Bonjour à tous, si vous êtes en train de lire ces lignes il y a de fortes chances que vous soyez à la fac ou que vous vous prépariez à y entrer. Je vais donc vous donner ici quelques conseils, astuces et retours d’expériences que j’ai accumulés après 3 années de Licence. Je suis actuellement étudiant à HEC, et j’écris cette série d’article pour aider d’actuels ou de futurs étudiants à réussir du mieux possible leur études.

J’ai fais ma Licence 1 et ma Licence 3 à Lille, avec une année d’échange universitaire en Espagne. J’ai donc une vision globale de la vie à la fac, de la petite faculté privée à la fac-usine, sur deux systèmes éducatifs totalement différents.

Parmi les conseils que je vais vous donner ici, beaucoup semblent évident d’un point de vue extérieur, mais vous découvrirez vite que la fac est un endroit… particulier, ou beaucoup d’étudiants n’agissent pas dans leur intérêt.

Lexique

Fac -> Faculté
Université  -> Regroupement de facultés
Amphi -> Amphithéâtre, le lieu des cours magistraux
TD -> Travaux dirigés, des travaux liés au cours en petits groupes

Les différences entre la fac et le lycée

Le lycée et la fac diffèrent fondamentalement sur de nombreux points, mais qui ont tous trait à une divergence fondamentale :

• Au lycée vous êtes un adolescent, donc encore sous la responsabilité de l’école
• A la fac vous êtes un adulte, donc personne ne se soucie de vous.

C’est bien simple, au lycée vous avez 30-35h de cours, des cours généraux des horaires fixes, des récréations, un contrôle de l’emploi du temps pour sortir et un carnet de correspondance que vous deviez donner au prof si vous n’aviez pas été sage. A la fac vous avez 15h-25h de cours spécialisés, des horaires flexibles, et des cours en amphithéâtre et en TD. Si jamais vous ne respectez ni les profs ni vos collègues, vous vous faites virer, c’est aussi simple que ça.

L’université français a la réputation d’être un élevage intensif de glandeurs. C’est vrai, mais ça n’est pas un horizon indépassable. Vous découvrirez vite que dans l’enseignement supérieur, votre personnalité importe plus que votre environnement. Comme au lycée, tout le monde est sérieux lors des premiers cours mais, passé les 2 premières semaine,s les esprits se détendent. A la fac c’est exactement pareil, mais puissance 10. C’est-à-dire que là ou certains ne travaillaient pas au lycée, les mêmes sèchent les cours à la fac. Là ou certains ne faisaient pas leur exercices, les mêmes ne font pas leur TDs. Là ou certains se plantaient aux DS, les mêmes ratent leur partiels et redoublent.

C’est d’ailleurs au mon sens l’un des principaux enjeu de réussite ou d’échec à la fac : savoir rester concentré sur ses objectifs et ne pas se laisser distraire. Au lycée et en prépa, si vous ne travaillez pas il y aura toujours quelqu’un pour vous houspiller et vous forcer à travailler. A la fac, vous pouvez littéralement ne rien faire pendant 3 mois, mais vous le paierez cash aux partiels.

Mes conseils pour un passage réussi du lycée à la fac :

• Soyez autonome. Lorsque vous avez du travail à faire, ne le faites pas pour éviter le retour de flamme mais parce que si vous avez à le faire, c’est qu’il y a une raison.
• Soyez sérieux. Aller en soirée, c’est bien. Ne faire que ça, ça l’est moins. Il faut trouver un juste équilibre entre les deux, équilibre qui dépend de vos capacités de travail et des objectifs que vous vous êtes fixés.
• Soyez rationnel. Si votre faculté est payante, vous payez un service que ne vous n’utilisez pas en séchant des cours. Si votre faculté est gratuite, vous ne profitez pas d’une opportunité gratuite en séchant des cours. Dans tout les cas, sécher les cours (et à fortiori les TD) est un très mauvais calcul, sauf cas de force majeur.

Pourquoi aller à la fac ?

