Tu fais peut-être partie des nombreuses personnes qui me demandent comment se motiver à réviser. J’en parle souvent sur les réseaux sociaux, surtout dans mes vidéos Instagram de questions-réponses. Mais je n’ai pas écrit sur ce sujet dans le blog depuis des années ! Alors pour ce 500ème article de Réussir Mes Études, je te propose un guide complet de la motivation. J’espère qu’il va changer ta vie et tes études !
Avant de commencer : la procrastination
Avant tout, j’aimerais te parler de procrastination. Il y a le vrai manque de motivation, celui dont on va parler dans tout le reste de l’article, et il y a la procrastination, qui n’est pas liée à la motivation. La procrastination, c’est plutôt le fait de trouver des excuses inconscientes pour ne pas travailler. Voyons 5 raisons de ne pas travailler qui ne sont pas juste du manque de motivation.
C’est pas urgent / J’ai pas le temps
Tu as un objectif déjà fixé, tu te dis « oh non, je ferai ça demain, c’est pas urgent » ou « ouhlà, j’ai bien assez de choses à faire en ce moment, je m’en occuperai plus tard ». En général, c’est un signe assez clair que tu ne t’y mettras jamais. Si tu retardes l’exécution d’une tâche ne serait-ce qu’une seule fois, ça donne le signal à ton cerveau que c’est bon, tu pourras déplacer cet objectif pour toujours. C’est pour ça qu’il ne faut pas se fixer trop d’objectifs à la fois : si tu décales, tu vas sûrement finir par annuler complètement. Il vaut mieux ne pas te fixer du tout cet objectif et simplement le noter pour plus tard.
Tu vois, l’astuce n’est pas de forcément tout faire tout de suite. C’est de décider rapidement de tes priorités pour ne pas t’engager dans des choses que tu ne feras pas. Si tu te fixes moins de projets, mais que tu les réussis tous, tu crées une dynamique positive. À partir de ça, tu pourras réussir des projets de plus en plus ambitieux.
Je le ferai au dernier moment
Et si au dernier moment tu as un empêchement ? Il vaut mieux se débarrasser de la tâche et de l’anxiété qui y est liée. Au lieu de laisser traîner et de stresser au dernier moment, organise-toi à l’avance. Fixe-toi des dates ou heures limites pour faire le travail correctement, sans stress inutile. La vie est bien assez dure comme ça, ne te donne pas d’obstacles supplémentaires.
Si tu te donnes le temps de t’organiser et de travailler correctement avec un planning clair, ton travail sera aussi meilleur.
Une exception : les choses qui ne servent à rien. Si tu veux faire quelque chose, mais que ce n’est pas très important ni très urgent, fais-le quand tu auras le temps. Si c’est à la dernière minute, tant pis.
Je suis pas à un jour près
Retarder une tâche d’une journée, ça ne change pas grand-chose. Le problème, c’est que quand on se dit « oh, je suis pas à une journée près », on se retrouve rapidement à faire défiler les jours, puis les semaines, puis les mois. Sans rien faire. Si tu fais un tout petit peu de travail maintenant, ça changera tout, finalement. 15 minutes par jour sur une matière, c’est quasiment 2 heures de sauvées pour le week-end.
Il faut que je bloque 4 heures pour le faire
Tu crois vraiment qu’il te faut un gros bloc de temps pour faire ton travail ? Non. Tu peux découper tes tâches en mini-tâches. Par exemple, au lieu de passer l’après-midi sur une dissertation, coupe-la en petites parties. 30 minutes pour le plan, 1 heure pour chaque sous-partie, 1 heure de relecture. Tu auras passé autant de temps à travailler, mais tu auras pu faire des pauses. Tu pourras même, si besoin, étaler ce travail sur quelques jours. De cette façon, tu n’as plus besoin d’attendre le week-end pour travailler. Tu peux réviser en semaine, pendant pas très longtemps, et simplement faire les finitions à la fin de la semaine. C’est autant de temps gagné pour t’amuser ! Et c’est un peu l’idée derrière la méthode Pomodoro.
Donne du sens à tes efforts pour te motiver
Pourquoi est-ce que tu fais ce que tu fais ? Je pense que c’est LA question la plus importante pour réussir. Quand tu manques de motivation, le plus important, c’est de savoir pourquoi tu travailles. Et ça marche à long terme comme à court terme.
À long terme
Il y a plein de raisons de vouloir réviser, en voici quelques-unes :
- être fier·ère de moi
- que mes parents soient fiers de moi
- prouver que je peux y arriver malgré les obstacles
- avoir mon métier de rêve
- apporter quelque chose à la société
Je ne vais pas faire une liste plus longue que ça, parce que chaque personne a ses propres objectifs. Mais j’espère que ces exemples t’inspirent !
