Catégories
Formations ingénierie

Interview : Frédéric Doillon, Chief Technical Officer de l’UCPA, nous raconte son parcours

Frédéric Doillon est le CTO, Chief Technical Officer, de l’UCPA. Son métier a évolué pendant sa carrière, et aujourd’hui il se concentre sur le site web et l’e-commerce chez l’UCPA. Il a choisi de se tourner vers le management, au contraire d’autres CTO qui ont privilégié l’expertise technique.

J’ai eu le plaisir d’un entretien avec Frédéric, et j’espère que ce sera le premier d’une longue série de travailleurs expérimentés, pour vous éclairer sur votre orientation mais aussi vous partager ses secrets de réussite. En attendant, sachez que l’UCPA recrute : ajoutez Frédéric sur LinkedIn pour lire ses offres d’emploi, de stage et d’apprentissage !

Le parcours de Frédéric

À 54 ans, Frédéric a eu l’occasion de vivre beaucoup d’expériences. Pourtant, les premières années de son parcours sont assez classiques. En 1982, il obtient son bac scientifique (à l’époque, on l’appelait le bac C) dans un lycée huppé dont le débouché naturel est la prépa.

Le problème, c’est que Frédéric n’est pas emballé par l’idée de faire une prépa. Et puis il ne sait pas non plus s’il est plutôt littéraire ou plutôt matheux. Alors pendant que ses camarades partent en prépa maths, il travaille le concours de Sciences Po. Il se motive à fond, révise très dur tout l’été ; malheureusement, réviser sans aide extérieure de personnes passées par là ne porte pas ses fruits, et il échoue au concours. Aujourd’hui, il vous recommande de toujours vous faire accompagner par un prof particulier qui a passé le même concours que celui que vous visez.

La chance de Frédéric, finalement, c’est que sa mère ne croit pas en lui. Elle l’a inscrit en Sciences Éco à l’université Paris II comme “plan B”, et c’est donc ce plan B que Frédéric va suivre. Et il ne le suit pas qu’à moitié : il obtient son DEA, l’équivalent du Master d’aujourd’hui, en économétrie. En plus, il rencontre sa femme à cette époque.

Après le DEA, il est temps de faire son service militaire. Pour ne pas s’ennuyer, Frédéric demande à être affecté à Berlin. On est en 1988, il y a des soldats soviétiques partout dans la ville, il passe parfois à Berlin Est où l’ambiance est très particulière. C’est une année sabbatique en quelque sorte, une année où pour la première fois, Frédéric peut prendre le temps de se poser et de se demander : “et maintenant, je fais quoi ?”. Si l’idée d’année de césure n’existait pas encore, c’est bien ce que Frédéric a fait, découvrant d’autres horizons et prenant le temps de réfléchir à son avenir.

La femme de Frédéric se lance en thèse. Lui décide d’être journaliste, et puis pourquoi pas journaliste sur des sujets économiques, puisque ça colle avec ses études. Il envoie quelques candidatures un peu au hasard, sans réponse. Il n’y croit pas à fond. Tant pis. Il commence une thèse.

En thèse, il enseigne l’économétrie à des étudiants de Master, qui n’ont que 2 ou 3 ans de moins que lui. Pendant deux ans, il se spécialise dans son sujet mais prend surtout l’habitude d’enseigner sa matière à des élèves pas toujours motivés. C’est une expérience qui lui servira beaucoup pour la suite, dans son parcours de manager.

La thèse, c’est quelque chose d’abstrait. Un peu trop, pour Frédéric. Il décide de trouver un travail “normal”. Il passe des concours pour les banques, la Poste, France Télécom, des instituts classiques et plutôt prestigieux. Il n’est pris nulle part et tant mieux : les banques, ce n’est pas vraiment la passion de Frédéric.

Nous sommes en 1991. Avec une thèse d’économétrie en poche, Frédéric a besoin d’un métier. En France, l’informatique explose, mais les programmes académiques ne se sont pas encore mis au goût du jour et presque aucun diplôme ne forme aux métiers du numérique.

Les grosses sociétés d’informatique décident alors de recruter des candidats à bac +5, quelle que soit la spécialité. Frédéric s’inscrit à un programme de formation, apprend à insérer une disquette dans un ordinateur, à bidouiller quelques lignes de code. Et il s’améliore.

Il reste 10 ans dans l’entreprise qui l’a formé, à conseiller des équipementiers en automobile. Il doit créer des programmes qui lisent les codes-barres des étiquettes pour suivre le circuit de fabrication. Un seul bug peut faire perdre des journées de travail. La pression est énorme.

Et puis un beau jour, il est envoyé sur une mission de deux mois à l’UCPA pour les aider à préparer le fameux “bug de l’an 2000”. “Le monde des vacances, c’est quand même moins stressant que le monde de l’automobile”, sourit-il pendant notre entretien.

À l’UCPA, il crée le tout premier site web de l’entreprise, tout seul. C’est un site en interne pour permettre aux moniteurs saisonniers de s’orienter et de trouver un travail à long terme après leur saison à l’UCPA. La mission dure deux ans.

Ensuite, Frédéric décide de s’accrocher à l’idée d’Internet : 3 ou 4 employés, dont lui, travaillent sur un site ouvert au public, où les gens pourraient réserver leurs vacances en ligne. C’est complètement nouveau, à l’époque !

Aujourd’hui, le site web de l’UCPA n’est plus maintenu par 3 ou 4 employés, mais par un grand nombre de personnes réparties dans différents services. Le poste de Frédéric n’a officiellement pas changé, mais son métier a été transformé du tout au tout.

