Comment savoir si vous êtes perfectionniste ? Un perfectionniste, c’est quelqu’un qui est fondamentalement convaincu que la perfection peut être atteinte, et qu’elle devrait l’être. Notre monde regorge de perfectionnistes, qu’ils le soient encore ou qu’ils aient arrêté de se comporter en tant que tels. Personnellement, je suis une perfectionniste, me fixant toujours des objectifs très hauts et refusant de ne pas les atteindre. Et si vous lisez cet article, vous en êtes probablement un aussi, attiré par le mot « perfectionniste » dans le titre !
Cet article est une traduction d’un article de Celestine Chua par Réussir Mes Études. Pour lire l’article original (en anglais), cliquez ici.
Cet article fait partie d’une série de 3 posts :
- 10 façons de savoir si vous êtes perfectionniste
- 6 raisons de ne pas être perfectionniste
- 8 étapes pour combattre le perfectionnisme
Êtes-vous perfectionniste ?
Il est plutôt simple de reconnaître un perfectionniste à son attitude un peu fanatique. Voici dix signes qui ne trompent pas :
- Vous trouvez toutes les erreurs et les détestez, parce que vous êtes très concentrés sur les détails.
- Vous souhaitez être le meilleur pour tout ce que vous faites, même si ça ne vous intéresse pas.
- Vous passez beaucoup de temps, jusqu’au dernier moment, à améliorer quelque chose. Vous préféreriez sacrifier votre confort (du sommeil, du temps de repas…) plutôt que d’effectuer un travail imparfait.
- Vos idéaux n’acceptent pas de compromis.
- Vous vous critiquez sans pitié, vous auto-flagellant pour tout ce qui se passe mal au point d’en être quasi-névrosé.
- Vous ressassez tout ce qui ne s’est pas passé comme vous le vouliez. Vous vous demandez pourquoi ça a fini ainsi, et si vous auriez pu l’éviter.
- Vous n’aimez pas qu’on vous critique et avez peur d’échouer.
- Vous vous concentrez sur votre objectif final, et ce qui vous y amène n’a que peu d’importance.
- Vous avez une approche de « tout ou rien » : si vous ne pouvez pas atteindre votre objectif, vous abandonnerez la tâche parce qu’il est inutile de passer du temps sur quelque chose dont vous ne viendrez pas à bout.
- Vous êtes très affecté par tout ce qui pourrait donner l’impression aux autres que vous n’êtes pas parfait.
Si vous êtes perfectionnistes, vous trouverez les traits de caractère ci-dessus familiers.
Mon expérience du perfectionnisme
Plus jeune, j’étais extrêmement perfectionniste, parce que je voulais devenir la meilleure personne qu’il me soit possible d’être. Tous ces dix points cités ci-dessus s’appliquaient parfaitement à mon caractère. Mon leitmotiv était « Rien n’est impossible si on y travaille assez« . Si je voyais une erreur ou une faille, par exemple une faute d’orthographe, je ne pouvais pas retenir une grimace. J’étais terriblement critique envers moi-même.
Quand, adolescente, j’ai commencé à développer des sites web, je passais des nuits blanches à rendre mes sites parfaits, du contenu aux graphismes en passant par le code. Mes sites devaient être parfaits sur tous les navigateurs et sous toutes les résolutions. Le travail que je rendais devait être le meilleur travail imaginable. C’était un standard sans concession que je m’étais imposé.
Quand j’étais à l’université, je prenais la responsabilité de tous les travaux de groupe et faisais tout toute seule parce que je voulais que cela atteigne l’état idéal que je m’étais imaginé. Je passais beaucoup de temps à travailler jusqu’aux moindres détails. Si c’était une présentation, tout devait avoir le même design, avec des polices d’écriture et des couleurs assorties. Si c’était un rapport, le contenu, le rythme et le format devaient être sans accroc. J’avais à peine le temps d’arrêter de travailler, parce qu’on pouvait toujours tout améliorer.
Quand quelque chose n’allait pas comme je le voulais, je le compensais en me fixant un objectif plus haut encore la fois suivante. Quand j’entendais des gens dire « ça arrive à tout le monde » et « personne n’est parfait », je levais les yeux au ciel. Pour moi, c’était juste une excuse pour se permettre de faire des erreurs. Ma philosophie était que la perfection était possible, et que tant qu’on y dédiait toute notre énergie, on l’atteindrait. Si ce n’était pas le cas, alors c’était seulement qu’on ne travaillait pas assez.
Je n’ai découvert que plus tard que le perfectionnisme était un handicap et pas un avantage dans ma vie : vous le découvrirez dans la deuxième des trois parties de cette série d’articles.
3 raisons qui mènent au perfectionnisme
En général, le perfectionnisme peut être dû à trois raisons en particulier : soit l’une d’entre elles, soit une combinaison de plusieurs. Si vous êtes perfectionniste, peut-être vous reconnaîtrez-vous dans au moins une de ces trois motivations.
Volonté d’être meilleur
Vous attendez le meilleur de vous-même : votre perfectionnisme est le résultat d’une soif insatiable de réussite et d’un désir de vous améliorer en tout pour devenir la meilleure personne possible. Ne pas être parfait ne serait pas digne de votre potentiel, et vous ne voulez pas vous décevoir.
Attentes de la société
Votre perfectionnisme naît de ce que la société attend de vous. Votre famille, vos professeurs, vos entraîneurs, vos managers au style autoritaire attendent un travail excellent de votre part, parce que l’échec sera sanctionné. Rater quelque chose, c’est perdre sa valeur. Les écoles et les entreprises ont tendance à entretenir une culture de la perfection et de la compétition entre les élèves/salariés. La société et les médias perpétuent des clichés idéaux, sans faille ni erreur, et bien sûr virtuels, qu’on s’imagine être possibles dans la vraie vie, instillant la croyance que ce genre de situation est atteignable à force de travail.
Impression d’insécurité
Pour certaines personnes, le perfectionnisme vient de l’impression de ne pas avoir de valeur. Les personnes qui ont vécu une discrimination quelconque ou été mis à l’écart depuis l’enfance développent un complexe d’infériorité et se sentent inutiles : ce vide se manifeste par le besoin ou l’envie de prouver leur valeur par leurs actions et leurs réussites. Vous voulez donc faire passer un message, que ce soit pour vous-mêmes ou pour d’autres autour de vous : « je suis doué ! ».
Et vous, lecteur, êtes-vous perfectionniste ? Qu’est-ce qui vous pousse au perfectionnisme ?