A l’inverse des systèmes anglo-saxons et hispaniques, la fac française n’est qu’une opportunité parmi d’autres, entre les BTS, DUT et classe prépa. Je pense que c’est aussi le système qui incite le moins à travailler, à cause d’un format très libre auxquels les étudiants de première année n’ont pas été formés. Passer d’un système aussi rigide que le lycée à un système aussi souple que la fac est un piège dans lequel beaucoup tombent. Et ce pour 3 principales raisons :

1. Le volume horaire
2. L’absence de contrôle
3. Le travail personnel implicite

Le volume horaire

Sauf cas particulier (PACES 1 par exemple), vous n’aurez sans doute pas plus de 20 heures de cours par semaine, voir 10-15 heures dans certaines formations. C’est peu, c’est même parfois très peu. Pour vous donner un élément de comparaison, c’est deux fois moins que ce qu’un salarié lambda effectue par semaine.
Dans certaines facs, il n’y a tout simplement jamais cours l’après-midi. Facile dans ces conditions de passer 5 demi-journées par semaine au bistrot à refaire le monde.

Sauf que ce faible volume horaire s’explique par une contrepartie : la différence nature des cours. Au lycée, le cours est relativement light et se suffit à lui-même. A la fac, le cours est plus dense et peut-être approfondi par la suite. Tout les étudiants ne le font pas, poins de là, mais je pense que c’est une des clés du succès comme je le dirai par ailleurs.

Mon conseil :

• Si le volume horaire en fac est aussi faible, c’est qu’il y a une raison. Comprenez-la et déduisez-en que les exigences en termes de travail personnel sont plus élevées

L’absence de contrôle

A la fac vous êtes un étudiant parmi plusieurs centaines. C’est très bien pour ceux qui aiment être autonomes, mais il y a aussi une autre conséquence du système : il est très facile de ne pas venir en cours. Et ce quelque soit la fac : j’ai été dans une faculté privée qui effectue des contrôles aléatoires en amphi, avec des conséquences sur la possibilité de valider son année passé un certain nombre d’absences, et le taux d’absentéisme a toujours été significatif.

La fac est donc un lieu d’absentéisme. Encore une fois tout dépend de vous et de vos objectifs : si votre ambition est de valider votre année à 10.00, vous pouvez sécher quelques cours. Si vous visez mieux ou autre chose, je vous encourage à ne jamais sécher de cours.

Mon conseil :

• Soyez cohérents avec vous même : plus vos ambitions sont élevés et plus vous devez être strict sur le non-absentéisme de votre part

Le travail personnel implicite

Quand vous arrivez au lycée, on vous dit que chaque heure de cours nécessite au moins une heure de travail personnel derrière. C’est une exagération , et c’est grotesque parce que je ne connais aucun lycéen qui bosse 70h par semaine. C’est parce que le cours tel qu’il est pensé au lycée ne nécessite que peu de travail personnel : ficher les notions importantes, faire les exercices et faire un DM de temps en temps.

Le cours à la fac est plus dense et plus complexe. En effet, le prof a un programme précis à respecter à chaque cours, ce qu’il va faire, et n’a donc pas le temps pour donner des explications très détaillées. Vous aurez donc probablement à retravailler le cours derrière, pour le comprendre et l’assimiler. Or c’est un effort auquel le lycée ne forme absolument pas. Si vous ne me croyez pas, attendez vos premiers DS et partiels.

Mon conseil :

•  N’attendez pas plusieurs mois et un échec pour vous mettre à travailler. Votre premier semestre commence en septembre, votre deuxième semestre en janvier.

Les TD

Les TD sont une spécificité de la fac. Pour faire simple, il s’agit d’exercices relatifs au cours que vous devez préparer et qui sont corrigés en cours de TD. La tentation existe de venir sans l’avoir fait, pour pouvoir recopier au calme la correction, ou tout simplement de ne pas venir et de recopier la correction sur quelqu’un. Dans les deux cas c’est un mauvais plan, pour plusieurs raison :

• Le TD est l’endroit ou vous passez de la théorie à la technique. Si vous faites de l’économie, c’est là ou vous appliquerez les modèles vu en cours. En droit, c’est là ou vous ferez des cas pratiques etc… C’est donc là ou vous comprenez réellement comment ça marche
• Le TD est l’endroit ou vous pouvez poser des questions techniques au prof. En effet, en amphi celui-ci est dans son cours magistral, tandis qu’en TD il est là pour ça. Donc si vous avez un minimum d’ambition, autant en profiter.