Peut-on dire que la carrière de Frédéric a été stable ? Oui, plutôt, à part ce pivot entre la thèse en économie et le métier en informatique. D’ailleurs, dans l’entreprise, ils sont 3 à avoir exactement la même maîtrise d’économétrie : lui-même, un contrôleur de gestion, et le social media manager de l’entreprise. Un diplôme pour 3 parcours complètement différents.

“Si vous ne savez pas quoi faire, les hasards de la carrière vous permettront de trouver. Et si ça ne vous plaît pas, ça changera aussi. Il faut savoir s’adapter”, conclut Frédéric à propos de son parcours.

Les conseils de Frédéric

Quand j’ai demandé ses conseils de productivité à Frédéric, il a commencé par avouer, en riant : “En tout cas, je ne peux pas donner de conseils d’organisation !”

Et Frédéric, c’est justement la preuve que quand on n’est pas très bien organisé, on peut quand même s’en sortir dans ses études ou dans son travail. Ce qui fait la force de Frédéric, c’est qu’il sait se concentrer. Avec un peu de pression, ou un sujet précis qui l’intéresse, il peut dédier toute son énergie à un projet et ne pas se disperser. Si vous avez du mal à vous concentrer pendant longtemps, pas de panique : la méthode Pomodoro peut vous aider !

Heureusement, les conseils de réussite personnelle étaient beaucoup plus nombreux. Commençons par une notion que vous devez absolument retenir : “Les études, c’est le meilleur moment pour trouver son équilibre. Quand tu commences à bosser, c’est plus compliqué”.

Ca veut dire que c’est le moment d’apprendre à avoir une vie équilibrée, où on a des loisirs et du travail en quantités raisonnables. Travailler dur, c’est bien ; travailler longtemps, ça ne sert pas à grand chose. Mieux vaut essayer de comprendre ce qu’il se passe. Selon votre filière, on n’attendra pas la même chose de vous, et il faut aussi comprendre ces attentes : en prépa, on peut vous demander de tout prouver, à la fac, il vaut mieux savoir comment utiliser ce que vous avez acquis, sans forcément le démontrer à nouveau.

Et bien sûr, les études, ce n’est pas le plus important, même pour réussir sa carrière. Ce qui compte vraiment, c’est ce qu’on appelle les soft skills : les attitudes de travail, le comportement en public, les compétences relationnelles avec l’autorité ou les membres d’un groupe de travail. C’est le bon moment pour apprendre à gérer les autres personnes sans conséquences : on peut réussir à ne pas se laisser marcher sur les pieds tout en faisant preuve de bienveillance.

L’objectif de vos études, Frédéric le résume en une phrase : “trouver la place qui nous convient dans l’endroit qui nous convient”.

Qui t’inspire le plus ?

Nous avons eu cet entretien au début de la Coupe du Monde – oui, on dirait que c’est super loin maintenant !

Frédéric m’a répondu, sans hésiter : “Zidane”.

Un peu surprise, je lui ai demandé de développer.

Zidane a eu une carrière exemplaire, plus brillante que celles d’autres personnes peut-être meilleures que lui. Ce qui a fait la différence, pour Frédéric, c’est qu’il est resté humble et n’a jamais cessé de travailler dur.

“Après, il est devenu entraîneur : à la différence des autres de sa génération, il est resté longtemps entraîneur adjoint, il a appris au fur et à mesure au lieu de se jeter dans le grand bain”, explique Frédéric. Résultat : c’est lui qui a le plus de titres dans la plus grande équipe du monde, et surtout, il a su partir alors qu’il était au top de sa carrière.

Alors, motivé-e par le parcours et les conseils de Frédéric ? N’hésitez pas à l’ajouter en contact sur LinkedIn ! (Et si vous n’êtes pas à l’aise avec LinkedIn, suivez le guide !)

Catégories
Formations ingénierie

La voie des moindres choix

Aujourd’hui, c’est un article un peu particulier qu’on retrouve sur Réussir Mes Études : le témoignage de quelqu’un qui a suivi « la voie des moindres choix ».

Le soir, tu te fais un thé, prends un stylo un papier et grattes. Tu es là, seul, dans la nuit, avec ton théorème et les scritchs de ton stylos qui glisse sur tes petits carreaux, tu travailles. C’est agréable de travailler : une gorgée de thé, une ligne de calculs, une pause durant laquelle tu réfléchis, une gorgée de thé. Il n’y a pas de méthode, il n’y a que toi avec ton stylo et ta tasse. Le soir, tu te fais un thé, ouvres ton ordi et rédiges un article pour un site web qui propose aux gens de réussir ses études. Assez franchement, tu trouves cela super prétentieux. Tu es un peu gêné, tu sais pas trop quoi dire.

Les études c’est faire des choix, des choix stratégiques, des choix passionnés, des choix raisonnés. Je vais vous parler de choix parce que j’ai fait les miens le plus tard possible et que je ne me suis posé que trop peu de questions avant cela. Je me demande parfois si je n’aurais pas fait un excellent menuisier. Notons d’ores et déjà que j’ai toujours aimé les sciences, que j’ai toujours aimé « travailler », mais que j’aurais pu faire mille choses et que je ne regrette pas d’être là ou je suis. Cela dit on peut s’interroger assez tôt sur ce qu’on veut faire. Faire une chose dont on a envie, est un assez bon vecteur de réussite il me semble.

Tout d’abord j’ai suivi la voie S au lycée, mes copains faisaient cela, j’étais extrêmement bon en maths à ce moment. Ensuite j’ai été en MPSI. J’étais bon en sciences et la question ne se posait pas vraiment, j’allais devenir ingénieur. Était-ce très malin d’aller en prépa ? Si on a l’intention de travailler beaucoup et qu’on y va pour gagner un concours je pense que c’est une bonne idée. Le premier jour, lors de mon entrée dans la taupinière, j’ai rencontré un type sympa avec des dreadlocks et du stress sous sa casquette qui m’a demandé pourquoi j’étais là.

