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Présentations à l'oral : le mode d'emploi

On nous demande lors de nos études supérieures un certain nombre d’exposés et de présentations orales ; c’est une épreuve à laquelle nous avons eu très peu d’occasions de nous préparer avant le baccalauréat, et cela se ressent souvent sur nos résultats. Pourtant, s’il y a bien une compétence dont nous aurons besoin toute notre vie, c’est celle-ci ! Voici donc ma méthode pour réussir une présentation orale de qualité.

Connaissez votre sujet

C’est un point crucial, qui peut être très punitif si vous ne le vérifiez pas : vous devez absolument savoir de quoi vous parlez ! Si vous avez un quelconque support visuel pour accompagner votre présentation, vous devez être capable de dire à quoi correspond chaque élément présent dessus. Dans votre discours, vous devez également pouvoir être en mesure de définir le moindre terme technique que vous utilisez. Ne bluffez pas ! Si votre auditoire s’aperçoit que vous débitez un discours dont vous ne maîtrisez ni les tenants, ni les aboutissants, votre exposé perdra en crédibilité, et sera, le cas échéant, sanctionné d’une note médiocre.

Prévenez les problèmes techniques

Avant chaque présentation orale, il vous faut prendre un moment pour analyser l’environnement dans lequel vous serez. Ferez-vous un simple exposé sans support dans une salle de TD, ou bien une présentation de votre projet informatique en amphi ? Une fois cette analyse faite, demandez-vous quels problèmes pourraient survenir.

Par exemple, si vous avez préparé des slides, l’ordinateur de la salle possédera-t-il le logiciel compatible avec votre fichier ? Si vous amenez votre propre ordinateur pour le brancher au vidéo-projecteur, vérifiez que vous possédez bien la connectique adéquate sur votre machine.

Vous pouvez également anticiper : vous avez prévu une présentation dans un amphi d’une centaine de personnes, et en plus il y a des travaux au rez-de-chaussée ? Pensez à demander un micro pour le jour J, pour vous assurer d’être entendu(e) ! Une superbe vidéo sur YouTube illustre parfaitement votre propos ? Téléchargez-la pour éviter les problèmes pouvant subvenir lors du visionnage de la vidéo en ligne. Vous avez peur que l’ordinateur de l’école n’ait pas votre logiciel de présentation préféré ? Faites un export de vos slides au format pdf, au cas où. Vous pourrez ainsi projeter vos slides, quoiqu’il arrive. Vous avez peur d’oublier votre clé USB chez vous ? Envoyez-vous votre fichier avec vos slides par mail, vous pourrez ainsi assurément les récupérer si jamais vous étiez tête en l’air en partant le matin…

Utilisez pleinement vos outils

Les outils de présentation sont faits intelligemment : pour les taupins qui font encore des présentations avec rétro-projecteurs et transparents, retenez-bien que le rétro est fait pour que vous puissiez lire votre transparent en regardant votre public. Cela vous permet de savoir comment mettre votre transparent correctement assez rapidement, mais aussi de le lire sans tourner le dos à ceux qui vous écoutent ! D’ailleurs, avez-vous déjà pensé à utiliser vos feutres comme pointeurs sur vos tranparents ? Mettez la pointe du feutre par-dessus la zone que vous voulez montrer, et son ombre sera projetée sur l’écran derrière vous : c’est un moyen plus simple et économique qu’un pointeur laser, et en prime, vous n’avez même pas besoin de regarder votre écran !

Si vous êtes un peu plus moderne et que vous faites une présentation avec des slides sur ordinateur, vous êtes sûrement dans une configuration avec l’ordinateur devant vous et l’écran de projection derrière. L’astuce précédente s’applique alors : vous pouvez jeter un coup d’oeil à vos slides sans tourner le dos au public. Si vous avez deux écrans d’ordinateurs, vous pouvez même avoir vos slides sur l’un et vos notes sur l’autre (même si je vous déconseille d’avoir des notes, comme vous le verrez plus bas). Certains logiciels permettent aussi d’avoir les slides avec quelques annotations supplémentaires sur l’ordinateur, vous permettant ainsi d’avoir votre « antisèche » et vos slides sur le même écran, et de rester face à votre public !

