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6 raisons de ne pas être perfectionniste

Le perfectionnisme est-il vraiment une bonne chose, ou a-t-il des inconvénients ?

En apparence, être perfectionniste semble être un objectif de caractère à atteindre. Bien des athlètes, célébrités, chanteurs ou experts de leur domaine sont des perfectionnistes autoproclamés. Après tout, être perfectionniste, c’est être meilleur que ce qu’on pourrait faire. Vous voulez des objectifs impressionnants, transformant votre vie en une longue liste de réussites. Vous vous poussez à être la meilleure personne possible et à débloquer un potentiel que personne ne savait que vous aviez. Vous atteignez des objectifs que d’autres ne pensaient pas possibles. Vous semblez avoir une force illimité, une motivation sans faille pour avancer et persister quelle que soit la difficulté de la situation. Vous avez tellement le sens du détail qu’aucune erreur ne vous échappe. Votre présence implique que tout sera fait comme il doit, et même mieux que ça. Vous prouvez aux personnes autour de vous que des idéaux sont possibles à atteindre. Personne ne voit, au premier abord, d’inconvénients à être perfectionniste.

Cet article fait partie d’une série de 3 posts :6 raisons de ne pas être perfectionniste

  1. 10 façons de savoir si vous êtes perfectionniste
  2. 6 raisons de ne pas être perfectionniste
  3. 8 étapes pour combattre le perfectionnisme

 

Pourquoi ne pas être perfectionniste ?

Il existe deux types de perfectionnisme : la forme saine, et la forme névrosée. Un perfectionniste « sain » est positif et laisse ses idéaux et ses objectifs l’aider à avancer. Le perfectionniste névrosé est un extrémiste, qui se lance à corps perdu dans des chimères et les laisse le contrôler. Bien des perfectionnistes entrent dans cette deuxième catégorie.

Les inconvénients du perfectionnisme sont en réalité ceux d’une forme précise de névrose obsessionnelle associée à un certain nombre de problèmes émotionnels, psychologiques et relationnels. Le perfectionniste névrosé pourrait penser qu’il tire le meilleur de lui-même et de sa vie. Pour tout dire, le perfectionnisme vous empêche d’être une personne extraordinaire. L’idéalisation d’une vision du monde précise et la volonté obsessive de réaliser cette vision vous limite.

Vous trouverez ci-dessous une liste de six points négatifs du perfectionnisme. Lisez cette liste et voyez s’ils s’appliquent à votre cas !

Productivité moindre

En étant perfectionniste, vous perdez de la productivité. Selon le principe de Pareto, 80% des résultats atteints dans une activité sont atteints avec 20% des efforts qu’on y consacre. Les 20% restants peuvent seulement être atteints en y passant 80% de vos efforts : vous passez donc un temps excessif à travailler des détails et à parfaire ces 20%, alors que vous pourriez simplement passer à la tâche suivante et être bien plus efficace.

De plus, votre méticulosité vous transforme en un accro au travail qui sacrifie son confort personnel et sa vie sociale pour le travail, ce qui vous rend encore moins efficace. À force d’aiguiser la hache qui devrait vous aider dans le futur, vous finissez par la rendre trop usée pour servir.

Procrastination

Ironiquement, un des inconvénients du perfectionnisme est la procrastination. Avez-vous déjà refusé volontairement de faire quelque chose immédiatement parce que vous attendiez d’avoir trouvé la meilleure solution, le meilleur moment et le meilleur contexte pour le faire ? Le perfectionniste complique excessivement ses tâches et les rend plus difficiles qu’elles ne le sont vraiment en développant des attentes chimériques pour le résultat final.

Myopie

Trop absorbé par les petits détails, vous ratez les schémas généraux et les visions globales. Vous êtes trop occupé à prendre soin d’un seul arbre, et vous ne réalisez pas que vous avez un rôle à jouer dans la préservation d’un écosystème tout entier. Votre myopie vous empêche de devenir le leader visionnaire qui est en vous : vous fatiguez trop votre cerveau à réfléchir à des détails pour pouvoir étudier les choses les plus importantes. Vous développez donc une tendance à vous concentrer sur le résultat final plutôt que sur le processus qui y mène ; par exemple, donner plus d’importance au jour du mariage qu’à votre couple en général, le jour des partiels plutôt que vos révisions quotidiennes, votre prochaine promotion plutôt que l’ensemble de votre carrière. Reconnaissez donc que le processus que vous suivez pour atteindre votre objectif est ce qu’il y a de plus long pour atteindre cet objectif. Le résultat, c’est juste une journée, une étape où on a atteint son objectif : ne devriez-vous pas plutôt prendre du plaisir à suivre le long chemin qui y mène ?