« Je ne sais pas, je suis là, c’est tout.
-Mais pourquoi t’es venu en prépa ?
-J’aime bien les maths et cela ouvre plein de portes. (Je n’aurais su dire lesquelles, à ce moment.)
-Mais tu t’es renseigné sur les autres trucs que tu aurais pu faire ? »

C’est peut être la première fois de ma vie que je réalisais que je n’avais pas fait de choix.

Le choix suivant était stratégique, je pouvais aller en MP ou en PSI, j’ai choisi PSI parce qu’il y avait plus de place à Sup’Aéro, parce que j’avais peur de faire MP*, et je pensais que les types en PSI étaient moins intelligents qu’en MP et donc que les concours n’en seraient que plus facile (n’importe quoi !). Résultat, j’ai raté Sup’Aéro de quelques places (une dizaine je crois) et j’ai eu l’ENSTA Paristech (très bonne école par ailleurs). Le choix et le Kismat* se jouent beaucoup de nous. J’aurais bien pu choisir de faire de l’aéronautique et aller dans une école correspondante, c’est ce que je voulais faire, mais j’ai préféré école mieux classée, plus difficile à avoir, plus généraliste et à Paris (et qui a déménagé à Palaiseau). Encore une fois, je n’ai pas choisi mes études. Ensuite, en école, j’ai compris que j’aurais peut être dû choisir. La première année c’était top. Il y avait plein de cours scientifiques, quelques cours un peu pipeau mais qui semblent nécessaire à la survie en entreprise… En deuxième année, je ne savais pas quelle voie suivre. Conséquence du non-choix de mon école ? Les filières de deuxième année ne me convenaient pas. J’ai choisi la plus « ouverte » : celle où on code, on fait des maths (beaucoup) et de la physique (mais les cours ne m’ont pas plu)… Je me suis ennuyé et, chose assez bizarre, j’ai arrêté de travailler. Je lisais mon cours avant d’aller à l’examen et je cherchais des corrigés de TD la veille du partiel, de toutes façon les documents étaient autorisés.

Après cette année-là, j’ai réalisé que j’aimais vraiment la science. Je suis allé faire une césure en entreprise, pour voir ce que c’était, et puis j’ai choisi la voie académique. J’ai pu, grâce à la « flexibilité » de l’école (et à pas mal de travail, mais cela j’aime bien), faire un M2 en physique et me voilà maintenant en thèse !

Bref, tout cela pour dire que réussir ses études c’est très bien, encore faut-il trouver les études qu’on a envie de réussir. Pour ma part, tout s’est finalement bien passé, même si je n’ai su ce que je voulais qu’extrêmement tard : j’ai la chance d’aimer suffisamment la science pour que ce soit ma motivation, si vous ne trouvez pas la vôtre, posez vous les questions que je ne me suis pas posé : « pourquoi suis-je là ? », « qu’est-ce que je veux faire ? », « comment le faire ? ». J’ai appris il n’y a pas si longtemps qu’on pouvait faire ce qu’on voulait et qu’on n’était pas obligé de devenir ingénieur quand on est bon élève en série S.

À vous de voir, vous avez le choix.

Catégories
Formations ingénierie

Concours puissance 11

avertissement article sponsorisé

 

Chers élèves de Première, il est temps de vous pencher sur la question de votre orientation – oui, déjà ! C’est pourquoi je vous présente aujourd’hui le concours puissance 11, qui vous mènera dans 12 (11, ça aurait été trop évident) écoles d’ingénieur post-bac. Un avantage non négligeable de ce concours est qu’il ne représente qu’un seul vœu sur Admissions Post-Bac, alors qu’il regroupe 12 écoles différentes (et 22 formations en tout !). N’hésitez donc pas à vous y inscrire, même si vous visez également d’autres formations !

Avec le concours puissance 11, vous avez vos chances, entre autres, à CPE Lyon et à l’ISEP, qui sont deux bonnes écoles post-bac d’ingénierie, et bien sûr à dix autres écoles de niveau comparable. C’est une chance, en particulier pour les étudiants qui ne se sentiraient pas à l’aise avec l’idée de rentrer en classe préparatoire pour préparer des concours pendant deux ans. Pour rejoindre une des 1900 places offertes par le concours, il faut passer un bac S, STL ou ST2D (pour ces deux dernières filières, il y aura un concours spécifique pour chaque école, avec admissibilité sur dossier de lycée). Vous pouvez également avoir déjà un ou deux ans de formation en dehors d’une école d’ingénieur avant d’intégrer ces formations, mais vous entrerez en première année dans tous les cas.

Elèves de Terminale S, il vous faudra fournir une lettre de motivation, vos notes de première et de terminale dans toutes les matières, et votre note de français du bac : à partir de ce dossier, vous passerez la phase d’admissibilité. Les étudiants les mieux classés à la fin de cette première phase sont admis d’office et dispensés d’épreuves écrites, les autres devront passer trois épreuves : chimie, physique et mathématiques. Pour réussir ces concours au mieux et doper votre dossier, on vous conseille de prendre des stages de préparation au concours Puissance 11, par exemple avec les cours Thales, qui offrent une préparation d’excellente qualité : en effet, le concours se fait sous forme de QCM et au lycée, on ne prend pas l’habitude de ce format. Une préparation chez Thalès vous aidera à vous habituer aux évaluations par QCM et à obtenir des meilleurs résultats aux épreuves écrites !

Catégories
Formations ingénierie

Étudier en école d'ingénieurs au Maroc

Ceci est un article sponsorisé.

