le blanc, le beige ou le gris, et toute variation positive ira vers une couleur, négative vers une autre. Sur le graphique ci-dessus, on part donc sur un schéma bleu-blanc-rouge (héhé). À l’intérieur des deux couleurs de variation, on utilisera des nuances séquentielles. Utile quand on cherche à vérifier les variations et qu’on a une valeur de référence, « neutre ».
Enfin, la palette de couleurs peut être qualitative, et dans ce cas, vous êtes libre de faire ce que vous voulez de vos couleurs. Tout ce qu’il faut, c’est qu’on ne les confonde pas.
4. Adaptez-vous aux lecteurs du graphique
L’auteur original de l’article explique qu’il est fan de xkcd, d’où le design de ses graphiques aux lignes épaisses et pas tout à fait droites. Beaucoup de lecteurs de HackerSpace lisent également le site xkcd (et on ne saurait que trop vous le conseiller).
Manque de chance, un certain nombre d’académiciens, vos professeurs les premiers, et de professionnels, à commencer par votre patron, ne sont pas particulièrement fous de ce genre de design : sachez donc vous adapter et proposer exactement le même graphique, mais avec une mise en page plus « correcte » !
5. Utilisez le bon graphique
Ceci est faux : chaque point est indépendant du suivant, on ne doit donc pas les relier. Pour une meilleure lisibilité, on adoptera donc une vision en barres.
Là, c’est mieux :
Et enfin, ne sous-estimez pas le pouvoir du camembert, surtout s’il ne compare que deux données. Et même s’il en compare plus : si la proportion de chaque partie du tout est bien visible sur un graphique en camembert, adoptez-le.