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ESSEC AST 2013 – Témoignage

Au programme : Bioman, golf et baguette magique. C’est parti.

Après l’EMLyon, direction l’ESSEC. Ou plutôt l’inverse, je ne sais pas pourquoi j’ai choisi de passer l’entretien de l’école que je voulais le plus en premier alors qu’un entrainement n’aurait pas été de refus. Enfin bon, ce qui est fait est fait. Deuxième erreur, ne poser qu’une demi-journée au lieu d’une journée complète. Je m’étais dit qu’étant jeune et dynamique, ce n’est pas un entretien qui va me fatiguer pour le reste de la journée. Foutaise, l’entretien où l’on a l’impression de jouer sa vie est dans le top 3 des moments les plus usants, devant  la traversée de l’Atlantique à la nage et le lancer de tronc d’arbre.

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700 millions de chinois et moi et moi et moi

Réveil relativement tôt, impossible de manger. Direction Gare de Lyon puis Cergy, ligne A, pour une bonne quarantaine de minutes de trajet et autant de stress. J’arrive à l’école dans les temps, voire un peu en avance. Pas tant que ça finalement puisqu’on me dit d’aller directement dans un amphithéâtre, la directrice de l’école ayant commencé son speech. Discours agréable même si l’on n’apprend peu de choses vu que la plaquette ESSEC est devenu notre livret de chevet à tous depuis les résultats de l’admissibilité. Mon oral a lieu dans une heure environ, de quoi faire un petit tour de l’école … qui s’est rapidement résumé à la visite des couloirs alentours, par peur de me perdre. Mieux vaut attendre sagement près de la salle. L’heure approche, je m’installe sur la petite chaise juste devant la porte de ma salle d’interrogatoire d’entretien en attendant que le candidat précédent sorte. Une feuille indiquant la composition du jury est accrochée près de la porte. Je la regarde attentivement plusieurs fois. Moment de stress. Pourquoi ? Non, je ne voulais pas savoir si j’avais un obscur cousin germain dans salle qui aurait pu me pistonner. Ce n’était pas non plus pour savoir si le jury était composé de chanteurs connus façon « The Voice ». Je m’explique. Le chinois (mandarin si l’on veut être précis) est un élément important de mon parcours antérieur et de ma candidature et je m’attendais donc, à tort, qu’ils me testent là-dessus. C’est une langue monosyllabique ce qui fait que l’on a parfois l’impression d’entendre une avalanche de syllabes. Alors lorsque je suis stressé, ce qui était le cas si vous n’avez pas tout suivi, je peux vraiment avoir du mal à comprendre. Et sécher sur une question en chinois signifiait à mes yeux une élimination. Mais aujourd’hui, pas de jury chinois. Je suis un peu rassuré, mais pas tant que ça.

Knock, knock, knockin’ on interview’s door

Les minutes passent, j’entends la porte s’ouvrir, suivi d’un « franchement ils sont sympas » du candidat précédent. Mouais, on verra dedans. Quelques minutes après, on m’invite à rentrer dans la salle. Je montre ma carte d’identité et on commence à plaisanter sur la photo. Effectivement, ils ont l’air assez cools. Pis ils en profitent pour enchainer directement sur les raisons qui m’ont poussé à faire du chinois. Format un peu déroutant vu que je n’ai même pas eu à me présenter. Je me trouve beaucoup trop stressé, mes réponses sont beaucoup trop banales et loin d’être percutantes. Les questions ne sont pas techniques mais plutôt personnel. Je déteste ce genre de questions, je préfère les entretiens froids et impersonnels. Je le sens mal, les jurys le comprennent et après une quinzaine de minutes, on me propose de boire un coup, histoire de déstresser. J’évite d’en foutre partout en essayant de viser le verre puis un des membres du jury posent une question qui changea complètement l’ambiance de l’entretien.

Moitié homme, moitié robot, le plus valeureux des héros …

« Qu’est ce que vous faites avec vos amis quand vous voulez rigolez un bon coup ? ». Je ne m’y attendais pas trop, mon cerveau à commencer à partir dans tous les sens. Plusieurs options s’offraient à moi :

  • L’option « j’ai une vie de beauf, mais bon, faut bien répondre à la question » : je vais boire un coup avec les potes, on zone en ville jusqu’à 1h du matin et je vais dans des boites pourris pour pas payer. Pas très vendeur, ça fait un peu chômeur banlieusard et je les voyais mal me demander de montrer mes pas de danses en boite.
  • L’option « je m’invente une vie pour montrer que j’ai des activités intellectuels» : je vais boire un café dans le 16ème avec mes amis Jean-Eude et Charles-Edouard et l’on discute géopolitique et golf pendant des heures, sur fond de Wagner. Un peu cliché et mes connaissances en golf se limitent à une partie de Wii Golf un jour de réveillon à 2h du matin.

J’ai donc opté pour la troisième option, essayez d’être original en restant moi-même. Je réponds donc… le karaoké. Petit silence, je pense que le jury ne s’attendait pas à ça. Ils rebondissent en me demandant mon top des chansons au karaoké. Je sors un magnifique Bioman, de Bernard Minet. Oui, celui du Club Dorothée. Perdu pour perdu, je cite aussi l’iles aux enfants, de Casimir, ainsi que La Donna E Mobile, de Pavarotti. Une culture sans limite je vous dis. D’autres questions sont posées mais je ne m’en souviens absolument pas. Dernière question de l’entretien : si l’on me donne une baguette magique, quels seraient mes trois vœux ? Quelques secondes de réflexion. Je décide de mettre en avant les valeurs qui me tiennent à cœur : travail, famille, patrie mes amis et la famille. Tant pis s’ils trouvent ça trop nianian, je ne veux pas m’inventer un personnage pour coller à l’école. De toute façon, ça n’aurait pas été crédible vu mon jeu d’acteur digne d’un nanar. Fin de l’entretien, retour à mon stage.

Ce n’est qu’un au revoir, ESSEC

Mi-juin, les résultats sont affichés sur le site. Pas de grandes surprises, j’ai (encore) été recalé. Contrairement à ce que certaines personnes m’ont dit, je ne pense pas que ce soit le fait de parler d’activités un peu originales et loin des clichés des grandes écoles qui m’a été préjudiciable. Je pense que l’ESSEC cherche vraiment des profils, ce que ce soit au niveau de la formation mais aussi des caractères (les modalités du concours AST le prouvent). Votre passion est la collection de nain de jardin ? Assumez le, parlez en de manière décontractée, expliquez comment ça vous est venu. Comme en séduction, le jury doit rentrer dans votre monde et s’intéresser à vous. Si vous êtes arrivé à l’entretien, c’est que votre parcours académique et professionnel correspond à ce qu’ils cherchent. A vous de montrer que votre caractère colle aussi, que vous êtes fier de ce que vous faites et que vous n’avez pas peur de vous dévoiler.

Par Lexane Sirac

J'ai grandi au Québec puis à Grenoble. Après avoir obtenu mon bac à 15 ans, j'ai arrêté mes études pour faire du sport à haut niveau jusqu'à ce qu'une blessure me renvoie sur les bancs de l'école. J'ai fondé Réussir Mes Études en janvier 2012, avant d'intégrer l'emlyon et de décider de faire de l'écriture mon métier.

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