Université_Internationale_de_Casablanca Maroc

Réussir Mes Études offre souvent des conseils de méthodologie aux étudiants francophones du monde entier, mais il faut avouer que je me penche peu sur l’orientation en dehors de France. Aujourd’hui, je vous propose donc de parler rapidement de l’UIC, l’Université Internationale de Casablanca, au Maroc.

L’UIC propose 5 cursus différents d’ingénieur en 3 ans (génie civil, électrique, industriel, informatique ou mécanique) ; après une école d’ingénieur de ce type, vous pouvez par ailleurs passer les concours d’admissions parallèles internationales en grande école d’ingénieur ou de commerce française, ou continuer votre cursus au Maroc pour une formation complète qui vous fournira des débouchés intéressants.

Si les formations électrique, industrielle, informatique et mécanique sont assez évidentes à comprendre, une petite explication sur les débouchés pour un ingénieur génie civil n’est probablement superflue pour certains d’entre nous. L’ingénieur génie civil ne dessine pas que des ponts, il s’occupe non seulement des travaux publics mais également de certaines infrastructures nécessaires au développement durable, par exemple des barrages. Il peut travailler pour l’État et les collectivités locales comme pour le privé, en bureau d’études de génie civil.

Il existe aussi beaucoup d’écoles d’ingénieurs en France pour devenir ingénieur en génie civil : dans l’idéal, mieux vaut faire deux ans de classes préparatoires avant d’y aller.

Catégories
Formations ingénierie

Passer par la petite porte

J’ai fait un bac S-SVT option mathématiques au lycée. Élève moyen mais ayant bossé tranquillement, et surtout dans la continuité, je m’en suis sorti avec une mention bien et des 18 en maths et physique. Tant mieux, car j’ai choisi de faire une classe préparatoire.

Une prépa PCSI, car ces sciences dures me plaisaient, et j’avais un assez bon souvenir des Sciences de l’Ingénieur que je faisais en seconde en module optionnel.

Année difficile, professeurs qui m’ont humiliés devant la classe entière, j’ai néanmoins validé « officiellement » ma première année. Officiellement car mon niveau en maths était trop faible: le directeur des prépa m’a clairement indiqué que j’allais me faire bouffer en deuxième année, et qu’il autoriserait la validation seulement si je changeais de classe prépa, ce qui était hors de question. J’ai donc choisi de valider mon année mais de quitter la prépa pour entrer dans le monde sombre de la faculté.

J’entre donc en licence 2 Sciences de l’ingénieur, option ingénierie mécanique, à la faculté d’Aix-Marseille. Ma licence 2 est cool, je découvre un nouveau monde, de nouvelles habitudes de travail. Comme j’ai été très bien manipulé par mes professeurs de classe prépa, je me soumets à l’exercice des admissions sur titres pour intégrer des écoles d’ingénieurs.

En licence 2, avec un 11 de moyenne (pas terrible …), j’ai déposé mon dossier pour INSA Lyon. J’ai été admissible, je suis allé aux oraux. Et ça c’est mal passé.

Mal passé car oral mal préparé: je me suis fié au discours des professeurs pour définir ce qu’est le métier d’ingénieur, qu’est ce qui est passionnant dans ce que l’on fait. Manque de préparation de ma part aussi, méconnaissance du milieu dans lequel j’allais être baigné.

Je passe en licence 3, et je travaille mieux: le premier semestre m’a permis d’être dans le top 5 des étudiants avec une moyenne correcte (13). Je me lance donc encore une fois dans l’arène des admissions sur titres. Et le résultat est éloquent: admissible au concours des écoles Centrales, aux écoles Polytech, à SupMéca, à différents masters de très bon niveau, et surtout à l’ENS Cachan en tant que normalien (car c’est la aussi un concours).

Et quand on veut être admissible, il y’a une leçon à retenir: l’examinateur a devant lui votre CV et une lettre de motivation. Il faut montrer que vous aimez ce que vous faites, que vous êtes passionné, que vous voulez continuer dans cette voie, et que la formation que l’école ou université propose correspond à votre cursus professionnel. Ils sont la pour vous proposer une formation, mettez vous dans la peau de la personne qui sait quel veut être son avenir, et qui cherche quel école permet de le réaliser.

Alors qu’en étant en prépa, vous serez évalué presque exclusivement sur vos connaissances et votre capacité à sortir un cours, les admissions sur titres ou les concours externes permettent de se mettre en valeur, de montrer ses talents d’argumentation, d’exhiber ses expériences.  Evidemment, il faut avoir quand même travaillé un minimum, mais le niveau et le travail exigé en université est moindre qu’en prépa: vous avez le temps de bosser vos partiels.

Maintenant, il faut se montrer convaincant à l’oral. Un avantage certain, c’est d’être à l’aise à l’oral ! Et être à l’aise, c’est avoir prévu la majeure partie des questions que vous aurez: pourquoi vous êtes ici, que cherchez-vous dans notre école, pourquoi avoir choisi la mécanique, … Le reste, c’est votre capacité à répondre intelligemment, à argumenter et à discuter avec l’interlocuteur.

Après tous ces oraux terminés, les résultats tombent: je suis d’abord admis à SupMéca Paris, puis Polytech, et à tous les masters auxquels j’ai postulé (dont certains en langue anglaise et de renommée internationale). Et j’ai été admis à l’ENS Cachan. En ce qui concerne l’oral de Centrale, j’ai appris 1 heure avant que j’étais admis à l’ENS. J’étais tellement content que je leur en ai parlé, et évidemment ils m’ont refoulé.

Il faut dire que je partais avec un « avantage »: je ne sais pas encore ce que je veux faire plus tard. Tout m’intéresse: le métier d’ingénieur, de professeur, de chercheur. A partir de là, je ne me suis pas restreint: c’est pour cela que vous avez peut être l’impression que j’ai choisi un éventail assez large et divers de formations. C’est surtout que je me cherche moi-même.

