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3 méthodes pour prendre une décision difficile

Que faites-vous quand vous faites face à une décision difficile à laquelle vous ne pouvez pas apporter de solution simple ? Préférez-vous le compromis qui énervera le moins de gens ? Sacrifiez-vous vos besoins pour ceux des autres ? Choisissez-vous une option au hasard en espérant que tout ira bien ? Optez-vous pour la voie la plus logique, même si elle ne vous enthousiasme pas ? Procrastinez-vous au maximum avec le vain espoir que ça finira par aller mieux ?

Aujourd’hui, je partage avec vous 3 de mes meilleures méthodes de prise de décision pour me sortir d’un dilemme.

La décision la plus difficile de ma vie (avant mes 25 ans)

La décision la plus difficile que j’aie eu à faire à ce jour était de démissionner de mon travail pour suivre ma passion. J’avais déjà dû faire face à des situations complexes auparavant, mais aucune n’avait autant d’ampleur que celle-ci.

Contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, ma décision ne se faisait pas entre (a) garder mon travail et (b) réaliser mes rêves. Il n’y avait aucun doute pour moi : il fallait que je le fasse. C’était quelque chose que je savais depuis déjà plusieurs années. En fait, la décision devait se faire entre (a) démissionner tout de suite pour me lancer dans le développement personnel et (b) travailler encore deux ou trois ans pour avoir des économies conséquentes à ma démission. La première option me permettrait de m’épanouir immédiatement, l’autre me rassurerait concernant mes finances.

Au départ, j’étais incapable de décider parce que les deux options avaient leurs avantages et inconvénients. Chacune des deux m’aiderait à réaliser mon rêve, et il était très difficile d’en choisir une plutôt que l’autre. C’est quand j’ai décidé de trouver une autre méthode de réflexion que la réponse m’est venue. Ce qui nous amène à ma première méthode de prise de décision, l’Avance Rapide.

Méthode de prise de décision n°1 : L’Avance Rapide

Avec mon dilemme en tête, j’ai fait un fast forward mental d’un an, histoire de réfléchir avec un peu de recul. Et puis je me suis demandé où je voudrais être. La réponse m’a frappée immédiatement : « Démissionner tout de suite et réaliser mon rêve ». Il n’y a pas eu une seconde d’hésitation ou de doute : il fallait que je démissionne, immédiatement.

La raison derrière ceci est assez simple : même si je devais progresser très peu dans la recherche de la perfection après un, deux ou même trois ans, ce serait plus de progrès que si je continuais à aller au même bureau chaque matin. Chaque jour que je passais au travail était un jour que je ne passais pas à me consacrer à ma passion, et donc que je ne passais pas à me rapprocher de mes rêves.

En fait, plus loin je regardais, plus la réponse était claire. Dans un an ? « Oui, je devrais vraiment démissionner maintenant et me lancer. » Dans trois ans ? « Je n’arrive même pas à croire que j’ai hésité face à cette décision : il est vraiment évident que je devrais laisser tomber. » Dans cinq ans ? « C’était quoi, la question de base ? Ce travail n’apporte absolument rien à ce que je veux faire de ma vie. Allez, démission ! »

En voyant les choses d’un point de vue futur, j’ai abandonné ma situation présente, ce qui m’a aidé à prendre du recul pour ma décision. Ce qui semble crucial sous 3 à 6 mois a disparu quand j’y ai pensé à un an, trois ans ou cinq ans. Je pouvais voir ce qui comptait vraiment plutôt que ce qui semble important sur le court terme mais n’a aucun impact dans l’ensemble.

 

Comment faire ça

  1. Prenez une décision que vous devez faire maintenant. Ça peut être une petite ou une grosse décision. Ça peut être en rapport avec vos amis, votre vie sentimentale, votre carrière future, vos études, votre santé, n’importe quoi.
  2. Quelles sont les alternatives auxquelles vous faites face ? Notez-les.

Maintenant que c’est bon, je vous laisse suivre les étapes suivantes :

  1. Avancez mentalement d’un an dans le futur.
  2. Comment serait votre vie dans chacun des deux cas ? Détaillez autant que vous le pouvez.
  3. Quel scénario voudriez-vous vivre dans un an ? Pourquoi ?

Si vous le souhaitez, recommencez l’exercice avec d’autres délais : trois ans ou cinq ans, par exemple. Vous devriez avoir la même réponse : si ce n’est pas le cas, essayez de trouver pourquoi.