Regardez votre auditoire

Vous aurez remarqué que j’insiste beaucoup sur le fait d’être face à son public lors de l’exposé. Il est, en effet, nécessaire de toujours avoir votre auditoire en face. En effet, c’est à eux que vous vous adressez, et pas à vos pieds ou à vos notes.

Gardez aussi à l’esprit que votre voix porte moins bien si vous tournez le dos au public : si cela vous arrive lors de votre exposé (pour effacer le tableau, montrer quelque chose à l’écran, ou pour installer une maquette), tâchez de ne pas énoncer d’informations importantes durant ce laps de temps, surtout que votre public sera moins attentif si vous ne le regardez pas.

De plus, regarder votre public vous permettra d’avoir un retour immédiat de votre prestation. Leur regard est sur vous ? Bravo, vous les captivez, ne les lachez surtout pas ! Ils regardent vos slides, vos transparents, ou ce que vous avez écrit au tableau ? Si vous venez de l’affichez, c’est normal. Sinon, c’est signe que leur attention fléchit, alors prenez garde, mais ne vous inquiétez pas : ils ont toujours la tête à votre exposé. Ils ne regardent plus dans votre direction, baillent, ou discutent ? Aïe, vous ne les intéressez plus. Si vous vous apercevez que quasiment plus personne n’écoute ce que vous dites, terminez au plus vite la partie que vous avez entamé, et passez à la suivante de façon énergique, afin de capter à nouveau leur attention.

Ainsi, essayez de tourner le moins possible le dos au public lors de votre prestation : si vous devez montrer quelque chose derrière vous, se mettre de profil suffit, en général. Mais pas trop longtemps non plus : se mettre de profil, c’est montrer son dos au public, et donc se refermer.

Anticipez les questions

Il y a de fortes chances pour que votre présentation orale amène des questions, il faut donc vous y préparer du mieux possible. Vous ne pouvez, bien sûr, pas être dans la tête de ceux qui vous écoutent, mais vous pouvez néanmoins y réfléchir un peu avant votre exposé. Le plus simple est de prendre du recul sur votre préparation à l’exposé, et de vous demander vous-mêmes ce que vous poseriez comme questions. Préparez les réponses à ces questions, qui fourniront un excellent complément à votre exposé si vous avez mal géré votre temps (voir partie suivante). Si vous avez des notes en main pour cet exposé (ce que je vous déconseille, une fois de plus), n’hésitez pas à noter votre réponse dessus. Vous perdrez en spontanéité, mais ne resterez pas bouche bée face à une question de votre public.

En plus d’anticiper, n’hésitez pas à provoquer vous-même les questions, en laissant certains points de votre présentation dans le flou. Vous pourrez ainsi fournir une réponse détaillée à la personne qui vous interroge, qui sera appréciée. De plus, cela vous permet de gagner du temps lors de votre présentation, si vous en manquez. N’hésitez pas à appeler ces questions subtilement mais clairement, en indiquant par exemple que vous avez effectué une étude plus poussée sur ce point, mais que les résultats que vous présentez sur cette slide sont synthétisés.

Gérez votre temps de présentation

En parlant de temps, justement, vous aurez souvent une contrainte horaire à respecter pour votre exposé. Il faut donc que vous adaptiez son contenu en fonction du temps alloué. Une présentation de cinq minutes sur un sujet vaste appelle un exposé dynamique aux enjeux clairs dés le début. Vous disposez de vingt minutes sur un sujet précis ? Vous devez alors dégager toutes les problématiques qui y sont liées, en faisant une étude détaillée de chacune d’entre elles.

