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Les oraux de maths spé : EPITA/IPSA.

 

  • Prologue

Je suis donc admissible à l’EPITA, une école d’info. Elle est, à ce que l’on m’en dit, plutôt réputée dans son domaine, et même si c’est une école post-bac, ça ne veut pas dire que l’on y fait de mauvaises études, après tout.

J’arrive donc en ce jeudi pluvieux dans les locaux de l’école, aux portes de Paris. J’arrive quarante minutes en avance par rapport à mon heure de convocation (sur les vingt minutes d’avance demandées), et m’assois donc à l’accueil. Le temps de recevoir les derniers encouragements par texto, on m’indique de rentrer dans la salle où aura lieu l’oral.

La salle est divisée en deux parties, la première où l’on est reçu, avec une petite collation proposée, et quelques tables aux alentours qui serviront pour les entretiens, et la seconde où ont lieux les oraux de physique et d’anglais. Mais pas le temps d’admirer les lieux : à peine la convocation rangée, on me tend déjà mon sujet de physique.

  • L’épreuve de Physique

Un coup d’œil rapide au sujet me rassure immédiatement : je suis face à un exercice simple, que j’aurais presque pu faire en sup. Je le torche au brouillon en dix minutes (et encore, j’ai réussi à me planter en le faisant) sur les quinze qui me sont allouées pour la préparation. Je me relis une, deux, trois fois. Pas d’erreur à l’horizon, il n’y a pas de piège. Mon examinatrice vient me chercher. Je vais pouvoir lui présenter mon exercice au tabl… Hé, pourquoi on s’installe à une table ?

La présentation de mon exercice se fait donc à une table, séparée des autres par deux cloisons en plexi, mais de toutes façons on oublie rapidement ce qui se passe autour. L’examinatrice regarde mon brouillon. Je crois bon de préciser que c’est un peu sale, et en effet je pensais que je pourrais mieux présenter tout cela au tableau. Cela n’a pas l’air de la gêner, elle valide mes démarches, me pose une question supplémentaire, sur laquelle j’ai un peu trébuché. Je l’ai cependant visiblement convaincue, car j’en suis sorti au bout de cinq minutes, l’examinatrice me confiant que « ça s’est très bien passé ».

  • L’oral d’Anglais

On me propose de prendre une pause entre la physique et l’anglais, vu que je suis un peu en avance. Je décline la proposition, étant donné que je ne ressens pas de fatigue particulière. On m’explique les modalités de l’épreuve : j’ai le choix entre lire un des trois articles de presse proposés pour avoir une discussion sur le sujet avec l’examinateur, ou bien choisir d’engager la conversation sur une petite liste de thèmes qu’on me remet également. Je pars m’installer, et après avoir parcouru les titres des articles, je décide de prendre la feuille de thèmes de discussion.

Quinze minutes de préparation là encore, où je brouillonne un ou deux lignes sur chaque thème. Non pas que j’en aie vraiment besoin, mais au moins j’ai un repère si jamais je perds le fil au cours de la conversation. On me demande quel est mon chanteur préféré, la dernière fois que j’ai ri, et je dois donner mon avis sur une des affirmations proposées. L’examinateur interpelle mon voisin par mon prénom, j’en déduis donc que c’est à moi de passer.

Les modalité me sont rappelées en anglais par l’examinateur, qui se présente par son prénom. Premier rire au bout de cinq secondes, le ton est donné pour cet oral qui est le meilleur oral de ma vie. Je traite tous les sujets avec humour et décontraction, je n’ai jamais été aussi à l’aise en parlant anglais. Je n’ai que très peu d’hésitations qui me sont pardonnées facilement par l’examinateur. Notez tout de même qu’à la question « Name three differences between men and women. », j’ai répondu « Men have a penis. Women have boobs. Women can be pregnant. » Voilà qui donne une assez bonne idée de l’ambiance qui régnait lors de l’entretien, où mon examinateur n’a pas hésité à apostropher ses collègues pour vérifier que oui, Mika existe bien. Les vingt minutes de discussion sont écoulées (cela m’a pourtant semblé si court !), mon examinateur me dit qu’il serait ravi de me compter parmi ses élèves et me recommande de partir à l’étranger lors de mon cursus à l’EPITA. Chose que j’avais l’intention de faire, de toutes façons.

  • L’entretien de motivation

Un peu plus d’attente cette fois-ci, mais à la limite je préfère. Après avoir taillé le bout de gras pendant vingt minutes, j’ai la gorge sèche, et puis je me lançais un peu dans l’inconnu, puisque c’était la première fois que je passais un entretien de motivation. Je discute avec les étudiantes chargées de l’accueil, je regarde les photos accrochées au mur, puis mon examinatrice arrive, m’invite à aller m’installer, et l’oral commence.

J’étais avec la directrice adjointe du cycle ingénieur de l’EPITA, qui m’a tout de suite mis à l’aise en me disant de rester détendu. Elle m’a posé des questions auxquelles je m’attendais plus ou moins : pourquoi l’EPITA, mes passes-temps… mais aussi d’autres plus surprenantes comme les autres écoles que je vise, par exemple. J’arrive à caser dans l’entretien les quelques petits jeux que j’ai programmé, je savais que je ferais mouche avec cet argument lors de l’entretien, je n’ai donc pas hésité à l’employer.

Le ton était très détendu, et pas du tout stressant. Nous en sommes même arrivés à parler de la série Kaamelott, de Game of Thrones (même si de ce côté, elle semblait en savoir plus que moi), du temps pourri qu’on se tape, et de cette grève de RER qui fait que peu de candidats étaient présents ce jour. Nous nous saluons ensuite, et je sors de la salle, plutôt soulagé de ce premier oral.

  • Épilogue

Globalement, je suis assez satisfait de moi pour ce « baptême de l’air » au pays des oraux. Je ressors soulagé, et papote avec un autre candidat (pas concurrent, on est pas dans la même filière), avec qui je ferai un bout de la route du retour. Au final, j’aurai passé une excellente après-midi, ce que je n’aurais pas soupçonné le matin-même où je redoutais tant ce premier oral ! Mais j’en ai encore bien d’autres qui m’attendent, alors il est temps de repartir réviser…

Par Lexane Sirac

J'ai grandi au Québec puis à Grenoble. Après avoir obtenu mon bac à 15 ans, j'ai arrêté mes études pour faire du sport à haut niveau jusqu'à ce qu'une blessure me renvoie sur les bancs de l'école. J'ai fondé Réussir Mes Études en janvier 2012, avant d'intégrer l'emlyon et de décider de faire de l'écriture mon métier.

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