Ces objectifs sont à très long terme, ce qui veut dire que tu peux y repenser souvent. Ton désir d’avoir ton diplôme ne s’éteindra pas d’un jour à l’autre. Ça veut dire que quand tu galères sur une matière que tu détestes, tu peux te dire : « oui, mais c’est important pour mon objectif à long terme ». Et ça t’aidera à relativiser ce semestre avec une matière d’enfer !
Ça te permet aussi, si nécessaire, de revoir ce que tu fais. Si tu te rends compte que tu n’as aucune motivation à long terme, c’est un signe. Tu devrais peut-être réfléchir à une réorientation pour redonner un sens à ce que tu fais. Donc en plus de te motiver, les objectifs à long terme te permettent de suivre ton état mental et de savoir si ça vaut le coup de continuer.
À court terme
Sur le plus court terme (un semestre, par exemple, ou même juste un devoir), fixe-toi des objectifs clairs mais atteignables. Si tu as toujours 12 de moyenne, vise 13 ou 14, pas 18. Si tu es vers la moyenne de la classe, grimpe un peu, ne vise pas la première place. Tu seras juste déçu·e. Sur le court terme, fais des objectifs pas très ambitieux. D’objectif en objectif, tu pourras monter tout doucement jusqu’à trouver l’étape parfaite. C’est l’étape qui allie le confort (pas de nuits blanches à réviser) et la satisfaction (des notes qui te font plaisir).
La discipline est plus importante que la motivation
Maintenant qu’on a parlé de motivation en général, en donnant du sens à ses études et à ses révisions, j’aimerais qu’on parle de discipline. Parce que oui, la discipline, c’est beaucoup plus important que la motivation. Si tu travailles tous les jours à la même heure, tu vas tout naturellement travailler à la même heure le jour où la motivation sera à zéro. Tu seras évidemment moins efficace, mais tu ne feras pas rien.
Prends les bonnes habitudes
Pour avoir plus de discipline, l’idéal est de prendre l’habitude de travailler sérieusement et sans distractions. Il existe quatre grandes façons de s’entraîner à travailler efficacement. Il vaut mieux toutes les tester, puis choisir celle qui convient le mieux.
- J’élimine les distractions pour ne pas avoir d’autre choix que de travailler (à moins d’être dans un monastère, ou en confinement, ça va être compliqué)
- Je dédie une partie de mon temps au travail en profondeur
- Je fais souvent du travail en profondeur jusqu’à m’habituer
- Dès que j’ai le temps dans ma journée, je case du travail en profondeur
Dans chacune de ces options, je te conseille de mettre un minuteur (comme ça, tu travailles pendant une durée minimum). Le minuteur ne doit pas être trop long, 20 minutes suffisent. Si tu es « dans la zone » à la fin de ta session et que tu ne fais pas la méthode Pomodoro, tu pourras continuer tranquillement après le timer : les 20 minutes sont un minimum pour te mettre dans le bain et te forcer à travailler pendant une durée acceptable.
Supprime les distractions et crée tes propres contraintes
Mon autre conseil principal est de te libérer de toutes les distractions. J’essaie de travailler sur papier le plus souvent possible (pas de Netflix dans un stylo !). Mon téléphone restait auparavant dans une autre pièce ; maintenant, il est en mode « Ne pas déranger » (c’est-à-dire que je ne reçois aucune notification, pas juste en silencieux !) et avec une application de minuteur qui bloque complètement mon accès à n’importe quelle autre appli. (C’est Forest, si ça t’intéresse). Si tu es sur ordinateur, je te recommande le mode avion (si tu es sur wifi) et, si tu veux vraiment bien faire les choses, l’extension StayFocusd, qui bloque ton accès à tout Internet sauf les sites que tu ajoutes à ta whitelist.
Pour les tâches qui n’ont pas de limite imposée par tes enseignant·es, je te conseille cet article de Jean-Charles sur comment se fixer des deadlines pour être plus efficace.
Trouve les techniques qui te motivent
Maintenant que tu es une personne organisée et disciplinée, et que tu as appris à combattre la procrastination, on peut passer aux choses sérieuses : comment te motiver à travailler ? Eh bien, en trouvant tout simplement les méthodes qui fonctionnent pour toi.
Connais tes limites
La première chose, c’est que tu ne peux pas forcer ton cerveau à dépasser ses limites. Donc trouve tes limites et quelles qu’elles soient, ne dépasse jamais 50 minutes de travail. Fais des pauses régulières et aère ton esprit ! C’est aussi important d’avoir au moins un jour sans révisions dans la semaine (ça peut être un jour où tu as cours) : sors un soir par semaine, par exemple pour faire une rando ou pour voir des ami·es, pour te reposer correctement.