Exemple n°1 : Arrêter mes études pour lancer mon entreprise ?

Peut-être que vous avez une super idée d’entreprise. Vous avez d’un côté la possibilité de continuer vos études dont vous n’êtes pas fan, et de l’autre côté, celle de créer cette entreprise. Vous savez, au fond de vous, que l’option B est meilleure pour vous, mais vous avez peur de plusieurs choses dans ce scénario, par exemple les problèmes financiers, la difficulté de monter sa start-up, etc.

En utilisant l’avance rapide, vous savez immédiatement à quoi votre vie ressemblerait dans les deux cas de figure. Quand vous voyez comment votre vie sera un an après la création de votre entreprise, vous réalisez sûrement que la situation n’est pas si terrible que vous ne le croyiez. Certes, entreprendre implique quelques vraies difficultés, mais elles sont temporaires et ne s’appliquent que sur le court terme : rien que du travail acharné, de la persévérance et une bonne stratégie ne puissent régler. La perte de revenu potentielle de vos études serait seulement temporaire, puisque vous gagneriez rapidement un minimum d’argent avec votre entreprise, et que vous avez sûrement des personnes prêtes à vous aider au moins dans un premier temps.

De l’autre côté, au bout d’un an à continuer vos études, les désavantages liés vous paraissent plus évidents que jamais. Vous pouvez ressentir la fatigue d’étudier quelque chose que vous n’aimez pas pendant encore un an. C’est une sensation si horrible que de voir que votre entreprise ne sera toujours pas créée dans un an ! Et vous regrettez déjà l’année que vous avez perdue à ne pas faire ce que vous aimez dans la vie.

Ce que vous devez faire est clair. Arrêter vos études immédiatement pour créer votre entreprise est la réponse. Il vous faudra bien sûr quelques jours pour prévoir ça correctement et prévenir l’administration, mais au moins, vous savez ce que vous devez faire.

L’avance rapide, parfaite pour les décisions effrayantes

Tout l’intérêt de la méthode d’avance rapide, c’est que c’est une réflexion simple qui vous permet de « voir » immédiatement la réalité de chaque alternative que vous considérez. Ceci vous aide à reconnaître si une option vous mènera là où vous voulez être ou si vous allez finir dans une impasse, plutôt que de perdre un, deux ou trois ans avant de vous en rendre compte.

Une fois les conséquences vues, vous avez la réponse à votre question, ce qui clôt donc le dilemme. Je trouve que cette méthode est particulièrement efficace dans les situations où on a peur d’agir ou dans lesquelles on est trop bien installé pour changer sa situation. Parfois, la peur de ne pas réaliser nos rêves peut nous pousser à agir.

Méthode de prise de décision n°2 : La Vision Idéale

Si vous voulez sortir de la situation problématique actuelle, il vous faudra adopter une nouvelle façon de penser : l’esprit de quelqu’un qui est déjà dans votre situation idéale. C’est ce que j’appelle la Vision Idéale.

Comment l’appliquer

Prenez une décision que vous devez faire maintenant. Elle peut être la même que dans l’exercice précédent.

Exemple n°2 : Lancer mon entreprise ou rejoindre celle de mon ami ?

Disons qu’un de vos bons amis est en train de créer son entreprise, et voudrait vous avoir comme associé. Sa proposition vous fait hésiter. Votre ami est très intelligent. Vous savez que le projet peut, et va, réussir. Vous le respectez et vous savez que ce sera une excellente opportunité d’apprendre de lui ; vous êtes honoré qu’il vous ait fait cette proposition.

D’un autre côté, vous êtes en train de créer votre propre entreprise en ce moment. C’est quelque chose qui vous tient vraiment à coeur et que vous voulez faire depuis longtemps. Chaque entreprise vous prendra beaucoup de temps et vous ne pouvez pas jongler entre les deux.

En utilisant la Vision Idéale, vous créez votre carrière idéale. Et il s’avère que dans ce cas précis, votre vision, c’est de transformer votre passion en vraie carrière. Vous voulez que votre entreprise soit reconnue dans ce secteur. Vous voulez gagner un salaire conséquent chaque mois avec votre site, une conséquence tout à fait naturelle du fait d’être très bon à ce que vous faites.

