Quand on pense « réviser », on pense typiquement à passer des heures et des heures, chaque soir, à tenter d’apprendre un manuel de la taille d’un dictionnaire par cœur. Avec des points bonus si on est encore dessus à minuit, et encore plus de points si on s’endort sur ledit manuel. Et ça se traduit souvent par un « hein ? à peine la moyenne ? Mais j’ai passé des heuuuures à réviser ! » Justement : il est inutile et contre-productif de vouloir travailler pendant des heures.

Alors combien de temps de travail faudrait-il réserver à chaque tâche ? Entre 20 et 50 minutes. Notre cerveau a besoin de temps pour assimiler ce qu’il a lu : si vous étiez en train de faire du sport pour réviser, est-ce que vous y passeriez des heures entières sans faire de pause, d’étirements, aller chercher à boire ou ralentir le rythme ? J’espère que non : vos performances en souffriraient, et votre santé aussi. Pourtant, c’est bien ce que vous exigez régulièrement de votre cerveau quand vous l’entraînez à apprendre vos cours !

Si vous écrivez « faire rapport d’histoire » sur votre to-do list… vous ne le ferez jamais. Vous n’allez pas vous réveiller un matin avec un grand sourire sur le visage, allumer votre ordinateur et vous dire « aujourd’hui est le jour rêvé pour faire ce rapport de 65 pages, que je rendrai ce soir ! ». Ça n’arrivera pas. Mais vous pouvez le faire petit à petit. Cloisonnez plutôt ainsi votre temps de travail :

• Trouver une problématique (20 minutes)
• Trouver des sources sur le sujet (30 minutes)
• etc.

Votre problématique ne doit pas être complète. Vos sources ne doivent pas être exhaustives. Vous n’êtes pas obligé de finir pendant le temps imparti ; par contre, vous devez arrêter après ce temps. Travailler correctement pendant 20 ou 30 minutes vous mènera bien plus loin que de vous perdre sur une certaine tâche, ou pire encore, sur un projet global, pendant des heures. Parce que travailler 20 minutes, c’est travailler 5 chansons, c’est moins qu’une pause goûter ou qu’un épisode de série : c’est faisable.

Une fois vos tâches fixées, lancez un chronomètre (pas la peine de prendre cet air paniqué et de courir chercher un timer de cuisine en forme de canard à Ikea, vous en avez un sur votre téléphone, ne procrastinez point) et lancez-vous. Même si vous ne vous sentez pas prêt. Commencez par le plus difficile, vous en serez débarrassé ! Vous procrastinez sur un sujet précis depuis une éternité ? Prenez vingt minutes et faites-le. Seulement ça et rien d’autre. Ça peut être la relecture d’un travail, de l’écriture, des révisions, des formalités administratives (je souffre, personnellement, d’une phobie administrative au stade terminal) ou encore la lecture d’un chapitre d’un livre ; quoi que ce soit, posez-vous 20 minutes, et débarrassez-vous en une bonne fois pour toutes.

Vous n’avez pas fini ? Tant pis. Arrêtez-vous net. Faites une pause : préparez-vous du thé (meilleur que les boissons sucrées et que le café !), dansez dans votre chambre sur du Beyoncé pendant cinq minutes, étirez-vous, aérez la pièce, faites la vaisselle, ou mieux encore, allez dehors. Vous souvenez-vous de quand vous étiez au collège et qu’on vous interdisait de rester dans la salle de classe pendant les pauses (et à l’époque, vous n’en aviez peut-être pas envie non plus) ? Ce n’est pas parce que vous avez votre bac que vous devriez vous enfermer à l’intérieur toute la journée et ne rien faire au soleil, même si vous n’en avez pas forcément envie !

Si vous ne vous sentez pas motivé pour continuer, inutile de vous forcer : c’est que la pause n’a pas été suffisante. Rallongez-la et trouvez autre chose à faire. Mais si vous avez l’impression que vous êtes prêt à continuer ce que vous avez fait jusqu’à maintenant, voire, mieux encore, de le terminer, alors foncez ! C’est que vous en êtes capable, et que votre pause forcée aura été utile.