Sachez aussi évaluer vos capacités : si vous savez que vous avez tendance à prendre votre temps pour expliquer certains points, ne surchargez pas votre exposé. Essayez d’estimer le temps que vous prendra chaque partie. Mieux : entraînez-vous avant si vous le pouvez, et chronométrez-vous. C’est encore le meilleur moyen de déterminer le temps que vous ferez le jour J, mais gardez bien à l’esprit que vous pouvez avoir des surprises : on dit parfois plus vite ou plus lentement son texte devant sa classe que devant son miroir…

Vous devrez aussi gérer votre temps durant l’exposé. Une montre posée devant vous devrait faire l’affaire. Essayez de vous fixer un quota de temps par grande partie, et de ne pas le dépasser. Si vous dépassez sur une partie, tentez de la conclure rapidement et d’enchaîner sur la suivante. Si votre retard s’agrandit, n’hésitez pas à zapper certains aspects secondaires de votre exposé, en les mentionnant toutefois, cela peut appeler des questions ultérieurement, comme nous l’avons vu. Lors des questions, pensez en effet à montrer ces parties zappées à l’assistance : apporter un élément « inédit » au jury lors des questions peut aussi vous permettre de compenser votre mauvaise gestion du temps.

Soyez décontracté(e)… mais pas négligent(e) !

Une présentation guindée et monotone n’est pas agréable à suivre, soyons clairs. Personne ne voudra adhérer à votre propos si vous n’y mettez pas un peu d’enthousiasme, alors respirez un grand coup et détendez-vous. Vous faites un exposé devant votre classe ? N’hésitez pas à utiliser un vocabulaire courant, voire familier (à juger selon votre enseignant(e)). Posez-vous cett question : comment aimeriez-vous que l’on vous présente le sujet que vous êtes en train d’exposer ? Vous êtes face à un jury de professeurs ? Gardez un langage convenant, mais n’hésitez pas à insérer quelques touches de légèreté dans l’exposé. Par exemple, si vous avez fait une modélisation un peu trop simpliste, n’hésitez pas à retourner la situation à votre avantage et à en plaisanter.

Ensuite, abandonnez vos notes ! Pour un exposé court (10 voire 20 minutes) non technique, vous n’en avez pas nécessairement besoin. Avoir des notes implique de les consulter, et donc de quitter le public des yeux. De plus, vous donnerez l’impression d’être peu sûr de vous, et de ne pas maîtriser votre sujet. Attention, pour des exposés plus longs ou plus techniques, vous appuyer sur vos notes ne vous sera pas reproché, si vous y jeter un regard bref. L’essentiel est de rompre le moins possible et le moins longtemps possible le contact visuel avec le public.

Si néanmoins vous avez peur de vous perdre, vous pouvez utiliser ce que j’appelle des « antisèches », plutôt que des notes. Ce sont des moyens d’avoir des indications écrites sans trop le montrer. Par exemple, vous pouvez, comme je vous l’ai dit plus haut, mettre des annotations sur vos slides, qui ne seront visibles que sur l’écran d’ordinateur, vous permettant de les consulter si jamais vous avez un trou, sans que cela ne se voit trop. Vous pouvez aussi écrire sur votre main, ce n’est pas très élégant, mais ça fait l’affaire; ou bien prendre un petit morceau de papier qui tient dans votre main, pour vous obliger à synthètiser au maximum les informations que vous aurez notées. Personnellement, je n’utilise jamais de support écrit supplémentaire pour une présentation orale. J’ai en général des slides qui appuient mon propos, et je m’en sers pour savoir ce que je dois dire. Ma technique est simple (voire simpliste) : je note chaque point de mon exposé sur mes slides, et je développe ensuite ce point à l’oral. Ainsi, ce que je dois dire me revient en tête sans que je ne fasse d’effort supplémentaire. De plus, je fais toujours mes présentations en dévoilant chaque point l’un après l’autre : cela me permet ainsi de garder l’attention de mon public qui restera attentif aux mouvements sur les slides, tout en me permettant d’utiliser cette antisèche que tout le monde voit sur l’écran de projection !

Voici qui conclut cet article sur mes conseils personnels pour faire une présentation orale efficace et dynamique, dans le cadre de vos études, voire professionnel. Et vous, quels sont vos petits trucs pour faire une prestation orale séduisante ?

Par Lexane Sirac

J'ai grandi au Québec puis à Grenoble. Après avoir obtenu mon bac à 15 ans, j'ai arrêté mes études pour faire du sport à haut niveau jusqu'à ce qu'une blessure me renvoie sur les bancs de l'école. J'ai fondé Réussir Mes Études en janvier 2012, avant d'intégrer l'emlyon et de décider de faire de l'écriture mon métier.

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