Le vous de votre vision idéale vous montre bien qu’il faut refuser l’offre de votre ami et vous concentrer sur votre propre projet. Même si l’entreprise de votre ami est tentante aujourd’hui, elle vous distraira juste de votre véritable passion. Vous savez que le succès, l’apprentissage et le réseau vous viendront aussi avec le succès de votre propre entreprise.

La Vision Idéale, cruciale pour oublier une réflexion bancale

Ce qui est vraiment intéressant avec votre vision idéale, c’est qu’elle vous donne probablement un résultat très différent de ce qui vous paraît intéressant actuellement. Pourtant, ça ne le rend pas moins juste.

Souvent, on n’arrive pas à faire abstraction de nos problèmes parce qu’on n’a pas assez de recul dessus – et le souci avec ça, c’est que c’est justement notre manque de recul qui est à l’origine de ces problèmes. Approcher nos problèmes de cette façon va seulement les rendre plus gros, puisque nous arrivons à des mauvaises solutions. Finalement, on ne fait qu’entrer dans un cercle vicieux.

La méthode de la Vision idéale vous empêche de faire des décisions cycliques de ce type. Quand vous approchez votre choix du point de vue de votre vision idéale, vous vous éloignez de vos vues erronées, de vos croyances injustifiées et de votre réflexion fausse. Vous adoptez l’état d’esprit de quelqu’un qui a déjà résolu le problème, qui est plus avancé que vous, qui sait ce qu’il faut pour atteindre vos objectifs. Cette clarté est cruciale pour vous sortir de vos problèmes, de façon permanente.

Méthode de prise de décision n°3 : La Méthode du Coeur

La dernière méthode, celle du Coeur, prend sa source dans ce qui nous façonne vraiment : nos coeurs. Vous pouvez aussi vous dire que c’est suivre vos tripes ou votre intuition.

Comment l’appliquer

Oui, vous avez encore le droit d’utiliser la même décision que les fois précédentes. Maintenant, fermez les yeux. Libérez votre esprit et ne pensez plus qu’à cette décision en particulier. Écoutez votre cœur : que vous dit-il ? Que veut-il ? La voilà, votre réponse.

Exemple n°3 : Vous réconcilier avec un ami qui vous a trahi ?

Disons que vous avez un ami qui vous a trahi. Vous avez été incapable de lui pardonner pour ceci, et forcément, vos chemins se sont séparés. À un moment, cet ami a essayé de se rapprocher de vous, et vous l’avez ignoré parce que vous n’arriviez plus à lui pardonner.

Récemment, vous avez eu besoin de son aide parce qu’il maîtrise très bien un sujet en particulier. Vous pouvez le contacter, ou trouver quelqu’un d’autre qui sache faire. Vous n’avez pas vraiment besoin de vous réconcilier avec cette personne, puisque vous pouvez parler à d’autres, et ce sera très gênant de revenir en contact avec elle après toutes ces années. De plus, vous lui en voulez encore pour ce qu’il a fait. Logiquement, vous devriez simplement trouver quelqu’un d’autre.

Mais alors que vous écoutez votre coeur, il vous dit d’oublier votre rancœur et de vous rapprocher de cette personne. Non pas parce que vous avez besoin de son aide, mais parce que la rancœur est un sentiment stupide. Vous ne faites mal à personne d’autre qu’à vous-même. L’autre personne vous a déjà contacté auparavant, donc elle a déjà fait le premier pas, et vous êtes un salaud à refuser cette approche.

Votre cœur vous dit aussi que vos amitiés sont bien plus importantes que toute motivation autre que vous pourriez avoir. L’amour, pas la haine ni la peur, est la clé pour une vie heureuse. Vous pouvez continuer à vivre votre petite vie comme si ça ne vous touchait pas, mais vous lui en voulez toujours et vous refusez un lien avec lui pour cette raison. Cette rancœur que vous gardez avec vous ne fait que vous fatiguer. Elle vous déprime, elle ne vous apporte rien de positif.

Pardonnez-lui et rapprochez-vous de lui, pas pour lui mais bien pour vous. Aimez-le comme vous vous aimez vous-même, arrêtez de le juger mais donnez-lui une nouvelle chance.

Nos cœurs sont les boussoles de nos vies

Je pense que nos coeurs sont des boussoles extraordinaires pour nos vies. D’une façon ou d’une autre, ils ont la réponse aux questions que nous nous posons, même quand notre logique n’a pas encore tout à fait compris la situation. Avec un peu d’entraînement, ils peuvent nous aider énormément à faire les bons choix.