Dans tout les cas, le TD est pour moi le révélateur du niveau des étudiants. Si tout le monde part en principe à égalité, la facilité avec laquelle vous faites vos TD est témoin de votre degré de compréhension du cours. A la fin du semestre, certains étudiants arrivent à faire leur TD intégralement quand d’autres ne comprennent pas la première question. Et curieusement les premiers ont souvent de meilleurs résultats aux partiels par la suite.

Mes conseils par rapport aux TD :

• Arrivez en cours de TD avec votre TD fait. C’est le meilleur moyen pour éviter de se faire virer du cours, et ça vous aidera à comprendre ce que le prof raconte plutôt que de recopier bêtement la correction
• Assistez au TD. D’expérience c’est souvent là ou les profs donne des conseils extrêmement précis sur leur matières, conseils qui ne sont jamais anodins puisque vous aurez des partiels à passer par la suite.

Comment travailler à la fac ?

A environnements différent, méthodes de travail différentes. Au lycée vous avez peu de matières, un gros volume horaire et peu de travail personnel. Vous avez donc tout loisir de faire des belles fiches bien exhaustives pour chaque cours (comprendre ré-écrire votre cours en plus petit). A la fac c’est l’inverse : faible volume horaire, beaucoup de matières différentes et (en théorie) beaucoup de travail personnel. Et là, il vous faudra adapter votre façon de travailler à chaque cours.

Difficile de vous donner des conseils très précis dans ce domaine car chaque personne a une façon de travailler différente, mais :

• Fichez chaque cours. Du plus complet ou plus léger, du plus intéressant au plus chiant.
• Refaites les schémas. S’ils sont là c’est qu’il y a une raison, donc autant savoir bien les faire
• Si vous avez beaucoup de choses à mémoriser, essayez le mind-mapping
• Travaillez en groupe. Je n’ai jamais été fan du travail en groupe (hors projet de groupe bien sûr). Tout simplement parce que vous serez tributaire du moins bosseur du groupe, ce qui me parait anti-méritocratique au possible.

Quel niveau à la fac ?

On entend souvent dire que la fac c’est facile, qu’en révisant la veille des partiels ça se passe bien etc… C’est tellement vrai que le taux d’échec moyen en première année frise les 50%. Donc oui, la fac c’est « facile » mais seulement si on joue le jeu. Il faut tout de même noter 2 paramètres :

• Une partie des meilleurs élèves sont en principe partis en prépa. Même si ça n’est pas vrai à 100% il y a quand même une dynamique à prendre en compte. C’est surtout vrai pour les filières scientifiques et économiques.
• Les enseignements à la fac sont spécialisés, loin de l’enseignement ultra-général du lycée. Ce qui convient très bien à certaines personnes, et pas du tout à d’autres.

Il faut aussi prendre en compte la spécialisation de chaque faculté. En-dehors du PACES 1 qui est un cas totalement à part, certaines filières sont réputées plus dures que d’autres. Je vais donc vous donner un conseil en or : Moins votre formation est reconnue plus vous devez être bien classé dans celle-ci pour réussir.

Au-delà de ça, ne tombez pas dans le travers que j’ai vu chez de bons étudiants au lycée : mépriser le milieu de la fac. A la fac je suis tombé avec des gens bien meilleur que l’étudiant médiocre que j’étais au lycée, mais qui en raison d’un mépris pour le prétendu manque de niveau dans le milieu universitaire ne se sont jamais mis à travailler sérieusement, car ils ne se sentaient pas « menacés ». Ils sont à Néoma et je suis à HEC.

Pour résumer mes conseils :

• Venez à tous les cours et à tous les TD
• Faites les TD et les exercices demandés
• Soyez cohérents avec vos ambitions. Si vous voulez une top école de commerce, top école d’ingénieur ou un top master, donnez-vous les moyens d’atteindre cet objectif.
• Fichez vos cours, tout vos cours
• Travaillez les schémas
• N’ayez pas peu d’être originaux dans vos méthodes d’apprentissage, par exemple en tentant le mindmapping.