Ensuite, il faut savoir discuter, argumenter, présenter. C’est peut être difficile pour certains, mais il faut être à l’aise à l’oral. Vous arriverez plus facilement à faire passer vos émotions, vos sensations, votre envie de faire le métier que l’école vous propose. Et il faut le rappeler, l’école est la pour cela. C’est donc gagnant-gagnant.

Evidemment, tout ceci n’est que la seconde étape d’une suite: d’abord, vous avez les concours écrits et les questions de cours. Mais si vous n’êtes pas à l’aise en prépa, il ne faut pas vous empêcher de partir, pour des raisons diverses (« ahah tu va rien faire à la fac », ou « la prépa c’est l’élite »). Les écoles recrutent de plus en plus dans les facultés et IUT, et des nouveaux concours (le second concours de l’ENS) permet une admission dans ces écoles. En université, si vous avez décidé de ne rien faire, vous ne ferez rien. Mais il suffit de s’investir un peu pour avoir de bons résultats, et entrer dans une école ou un bon master.

Pour achever mon article, je dirais juste qu’il ne faut pas se laisser avoir par le discours élitiste qu’on vous offre en prépa. Non, l’élite de la nation ne se forme pas en prépa. Vous avez toutes vos chances dans toutes les occasions: il suffit de savoir se défendre. Il suffit de savoir passer par les petites portes.

Catégories
Formations ingénierie

Les oraux de maths spé : EPITA/IPSA.

 

  • Prologue

Je suis donc admissible à l’EPITA, une école d’info. Elle est, à ce que l’on m’en dit, plutôt réputée dans son domaine, et même si c’est une école post-bac, ça ne veut pas dire que l’on y fait de mauvaises études, après tout.

J’arrive donc en ce jeudi pluvieux dans les locaux de l’école, aux portes de Paris. J’arrive quarante minutes en avance par rapport à mon heure de convocation (sur les vingt minutes d’avance demandées), et m’assois donc à l’accueil. Le temps de recevoir les derniers encouragements par texto, on m’indique de rentrer dans la salle où aura lieu l’oral.

La salle est divisée en deux parties, la première où l’on est reçu, avec une petite collation proposée, et quelques tables aux alentours qui serviront pour les entretiens, et la seconde où ont lieux les oraux de physique et d’anglais. Mais pas le temps d’admirer les lieux : à peine la convocation rangée, on me tend déjà mon sujet de physique.

  • L’épreuve de Physique

Un coup d’œil rapide au sujet me rassure immédiatement : je suis face à un exercice simple, que j’aurais presque pu faire en sup. Je le torche au brouillon en dix minutes (et encore, j’ai réussi à me planter en le faisant) sur les quinze qui me sont allouées pour la préparation. Je me relis une, deux, trois fois. Pas d’erreur à l’horizon, il n’y a pas de piège. Mon examinatrice vient me chercher. Je vais pouvoir lui présenter mon exercice au tabl… Hé, pourquoi on s’installe à une table ?

La présentation de mon exercice se fait donc à une table, séparée des autres par deux cloisons en plexi, mais de toutes façons on oublie rapidement ce qui se passe autour. L’examinatrice regarde mon brouillon. Je crois bon de préciser que c’est un peu sale, et en effet je pensais que je pourrais mieux présenter tout cela au tableau. Cela n’a pas l’air de la gêner, elle valide mes démarches, me pose une question supplémentaire, sur laquelle j’ai un peu trébuché. Je l’ai cependant visiblement convaincue, car j’en suis sorti au bout de cinq minutes, l’examinatrice me confiant que « ça s’est très bien passé ».

  • L’oral d’Anglais

On me propose de prendre une pause entre la physique et l’anglais, vu que je suis un peu en avance. Je décline la proposition, étant donné que je ne ressens pas de fatigue particulière. On m’explique les modalités de l’épreuve : j’ai le choix entre lire un des trois articles de presse proposés pour avoir une discussion sur le sujet avec l’examinateur, ou bien choisir d’engager la conversation sur une petite liste de thèmes qu’on me remet également. Je pars m’installer, et après avoir parcouru les titres des articles, je décide de prendre la feuille de thèmes de discussion.

Quinze minutes de préparation là encore, où je brouillonne un ou deux lignes sur chaque thème. Non pas que j’en aie vraiment besoin, mais au moins j’ai un repère si jamais je perds le fil au cours de la conversation. On me demande quel est mon chanteur préféré, la dernière fois que j’ai ri, et je dois donner mon avis sur une des affirmations proposées. L’examinateur interpelle mon voisin par mon prénom, j’en déduis donc que c’est à moi de passer.

Les modalité me sont rappelées en anglais par l’examinateur, qui se présente par son prénom. Premier rire au bout de cinq secondes, le ton est donné pour cet oral qui est le meilleur oral de ma vie. Je traite tous les sujets avec humour et décontraction, je n’ai jamais été aussi à l’aise en parlant anglais. Je n’ai que très peu d’hésitations qui me sont pardonnées facilement par l’examinateur. Notez tout de même qu’à la question « Name three differences between men and women. », j’ai répondu « Men have a penis. Women have boobs. Women can be pregnant. » Voilà qui donne une assez bonne idée de l’ambiance qui régnait lors de l’entretien, où mon examinateur n’a pas hésité à apostropher ses collègues pour vérifier que oui, Mika existe bien. Les vingt minutes de discussion sont écoulées (cela m’a pourtant semblé si court !), mon examinateur me dit qu’il serait ravi de me compter parmi ses élèves et me recommande de partir à l’étranger lors de mon cursus à l’EPITA. Chose que j’avais l’intention de faire, de toutes façons.

