Dans le dur monde de la scolarité, il y a certaines choses particulièrement pénibles, mais indispensables. Parmi celles-ci, on peut citer le sacro-saint apprentissage par cœur, chéri par moult professeurs de français mais honni par non moins d’élèves. Nécessaire de temps en temps dans la plupart des études et matières, il peut aller de la petite formule mathématique au poème de trois pages, trente strophes, cent-vingt vers et mille pieds.
Pour être efficace dans cet apprentissage, il existe autant de méthodes que d’élèves : certains feront des fiches qu’ils se répéteront inlassablement chaque jour que Zeus fait ; d’autres s’enregistreront pour les écouter dans leur sommeil, dédaignant les cauchemars ainsi induits ; d’autres encore photographient mentalement le texte et « lisent » l’image qu’ils s’en sont fait.
Ainsi donc, navré de vous décevoir, mais je ne vous enseignerai pas de méthode miracle pour apprendre par cœur. Je vais cependant vous présenter la mienne qui, si elle n’est pas exempte de défauts et est probablement très classique, m’a toujours fourni d’assez bons résultats. Cela pourra au moins donner des idées aux moins à l’aise d’entre vous afin de les aider à se créer une méthode bien à eux.
Vous êtes encore là ? Eh bien allons-y !
Ma méthode, pour un texte long, est constituée de plusieurs étapes : je vais les détailler en les appliquant à un poème pour avoir un exemple précis. Cela peut néanmoins s’appliquer à tout type de texte relativement long. Pour un texte plus court, comme une formule ou une citation, des parties de la méthode seront à enlever, comme cela sera expliqué par la suite.
1. Lecture attentive de tout le texte
Cela paraît bateau, dit et redit, mais tant pis. Il est beaucoup plus facile d’apprendre un texte par cœur si on le comprend bien, car cela permet, sinon d’éviter les erreurs, du moins d’éviter les gros contre-sens lors de la restitution. Quitte à faire une ou deux erreurs dans la restitution d’un texte, mieux vaut être capable d’en garder le sens. Et, bien souvent (c’est particulièrement vrai pour une formule mathématique), le sens du texte ne peut être saisi qu’après l’avoir lu en entier.
2. Relecture répétée d’une partie très courte du texte
Pour un poème, cela sera par exemple le premier vers. On le relit plusieurs fois, à voix haute ou non, pour s’imprégner de chaque mot.
3. Extension à une partie un peu plus longue
On répète l’étape 2) pour chaque vers de la strophe.
4. Apprentissage de ladite partie
En cachant le texte, on se le récite, vers par vers, en dévoilant petit à petit pour vérifier que tout est bon. A répéter jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’accros.
5. Apprentissage de tout le texte
On refait les étapes 2) à 4) pour tout le reste du texte, en se répétant, entre deux parties, celles que l’on a déjà apprises avant, et en les retravaillant si besoin.
6. Apprentissage à long terme
Une fois que tout cela est fait et que tout le texte est su, ce n’est hélas pas fini : il faut s’assurer de tout retenir à long terme. C’est là une partie souvent négligée de l’apprentissage, mais elle est capitale si l’on veut pouvoir réutiliser ce qu’on a appris au-delà de quelques jours plus tard. Pour ce faire, je recommande de se répéter le texte de temps en temps, tous les jours ou presque pendant environ deux semaines après l’apprentissage. Cela peut se faire n’importe quand : sous la douche, dans le bus, avant de dormir, à 17h en attendant le cinquième plat du déjeuner chez tante Monique… L’important, ici, est de bien penser à aller vérifier lorsque l’on a un doute sur une partie du texte lors d’une répétition.
Pour un texte plus court, la seule différence est que l’on décomposera moins le texte. L’étape 3 n’a donc plus de sens.
Tout ça est somme toute un peu long, mais on peut le résumer avec quelques mots-clés :
- Compréhension
- Décomposition
- Répétition
- Assiduité
J’espère que cette méthode vous aidera à vous organiser, et n’hésitez pas à nous faire partager la vôtre !