Enfin, d’une matière à l’autre, je te recommande de faire une micro-pause : par exemple, fais deux pompes et va chercher un verre d’eau, juste pour réveiller un peu ton corps. (Bon, je parle d’aller chercher un verre d’eau, mais si tu veux vraiment réussir je te recommande plutôt d’avoir une gourde à portée de main en permanence, de bien t’hydrater, et de profiter de tes micro-pauses pour la remplir. Deux litres d’eau par jour quand on a la bouteille à côté de soi, c’est pas difficile !)
Trouve ce qui marche pour toi
Ensuite, trouve les méthodes qui marchent pour toi. J’adore avoir une to-do liste claire et pouvoir barrer les points un par un. D’autres personnes préféreront une application mobile, d’autres encore veulent que ça ressemble à un jeu. Certaines personnes (j’en fais partie) trouvent leur bonheur en enchaînant les sessions de travail courtes et variées (c’est le principe de la méthode Pomodoro), d’autres préfèrent se concentrer une heure d’affilée et se débarrasser d’un devoir une bonne fois pour toutes. Enfin, il y a des personnes qui apprennent très bien au réveil, d’autres qui préfèrent réviser en soirée. À toi de faire plein de tests jusqu’à trouver la gestion du temps qui te convient le mieux.
Ce n’est pas qu’une question de temps : vois bien les méthodes aussi. Par exemple, est-ce que tu es plutôt une personne qui apprend visuellement ? Alors, les cartes mentales et schémas pourront t’aider. Si tu aimes l’interaction, tu peux tenter la technique du professeur dont parlait Kiélyne dans cet ancien article. Personnellement, je me sens le plus à l’aise avec les révisions par flashcards, c’est-à-dire en enchaînant les textes à trous et questions-réponses.
N’oublie pas de te récompenser pour ton travail, en faisant quelque chose que tu aimes quand tu as atteint ton objectif de révisions de la journée. Par exemple, si tu fais la méthode Pomodoro, tu pourrais profiter de la longue pause (après 3 ou 4 sessions) pour regarder un épisode de série (20 minutes, hein, pas 40 !) et t’y remettre.
Ne gaspille pas tes efforts
Ne te complique pas la tâche
Rends le travail très facile. J’avais lu à une époque que pour se motiver à faire du sport, il vaut mieux avoir ses habits de sport à côté du lit pour les enfiler au réveil sans avoir à faire l’effort de se changer. Ça paraît bête, non ? Un si petit effort… mais quand on peut enlever un effort, aussi petit soit-il, alors il faut l’enlever. De mon côté, je me force à porter mes baskets tant que je n’ai pas fait ma session de sport. Je déteste porter des chaussures à l’intérieur de mon appartement, alors ça me motive à vite m’en débarrasser !
De même, il faut que tu rendes tes révisions faciles. Aie par exemple un beau trieur dans lequel les cours sont très faciles à trouver. Ne te prends pas la tête sur l’esthétique de tes cours : l’essentiel, c’est qu’ils soient complets, et tant pis s’ils sont laids. Ne passe pas plus de temps à faire un planning qu’à le suivre. Apprends à prioriser tes efforts pour envoyer ton temps et ton énergie au bon endroit.
N’apprends pas ce qui ne sert à rien
N’apprends pas des choses qui ne te servent à rien ! Si ton partiel est demain et que tu regardes cet article aujourd’hui, laisse tomber, va plutôt réviser des matières qui te serviront l’année prochaine. La version en une image :
Oui, il y a des choses à laisser tomber. Tu n’as pas besoin d’avoir la science infuse. Donc encore une fois : envoie l’énergie là où tu en as vraiment besoin, ne la gaspille pas sur du superflu. (Cela dit, n’oublie pas que « utile », ça inclut « agréable ». Si tu trouves quelque chose agréable à apprendre, alors apprends-le même si ça ne fait pas partie de tes matières principales ou que ça n’est pas utile pour tes études !)
Ne sois pas perfectionniste
Est-ce que ce que tu t’apprêtes à travailler sur quelque chose qui va vraiment changer tes résultats scolaires, ton dossier, ou ta vie ? Si ce n’est pas le cas, en général, c’est que ça ne vaut pas la peine que tu y passes beaucoup de temps. Essaie de toujours donner la priorité à ce qui aura un impact important, plutôt que de gâcher ton énergie sur des choses qui ne t’apporteront qu’une petite satisfaction à court terme. C’est facile de vouloir tout faire, mais c’est très important de savoir choisir ce qui compte pour s’y consacrer sérieusement.