  • L’entretien de motivation

Un peu plus d’attente cette fois-ci, mais à la limite je préfère. Après avoir taillé le bout de gras pendant vingt minutes, j’ai la gorge sèche, et puis je me lançais un peu dans l’inconnu, puisque c’était la première fois que je passais un entretien de motivation. Je discute avec les étudiantes chargées de l’accueil, je regarde les photos accrochées au mur, puis mon examinatrice arrive, m’invite à aller m’installer, et l’oral commence.

J’étais avec la directrice adjointe du cycle ingénieur de l’EPITA, qui m’a tout de suite mis à l’aise en me disant de rester détendu. Elle m’a posé des questions auxquelles je m’attendais plus ou moins : pourquoi l’EPITA, mes passes-temps… mais aussi d’autres plus surprenantes comme les autres écoles que je vise, par exemple. J’arrive à caser dans l’entretien les quelques petits jeux que j’ai programmé, je savais que je ferais mouche avec cet argument lors de l’entretien, je n’ai donc pas hésité à l’employer.

Le ton était très détendu, et pas du tout stressant. Nous en sommes même arrivés à parler de la série Kaamelott, de Game of Thrones (même si de ce côté, elle semblait en savoir plus que moi), du temps pourri qu’on se tape, et de cette grève de RER qui fait que peu de candidats étaient présents ce jour. Nous nous saluons ensuite, et je sors de la salle, plutôt soulagé de ce premier oral.

  • Épilogue

Globalement, je suis assez satisfait de moi pour ce « baptême de l’air » au pays des oraux. Je ressors soulagé, et papote avec un autre candidat (pas concurrent, on est pas dans la même filière), avec qui je ferai un bout de la route du retour. Au final, j’aurai passé une excellente après-midi, ce que je n’aurais pas soupçonné le matin-même où je redoutais tant ce premier oral ! Mais j’en ai encore bien d’autres qui m’attendent, alors il est temps de repartir réviser…

Catégories
Formations ingénierie

Prépa scientifique : info ou intox ? [Infographie]

Cet article s’inspire de ceux rédigés par MrSaugrenu : 5 idées vraies et 5 idées fausses sur la prépa.

Prépa : info, intox ?
Catégories
Définis ton avenir Formations ingénierie

Cinq idées vraies sur la prépa

Il y a quelques jours, je vous proposais un article sur les idées reçues sur la prépa, en démontant quelques gros clichés sur le cursus. Mais il est maintenant temps de vous révéler la vérité : les petites filles ne naissent pas dans les roses la prépa, c’est aussi ça.

La prépa, on y bosse.

Évidence s’il en est, la prépa étant réputée pour la quantité de travail qu’il faudra y fournir par rapport au secondaire : ce n’est pas pour rien que les élèves de prépa sont des taupins : la légende raconte qu’ils ne voient jamais le jour ! Et même si les taupins en question font parfois mentir la légende, « Travail, travail, travail. » sera votre devise durant deux ou trois ans ! Bon, rassurez-vous, le plus dur à passer, ce sont les premiers mois, ensuite on prend le rythme et ça passe. Et de toutes façons, les colles et DS hebdomadaires vous aideront à tenir le rythme et à être toujours plus ou moins au fait de ce que vous faites en cours. Ce qui est pas un mal, vous remarquerez.

Je vais prendre une claque par rapport à la Terminale.

Ça oui, on prend une belle avoine en Septembre. Pensez-donc : vous étiez le meilleur élève de votre classe, voire de votre bahut, et vous vous tapez 4 au premier DS de maths ? Rassurez-vous : on est tous passés par là (sauf cas très rares) : la marge est juste immense entre la Terminale et le début de la prépa, et constitue une des étapes les plus difficiles de votre cursus. Surtout que l’arrivée en prépa rimera peut-être pour vous avez changement de ville, de logement, vie tout seul ou en chambre d’étudiants… Ça fait beaucoup de changements en peu de temps ! Un conseil : surtout ne pas paniquer, rester calme en toute circonstance. Ne pas se décourager surtout, en dépit des mauvaises notes et du pessimisme à venir : encore une fois, les premiers mois ne sont pas les plus faciles de la prépa, mais ils ont une fin ! Ne vous attendez cependant pas à vous réveiller un matin et à vous sentir mieux : l’amélioration sera progressive et prendra plus ou moins de temps. Mais une fois l’automne passé, en général le choc de l’arrivée en prépa n’est plus qu’un lointain souvenir !

Je vais avoir la pression toute l’année.

Cette idée peut être classés dans les mi-vraies. Elle dépend en effet beaucoup de l’équipe pédagogique qui vous encadre, mais d’un point de vue personnel, je peux vous l’affirmer : le « relâchement » de la Terminale est terminé. Vous vous entendrez tout le temps dire que vos efforts sont insuffisants, que vous devez tout trouver évident, et que surtout, ce n’est pas normal, le niveau de la classe est bas. Il est bien entendu inutile de craquer à ce stress, mais chacun y réagit différemment. Serrez-vous les coudes avec vos camarades, ils ne sont pas là pour vous fusiller, comme nous l’avons vu lors de l’article sur les cinq idées fausses sur la prépa. Alors encaissez à plusieurs, et montrez à vos profs que oui, vous saurez vous surpasser pour atteindre vos objectifs !

Je vais être en compétition avec les plus grosses têtes de France.

En effet, qui dit prépa dit concours, et qui dit concours dit concurrents, et qui dit concurrents… (Pardon Stromae.) Vous vous retrouverez donc contre des gens bien meilleurs que vous. Mais aussi des plus modestes. Aux concours, il y en a pour tout le monde, à tous les niveaux. Retenez bien qu’il y a plus de places en écoles d’ingénieurs qu’il n’y a d’étudiants en CPGE. Et puis de toutes façons, vous ne pouvez pas juger de vos capacités avant d’entrer en prépa : vous y reprendrez tout à zéro, vous irez même jusqu’à redéfinir proprement ce qu’est une addition ! Vous avez donc deux ans pour faire table rase et repartir sur de bonnes bases, et qui sait, vous finirez peut-être à Polytechnique !

