Régulièrement, les revues étudiantes et autres journaux d’élèves publient des articles sur la malbouffe des étudiants. En fait, en anglais, il existe même une expression spécifique, « Freshman 15 », pour désigner les sept kilos pris en moyenne par les étudiants de première année dans les universités américaines. L’étudiant moyen, au budget très limité, préfère le dépenser pour se faire plaisir que pour acheter des légumes ; il se nourrit de pâtes, et quand il sort, de pizza ou de hamburgers.
Selon une étude des universités de Paris, 71% des étudiants interrogés (environ 2000 personnes) mangent trop de calories par jour et 19% n’en mangent pas assez. 10% seulement de la population étudiée dans cet article ont un apport calorique équilibré, soit 2400 calories par jour (avec une marge de plus ou moins 10%).
Conclusion ? La plupart des étudiants mange mal, et vous aussi, très probablement. Pourtant, un étudiant qui se nourrit bien aura des meilleurs résultats, sera moins souvent malade, sera de meilleure humeur… Que de bénéfices pour un peu de temps passé à cuisiner et d’argent dépensé en fruits et légumes plutôt qu’en pâtes et pizzas surgelées.
La plupart des étudiants invoquera le sujet de l’argent pour expliquer le fait de ne pas bien se nourrir. Manger bien, ça coûte beaucoup – ou en tout cas, c’est ce que beaucoup de personnes pensent, et un petit budget équivaut généralement à de la nourriture de basse qualité pour des étudiants. Mais est-ce vrai ? J’ai souvent vu des étudiants manger un Mars entre deux cours ; ce n’est pas cher et ça ne demande aucune préparation. Bon. Mais un Mars, ça coûte 1€ (du moins, aux distributeurs de ma fac). Et il y a bien d’autres alternatives, beaucoup plus bénéfiques pour la santé et délicieuses, pour beaucoup moins cher. Pour un euro, vous pouvez acheter un bon kilo de bananes ou de pommes, de quoi vous offrir un goûter tous les jours pendant environ une semaine. En passant des produits tout prêts à des fruits pour vos collations et vos petits déjeuners, vous ferez déjà d’importantes économies et pouvez également vous passer de pas mal de compléments alimentaires, vitamines, et cafés, puisque vos fruits vous apportent de l’énergie (je pense en particulier aux oranges et pommes vertes) et des vitamines.
Un autre problème pour les étudiants, ce sont les apports en fer et en protéines. Pour éviter les carences en viande (puisqu’on a tendance à confondre viande rouge et protéines), les étudiants vont se faire un steak haché. Cuit avec beaucoup de matières grasses, et accompagné de ketchup, histoire de gâcher tout ce qui pouvait être bon à la santé dans ce steak. Alors certes, il y a des protéines et du fer dans la viande rouge, mais il existe d’autres solutions tout à fait viables. L’absorption du fer d’origine non animale est principalement augmentée par la vitamine C (multiplication de l’assimilation par 3 si vous mangez une orange en plus de votre repas) et la cuisson (elle passe de 6 à 30% pour les brocolis cuits à la vapeur, par exemple). Quelques solutions bon marché et riches en fer, par exemple, seront les algues (en particulier la spiruline), les graines de tournesol et de sésame, les lentilles, les épinards, les noix, la menthe… Vous pouvez donc trouver des substituts très intéressants et pour tous les goûts pour le fer comme pour les protéines (pour lesquels on conseillera en particulier les sardines, le brocoli, la spiruline à nouveau, et l’association céréales-légumineuses (ex. des lentilles et du riz).
N’oubliez donc pas qu’aller à la fac et devenir étudiant, ce n’est pas forcément dire adieu à la moindre notion de diététique. Vous pouvez continuer à bien manger et à rester en forme sans avoir à prendre un crédit sur vingt ans pour faire vos courses ! Une nourriture saine peut coûter moins cher que des plats tout prêts, et est souvent facile à conserver longtemps. Mieux encore, beaucoup de fruits et légumes n’exigent aucune préparation !