Tu as 16/20 au lieu d’avoir 20/20 ? Et alors ? Tu as 10/20 au lieu d’avoir 11/20 ? Au risque de me répéter : et alors ? Dans le premier cas, tu as eu la mention très bien que tu cherchais. Dans le deuxième, tu as obtenu une note suffisante, puisque tu as la moyenne. Viser plus haut, c’est super quand on en a le temps et l’énergie, mais ce n’est jamais nécessaire. Tu peux rendre un devoir acceptable sans qu’il soit parfait.
Connais-tu la loi de Pareto ? C’est une théorie économique qui dit que 20 % de tes efforts sont responsables de 80 % du résultat final. En d’autres mots, tu pourrais fournir seulement 20 % de ton travail maximal pour avoir 80 % de ta note maximale. Et en général, c’est un bon calcul pour pouvoir équilibrer toutes tes matières et trouver la motivation, parce que tu as réussi à éviter le burn-out. Ça t’aide aussi à éviter l’abandon. Avoir pour objectif de t’en sortir à peu près, ça garantit que tu ne vas pas abandonner brusquement parce que tu n’as pas atteint un objectif impossible. Tu vas donc pouvoir te motiver sur des buts à plus long terme.
Rends ton environnement propice à la révision
Partage tes objectifs avec d’autres personnes pour mieux réussir. Quand je préparais mes concours d’admission parallèle en école de commerce, j’ai rejoint un forum où je me suis fait beaucoup d’amis qui avaient le même objectif que moi. Nous partagions nos réussites, nos échecs, et tous nos conseils. J’ai appris énormément de choses grâce à ces personnes, et c’est ensemble que beaucoup d’entre nous avons intégré les écoles de nos rêves.
Si je n’avais pas eu ces amis avec qui partager mes objectifs, je pense sincèrement que je ne serais pas allée à l’emlyon. J’aurais raté mes concours et déprimé chez moi à jamais. Entoure-toi des bonnes personnes, et partage tes objectifs avec elles. Avec les groupes Facebook et les sites Internet dédiés à toutes sortes d’orientations, ça devrait être facile !
Tire profit de l’échec
Tu as raté quelque chose qui te tenait à cœur ? Souvent, c’est l’occasion d’abandonner et de perdre toute motivation pour la suite. Je comprends. Mais tu peux aussi rebondir sur l’échec et l’utiliser pour mieux réussir par la suite.
Si tu as échoué, prends rapidement du recul pour en tirer des leçons positives. Ne te focalise pas sur le négatif, surtout à court terme : valorise-toi. Sans rejeter la faute sur d’autres, regarde ce que ton échec t’a permis d’apprendre, et ce que tu vas pouvoir utliser la prochaine fois pour mieux réussir, ou les compétences que tu as su mobiliser pour sauver les meubles (ou pour annoncer un semestre raté à tes parents – ça demande du courage et des talents oratoires !).
Une fois que tu as tiré le positif, et que tu as réussi à garder une image positive de toi-même et vu un potentiel pour la prochaine fois, tu peux te permettre de te remettre en question. Pourquoi as-tu échoué ? Peut-être que tu n’as pas eu la bonne organisation. Mais parfois, c’est que tes objectifs à long terme ne sont pas compatibles avec l’objectif que tu avais fixé. Donc repose-toi, et réfléchis tranquillement à ces questions, jusqu’à arriver à une réponse satisfaisante. Et agis en conséquence, pour ne plus rencontrer le même échec.
Voici donc mes conseils. J’aimerais finir en ajoutant : ne culpabilise pas de ne pas avoir de motivation. Si tu as des bons objectifs et une bonne discipline, alors quand tu n’es pas en forme c’est pour une bonne raison. Repose-toi et reprends gentiment quand tu te sentiras mieux. N’hésite pas à partager tes propres conseils dans les commentaires et à reposter cet article sur les réseaux sociaux s’il t’a été utile !
8 réponses sur « Le guide complet pour se motiver à travailler »
J’ai vraiment aimé cet article, je le trouve très utile merci !
Que de l’information utile !
L’idée d’éliminer les petits efforts est superbe, j’essaierai de mettre davantage en pratique.
Tes conseil sont vraiment intéressants, merci
Je manque de motivation, ton article me plais beaucoup et j’ai l’intention de m’y mettre
Souhaitez- moi bon courage
Bon courage à toi !
J’ai beaucoup aimé ton article ! Rien de plus à dire je crois, ça donne envie de s’y mettre ^^
Merci beaucoup Léa ! Bon courage 🙂
Génial cet article