Ce sera le passage le plus pénible de mes études.

Paraît-il. Étant encore en deuxième année, j’ai du mal à en juger, mais d’après les témoignages, la quantité de boulot diminue nettement dés l’intégration en école à la fin de la seconde (ou troisième) année ! Il sera alors temps de se lâcher et de profiter de ce qui a été durement acquis. Mais attention quand même, moins les écoles d’ingénieurs sont « prestigieuses » à la sortie de prépa, moins le relâchement se fait sentir ! Il n’est donc pas une vérité absolue de dire que l’on ne fait plus rien après la prépa, il faut pour cela arriver dans les meilleures écoles. Celles qui auront demandé le plus de travail et de sacrifices. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Voilà qui conclut ce duo d’articles taupinesques destinés à vous aider à vous orienter. Qu’en conclure ? Que la prépa, si on peut, il faut essayer. Au moins un an. Au moins pour voir. Et au pire, si vous vous rendez compte que vous ne prenez pas la bonne direction pour vos études, il y a toujours possibilité de basculer à la fac, selon vos résultats de fin d’année et les facultés vous referez une Licence 1 ou bien vous passerez directement en deuxième année. Alors on sourit, on y va, et on se lance.

Une rectification à faire ? Un témoignage à apporter ? N’hésitez plus : commentez cet article en bas de page !

Catégories
Définis ton avenir Formations ingénierie

Cinq idées reçues sur la prépa scientifique

Vous êtes en terminale, et vous ne savez toujours pas si vous devez aller en prépa ou en fac ? Vous avez des questions et personne pour y répondre ? Vous avez entendu des choses sur la prépa, mais vous ne savez pas démêler le vrai du faux ? Ce qui suit est alors pour vous, voici cinq idées reçues sur la prépa.

J’ai jamais aimé les matières littéraires : la prépa est le cursus rêvé pour moi, on fait que des maths là-bas.

Au contraire ! En prépa, quatre ou cinq heures de cours seront consacrés aux matières littéraires : LV1 (2h), LV2 (1h, optionnelle) et surtout, grande spécificité, 2h de Français-Philosophie par semaine. Même si elle représente peu de temps dans la semaine, cette manière pèse cependant quasiment autant qu’une épreuve de mathématique selon les concours : il ne faudra donc en aucun cas la négliger ! Elle s’articule autour de trois œuvres dont la thématique commune change chaque année. Vous étudierez en cours le rapport de la thématique en question aux trois œuvres au programme. De plus, vous aurez des colles (cf. paragraphe suivant) de Français-Philosophie (une par trimestre) et de LV1 (une tous les quinze jours), ainsi vous serez sollicité par ces matières tout au long de l’année.

Les colles c’est trop dur, je n’ai pas l’habitude de passer au tableau. Je n’y arriverai jamais.

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une colle, il s’agit d’une interrogation orale durant une heure. En prépa vous en aurez deux par semaine : une de maths, et une de physique ou d’anglais selon la semaine pour la filière MPSI par exemple. Vous serez donc constamment évalués au cours de l’année.

Et même si ça peut sembler insurmontable à certains dit comme ça, il ne faut pas en faire tout un fromage. Même si on peut stresser pour les premières colles, il faut plutôt le voir comme un cours particulier, et un entraînement plutôt que comme une interrogation orale. De toutes façons, vous prendrez vite l’habitude des colles !

4h de DS ? Pas pour moi.

Déjà, ce n’est pas totalement nouveau si on y réfléchit : l’épreuve de mathématiques au baccalauréat scientifique dure bien quatre heures. Certes, c’est dans des circonstances particulières, mais justement, en prépa, vous apprendrez à banaliser ce genre d’évaluation. Déjà, ne pas y aller en se disant que la durée est insurmontable. Allez-y plutôt en vous disant « On va me donner de quoi m’occuper pendant quatre heures. » Les heures passeront beaucoup plus vite qu’au bac, c’est en tout cas ce que j’ai ressenti. Dès le second DS, si ce n’est le premier, vous ne sentirez plus ces 4h de DS. Vous trouverez même bientôt que c’est loin d’être suffisant.

En prépa on ne rencontre que de gros geeks boutonneux, y’a pas de filles pour causer chiffons.

Mesdemoiselles (et messieurs aussi), sachez que la proportion de filles varie fortement d’une filière à l’autre. Je déteste faire ce genre de trucs car je suis personnellement contre toute discrimination homme-femme, mais force est de constater que si les garçons sont très nombreux en MPSI, la filière BCPST n’est composée quasiment que de filles ! Quant aux PCSIs, il y a plus de fille qu’en MPSI, d’après ce que je vois. Dans tous les cas, les filles sont tout de même présentes et la salle de classe n’est pas un puits de testostérone sans fond. Tant qu’à causer social, vous rencontrerez de tout et de partout en prépa : du mec terré derrière son ordi à celui qui vient tout juste du Maroc, en passant par la jolie fille des grands lycées que vous trouvez si charmante…

Je ne pourrai jamais tirer dans les pattes de mes camarades pour réussir.