Stagnation

Un autre inconvénient tout ce qu’il y a de plus ironique du perfectionnisme est la stagnation. Perfectionniste, vous avez tendance à toujours faire les choses de la façon que vous jugez être la meilleure. Votre approche de « tout ou rien » signifie que vous évitez les situations difficiles. En ne vous ouvrant pas aux alternatives, vous vous empêchez d’évoluer. Accepter la différence est la meilleure façon de devenir une personne extraordinaire, tout simplement parce que cela vous expose à un grand nombre de nouvelles idées et situations dont vous aurez beaucoup à apprendre. Comme vous vous contentez d’un seul style et d’une seule approche, vous ne pouvez pas améliorer vos techniques et apprendre de nouvelles choses : vous savez déjà tout ce qui est dans votre esprit, alors ouvrez-vous sur le monde et découvrez plutôt de nouvelles choses !

Santé en berne

Une mauvaise santé, aussi bien physique que psychologique, est un problème répandu du perfectionnisme. Votre santé souffrira parce que vous la négligez, et que vous vous perdez toujours dans un tourbillon d’émotions négatives (que vous le remarquiez ou non). Vous sacrifiez votre sommeil et vos loisirs au nom du travail. Vous portez la responsabilité de tout ce qui arrive et vous entourez en permanence d’anxiété, vous inquiétant pour le futur et tout ce qui pourrait mal se passer.

Quand quelque chose ne va pas comme prévu, vous en souffrez. Vous vous flagellez pour la moindre erreur. Vous nagez dans une mer de culpabilité et de haine de vous et travaillez obsessivement pour arranger vos défauts et vous en dissocier. Vous pouvez même sombrer dans le malheur et la dépression. Et quand tout va bien ? Vous sous-estimez vos réussites et relativisez vos succès, parce que « ça aurait pu être mieux ». Quelle que soit la situation, vous n’êtes donc jamais pleinement satisfait. C’est pour cette raison que des études ont montré que les perfectionnistes sont prédisposés au stress, à l’anxiété chronique, à la dépression et, dans les cas extrêmes, au suicide.

Solitude

Parce que vous avez tendance à tout intégrer et intérioriser, vous commencez à vous éloigner des personnes autour de vous. Votre rigidité et votre autoritarisme mettent les gens mal à l’aise. Ils ont du mal à se rapprocher de vous parce que vous êtes émotionnellement fermé. Vos idéaux irréalistes vous poussent à être déçu de vos relations avec d’autres et à repousser les autres, qu’ils soient vos collègues, vos camarades de classe, vos amis, votre partenaire ou encore votre famille.

Comment être perfectionniste m’a limitée

Quand j’étais complètement perfectionniste, j’ai pu observer beaucoup de choses en parallèle. Ces choses-là me frappent d’autant plus aujourd’hui, avec le recul, comme autant de problèmes causés par mon perfectionnisme.

Productivité

Le fait d’être perfectionniste m’empêchait d’être moi-même. Je passais trop de temps sur des petites choses qui ne semblaient pas jouer un grand rôle dans l’ordre général des choses, plutôt que de me concentrer sur ce qui compte vraiment. C’est devenu important seulement quand j’ai commencé le travail : à l’école, je pouvais m’en sortir en prenant en charge tout le travail y compris les plus petits détails, mais dans mon travail, l’envergure des projets sur lesquels je travaillais rendait humainement impossible de tout faire toute seule et de rendre un travail parfait. Je passais des nuits et des week-ends entiers à travailler, et ne venais jamais à bout de mon travail. Ce n’était pas une technique viable.

Bien-être

J’étais également très dure avec moi-même pour toutes sortes d’erreurs. Dans ma tête, tout avait un scénario idéal. Si les présentations, les examens, les contrôles se passaient d’une autre façon que ce que j’avais prévu, je le ressasserais pendant une longue période et me critiquerais sans pitié pour cela. Si ça se passait bien, je me demandais comment j’aurais pu faire mieux. J’oubliais souvent ce que j’avais réussi par le passé, me disant que si c’était passé, ça n’avait plus aucun intérêt : je me demandais toujours comment je pouvais être encore meilleure.

Relations

Sur le plan social, j’ai remarqué que je m’éloignais sans le vouloir des personnes qui m’entouraient. Mon côté dictatorial, rigide et inflexible m’avait poussé à développer une barrière hautaine qui intimidait les personnes autour de moi. J’étais dans ma tour d’ivoire, inaccessible aux autres. Ce n’était pas voulu : au fond de moi, j’ai toujours pensé que les relations sociales étaient bien plus importantes que les réussites matérielles.

J’ai donc commencé à me demander comment je pourrais changer mon comportement, comme vous le verrez dans l’article final de cette petite série sur le perfectionnisme. Dans le dernier article, nous discuterons donc de comment vous pouvez consciemment surmonter les obstacles que crée le perfectionnisme, et de comment transformer le perfectionniste névrosé qui sommeille en vous en un véritable atout.

Cet article est une traduction d’un article de Celestine Chua par Réussir Mes Études. Pour lire l’article original (en anglais), cliquez ici.

Par Lexane Sirac

J'ai grandi au Québec puis à Grenoble. Après avoir obtenu mon bac à 15 ans, j'ai arrêté mes études pour faire du sport à haut niveau jusqu'à ce qu'une blessure me renvoie sur les bancs de l'école. J'ai fondé Réussir Mes Études en janvier 2012, avant d'intégrer l'emlyon et de décider de faire de l'écriture mon métier.

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