J’ai découvert que les décisions que j’ai faites en suivant mon instinct étaient généralement très bonnes, même si je n’avais pas de données logiques pour les accompagner à l’époque. Année après année, j’ai appris à plus suivre mes tripes plutôt que des facteurs extérieurs. J’utilise encore ma logique pour beaucoup de situations, mais au final, je laisse mon coeur décider de ce que je dois faire.

Pour ceux d’entre vous qui se spécialisent dans des domaines techniques ou logiques, le concept de suivre son coeur peut être complexe à comprendre. Le concept d’émotions lui-même peut vous échapper. D’ailleurs, vous n’arrivez peut-être pas à trier vos émotions. Prenez le temps de les comprendre, et de les prendre en compte plus souvent dans votre prise de décision.

Bien qu’au départ vous ne puissiez pas forcément gagner beaucoup en pertinence, avec le temps, vous verrez que votre coeur vous guide souvent vers une option plutôt qu’une autre. Bientôt, vous verrez à quel point il vaut mieux prendre des décisions ainsi qu’en suivant la logique. Votre esprit semble savoir ce qui va marcher ou non avant même que votre cerveau ne commence à réfléchir à la question.

Prendre la décision

N’importe laquelle des trois méthodes ci-dessus devrait fournir une réponse claire à vos dilemmes. Parfois, une méthode peut vous donner une réponse assez floue : dans ce cas, utilisez-en une autre et tout devrait bien se passer.

Concernant mon propre dilemme de démissionner ou rester encore quelques années au bureau, la raison d’être du dilemme était que je n’étais pas heureuse à mon travail. Mon coeur (méthode n°3) me criait de régler ce problème. Quand j’ai pensé à ma vision idéale (n°2), j’ai eu l’impression que les deux alternatives iraient bien. Finalement, c’est l’avance rapide (méthode n°1) qui m’a décidée. Si vous utilisez les trois méthodes et qu’elles vous donnent la même réponse, c’est un signe très clair que c’est le meilleur chemin à suivre.

Je n’ai jamais été dans une situation où mes méthodes se contredisaient. Je ne pense d’ailleurs pas que ce soit possible, puisque les trois méthodes ont pour objectif de vous emmener à votre vie idéale.

Vérifier votre décision

Il faut que votre décision finale vous apporte quelque chose. Pour ceci, voyez les 3 critères suivants :

  1. Cette décision me rapproche-t-elle de ma vie idéale ? (Si ce n’est pas le cas, vous ne devriez même pas vous poser la question.)
  2. Me rendra-t-elle heureux ? (Votre décision devrait vous rendre heureux. Si ce n’est pas le cas, alors vous avez raté quelque chose. La vie, c’est fait pour être heureux et faire ce que vous aimez.)
  3. Si je ne le fais pas, est-ce que j’aurai des regrets ? (Une bonne décision ne devrait pas vous donner de regrets. Je pense qu’il vaut mieux prendre des risques plutôt que de se demander ce qui aurait pu arriver. Au moins, avec le premier choix, je sais que j’ai fait de mon mieux.)

Si vous avez un « oui » aux deux premières questions et un « peut-être » ou « oui » à la troisième, vous êtes sur la bonne voie.

Conclusion

Parfois, la réponse que vous obtenez ne vous plaira pas. Peut-être que vous ne voulez pas vous lancer tout de suite, peut-être ne voulez-vous même pas y penser. Parfois, mes propres méthodes me donnent un résultat que je n’aime pas. Et pourtant, il y a de la vérité derrière ça. Beaucoup de vérité, même.

J’ai découvert, à force d’expérience, que c’est seulement quand j’arrête de fuir que je commence à vraiment gérer mes problèmes. N’oubliez pas : mal penser, c’est trouver les mauvaises solutions, ce qui perpétue nos problèmes. Il faut donc changer de point de vue.

Cet article est une traduction, effectuée avec l’aimable autorisation de notre partenaire Celestine Chua de Personal Excellence. Vous pouvez en trouver la version originale, en anglais, ici.

Par Lexane Sirac

J'ai grandi au Québec puis à Grenoble. Après avoir obtenu mon bac à 15 ans, j'ai arrêté mes études pour faire du sport à haut niveau jusqu'à ce qu'une blessure me renvoie sur les bancs de l'école. J'ai fondé Réussir Mes Études en janvier 2012, avant d'intégrer l'emlyon et de décider de faire de l'écriture mon métier.

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