Et ça tombe bien : eux non plus ! C’est certainement le plus gros cliché de prépa, qu’il faut sans cesse faire mentir : non, les taupins ne passent pas leur temps à se tirer dans les pattes au sein de leur classe. La concurrence n’est pas au niveau de votre classe, mais plutôt au niveau des lycées. Et sachez que les meilleurs lycées tirent profit de l’esprit de solidarité de leurs élèves. Alors souriez, détendez-vous et parler à votre voisin : vous serrer les coudes sera indispensable si vous comptez survivre cette année. Et puis comme dit précédemment, on fait de belles rencontres en prépa, potentiellement pérennes. Sincèrement, côté ambiance, mes deux meilleures années de mes études sont celles de prépa ! Solidarité et camaraderie l’emportent sur la concurrence. Et puis, si vous voulez ratisser plus large, vous trouverez même sur Twitter une véritable communauté taupine !

Mais on entend d’autres trucs sur la prépa. Des trucs vrais, qui feront l’objet de mon prochain article, alors à bientôt !

Vous avez aimé cet article ? Vous avez d’autres points à rajouter ? Des questions, des idées à soumettre ? N’hésitez plus : commentez cet article en cliquant ci-dessous !

Catégories
Formations ingénierie

Comment bien préparer les concours en deuxième année de prépa scientifique

Cet article a été rédigé par un auteur invité.

La spé, c’est la rentrée en septembre et les épreuves écrites en avril-mai. Ça fait en gros 7 mois pour boucler un programme dont le volume est à peu près équivalent à celui de la sup : généralement, on termine le programme juste avant les écrits, donc ton prof ne fera certainement pas de grosses révisions en classe.

Bien sûr, tu auras une semaine ou deux de « révision » avant les écrits, mais ne te figures pas que tu vas pouvoir revoir tes deux années de cours dans ce laps de temps. Comment s’y prendre plus efficacement ?

Organiser ses périodes de révision tout au long de l’année

1/ Pour être d’attaque à la rentrée de septembre sans perdre de temps à rechercher tous tes théorèmes de première année dans tes classeurs, remets-toi dans le bain pendant la dernière semaine de vacances (rien de bien méchant, mais vérifie que tu connais tes développements limités usuels, les formules de Taylor, les graphes des fonctions usuelles et leurs dérivées, les définitions des groupes, corps, anneaux…) Bref, le moment de ressortir le programme de sup, ou tes fiches de révisions, et de revoir tout ce qui t’es sorti de la tête.

2/ Les révisions commencent aux vacances de la Toussaint. C’est le moment de reprendre tout ce que tu as fait depuis le début de l’année : cours, démonstrations, TD, DS et DM (voir II). Fais-le programme en main pour être sûr de ne rien laisser passer.

De plus, il peut être extrêmement bénéfique de commencer à faire quelques annales (tu trouveras des sujets et leurs corrigés çà et , ou ici pour les sujets de maths), notamment pour les épreuves de SI (au tétra-concours) et de Chimie (pour les Mines), qui sont vraiment toujours les mêmes chaque année. Même si tu ne peux pas tout faire à ce stade de l’année, tu vas très vite repérer les questions qui tombent systématiquement.

3/ De même, aux vacances de Noël, tu reprends ce que tu as fait depuis les dernières vacances, et tu repasse sur les points du début de l’année que tu trouves les plus délicats. Et continues les annales.

4/ Février : dernières vraies « vacances », même principe. Tu dois être capable de faire presque entièrement certains sujets, en te concentrant sur ce qui te pose problème sans perdre de temps sur les questions que tu maîtrises.

5/ Semaine(s) de révision : ici, il faut arriver à combiner la révision des derniers points du programme tout en retenant enfin les formules que tu n’as jamais eu le courage d’apprendre (les formules de moment magnétiques et autres joyeuseries par exemple). Prends les programmes des deux années dans chaque matière, et surligne tout ce qui ne te parais pas bien acquis : tes révision se feront sur ces points précis.

Il faut réussir à en faire le maximum sans te fatiguer : concoctes-toi un planning détaillé : heures de réveil, de repas, et de travail (quel chapitre dans quelle matière à quel heure), entrecoupées de périodes de sport, de lecture ou de film. Prévois une journée « joint de dilatation », pour boucler tout ce qui dépasse.

Les deux écueils à éviter : ne rien faire, et tu vas complètement stresser le jour J, ou trop en faire et arriver crevé. Donc couche-toi tôt, et le week-end précédant les premières épreuves, tu ne travailles pas et tu vas courir.

Quoi et comment réviser

1/ (matières scientifiques) Le cours : il faut connaître parfaitement les définitions, savoir refaire les démonstrations et les exemples importants.

2/ (matières scientifiques) Les TD, DM et DS : il n’est pas envisageable de tout refaire. Pas le temps. Par contre :

  • Pour les TD, il est bon de relire les énoncés, de voir si tu connais la démarche à suivre. Si non, tu regardes la correction pour repérer la méthode, et tu marques l’exercice (ex : surlignes son numéro) pour que penses à le refaire la fois suivante.
  • Pour les DM et DS, il me semble que la meilleure méthode est simplement de prendre la correction et les remarques du prof sur la copie, et de marquer sur une fiche, à part, les erreurs commises et les méthodes oubliées, et ce le plus rapidement possible après avoir récupéré ta copie. Ainsi, pendant les révisions tu n’auras plus qu’à relire cette fiche.

3/ (langues) En Anglais, notes tout au long de l’année les erreurs que tu commets dans les traductions faites en classe ou à la maison, dans les DM et DS, de même que le vocabulaire qui te sembles être utile. Ces notes sont à relire assez régulièrement.

En Français-Philo, il est indispensable de se constituer une liste de citations issues des œuvres au programme. Commences à les apprendre le plus tôt possible, simplement en les relisant une fois par jour. Et la veille des épreuves de Français, relis le plan du cours, ça peut donner des pistes pour les axes de ta dissertations.

Pour résumer, cette année est courte, très courte : plus tôt tu commenceras tes révisions, plus ça sera facile. Et surtout, surtout, ne te décourage pas et tiens bon, c’est bientôt la fin !