Tout d’abord, il est essentiel d’expliquer de quoi on parle quand on mentionne la blockchain.
La blockchain, qu’est-ce que c’est ?
C’est facile en fait : la blockchain, c’est une chaîne de blocs ^^
Oui… mais, quels blocs ? Quelle chaîne ?
Chaque bloc contient des données. Chaque chaîne est un lien cryptographique (soit des calculs mathématiques tellement compliqués qu’il n’est pas possible de les falsifier). Chaque bloc est relié avec des chaînes qui rendent infalsifiables et disponibles, ces fameuses données à l’ensemble de la chaîne.
L’exemple le plus connu de l’utilisation de la blockchain pour faire quelque chose de concret est le bitcoin. Cette cryptomonnaie est basée sur la blockchain, c’est une des utilisations possibles de cette technologie, mais pas du tout la seule !
La blockchain, à quoi ça sert ?
A répondre au “problème des généraux byzantins” enfin… pas des vrais… mais tout de même, c’est une belle image ! Imaginez des généraux byzantins qui n’ont aucune raison valable de se faire confiance mais qui doivent partager des données tout en étant sûrs que celles-ci restent sûres. La solution ? La blockchain.
La blockchain est une base de données décentralisée disponible sous forme de registres à tout membre de la chaîne. La sécurité y est assurée par des liens cryptographiques.
Pourquoi la blockchain peut influencer mon parcours académique et professionnel ?
Comme expliqué dans cette interview de la députée très blockchain, Laure de la Raudière et le dans le rapport du think tank Le Plus Important : la blockchain est vouée à faire disparaître des emplois et en créer de nouveaux. Si je suis étudiant en 2020, la question me concerne donc particulièrement, car il y a de fortes chances que je finisse mes études dans un contexte où certains emplois seront en voie de disparition ou réinventés, et où d’autres emplois viendront d’être créés et m’accueilleront à bras ouverts !
Des profils techniques… mais pas que.
Certes, la plupart des profils recherchés par les entreprises et les institutions sont “techniques”, la plupart des offres concernent les “développeurs blockchain”. Le graal des recruteurs est actuellement “architecte blockchain”.
Ces profils sont cependant recherchés par des types d’organisations très différentes : de startups, en passant par les grandes entreprises de la tech, les banques, grands groupes du CAC40 en général, mais aussi des organismes de recherche (CEA par exemple) … il y en a donc pour tous les goûts !
Et toutes les affinités ! Quand certains utilisent la blockchain pour parfaire des chaînes logistiques (Carrefour, LVMH) d’autres s’en servent pour innover dans le système bancaire, mais aussi dans l’humanitaire (le projet Unicef ou l’ONG AidBricks).
Au-delà des profils techniques, des compétences plus “littéraires” : commercial, marketing, journalisme, droit etc. ayant une sensibilité “blockchain” sont également recherchés.
Ledger, entreprise française devenue leader mondial sur la niche de produit que représente un wallet (portefeuille pour les cryptomonnaies) en plus de recruter des profils techniques embauche également des personnalités intéressées par le sujet pour occuper des postes de sales, marketing, social media manager.
D’autres entreprises internationales sont dans le même cas de figure, comme en témoignent les pages de recrutement de Calibra, Binance etc. d’autre poids lourds du secteur.
Les cabinets d’avocats ayant déjà connu la vague “RGPD”, sont maintenant submergés par les demandes estampillées “blockchain” des entreprises.
Le journalisme, secteur pourtant en crise depuis quelques années, connaît un renouveau avec les jeunes médias spécialisés, comme le montre Le Journal du Coin en pleine expansion. D’autres youtubeurs tels que Hasheur ou Cryptomatrix sont devenus de véritables influenceurs du secteur et ont su tirer leur épingle du jeu en créant leurs entreprises respectives.
A Paris, mais aussi en région et à l’étranger
Si CoinHouse (l’historique et ancienne “Maison Du Bitcoin” NDLR) est située à Paris, les lieux de travail en région ou à l’étranger ne manquent pas.
Bitcoin Avenue a ouvert ses bureaux à Caen, quand Leonod a été créé et continue de grandir à Lyon, et la Blockchain Valley Vittel et son incubateur accueillent de plus en plus d’entrepreneurs dans le cadre idyllique des Vosges. Des entreprises européennes comme CoinMetro engagent des développeurs en remote (télétravail depuis n’importe où). Et Malte reste le paradis des auto-entrepreneurs de la cryptomonnaie qui s’y pressent pour une fiscalité douce combinée à une législation claire et avancée.
Un potentiel pour les entrepreneurs
Le mot blockchain est souvent décrié comme un “buzzword” pour les investisseurs…On dit qu’il surfe sur la tendance actuelle et permet de lever des millions dans un claquement de doigts…
Concrètement la blockchain peut pourtant résoudre des problèmes et moderniser certains process, comme le montre cette belle matrice, il suffit pour cela de se poser quelques questions 🙂
Cela ne concerne pas que la traçabilité dans les supermarchés, comme l’a prouvé par exemple la startup BTU Protocol et son concept permettant d’utiliser la blockchain pour moderniser les bons de fidélisation sur papier devenue ringarde.
Au-delà de l’aspect “shiny” que peut avoir le mot “blockchain” lors d’une levée de fonds, les spécificités des sources de financements via des utility token peuvent avoir leurs avantages. Les levées de fonds en cryptomonnaies (ICO puis STO) en témoignent, et sont totalement légales depuis la loi PACTE et le premier visa de l’AMF accordé.
Si vous voulez créer une entreprise, vous pouvez donc mettre la blockchain au cœur de votre projet entrepreneurial s’il est pertinent, nul doute qu’il vous permettra de lever des fonds, et vous pouvez aussi utiliser les possibilités offertes par la cryptomonnaie pour financer votre projet de manière innovante.
Pour résumer : que vous vouliez devenir développeur, juriste, entrepreneur, chargé de marketing ou commercial ; que vous vouliez vivre à Paris, Lyon, Caen, Malte ou San Francisco, et que vous vouliez travailler au sein d’un grand groupe français ou étranger, d’une startup, d’une institution ou d’un cabinet d’avocat… vous intéresser à la blockchain peut être pertinent pour votre avenir. Et payant. Car l’écosystème blockchain étant encore très jeune, les talents manquent et les salaires sont donc plus élevés que la moyenne.
Comment commencer mon initiation à la blockchain en tant qu’étudiant ?
Les écoles ouvrent petit à petit leurs cours “blockchain”, que ce soit HEC, l’INSEEC ou l’INRIA, Mines Telecom, Telecom Paristech… ou l’Université de Malte qui a carrément ouvert un département blockchain !
En France, l’association Kryptosphère a connu une folle ascension en l’espace de quelques années seulement. Au départ, uniquement concentrées sur des écoles de commerce, elle s’accroît maintenant dans les Écoles d’ingénieurs et permet même à certains étudiants de s’impliquer dans les travaux menés par l’Union Européenne (via l’INATBA).
Les Grandes Écoles ont également créé leurs propres associations, ainsi Blockchain@HEC Alumni a invité Ledger, Binance et l’expert Pierre Paperon pour leur conférence de rentrée de septembre dernier.
Les cours en ligne permettent d’avoir une base solide de connaissances et certaines prestigieuses universités comme Stanford ou Harvard en proposent.
Des écoles spécialisées ont été créées comme Alyra en France.
Quelques pistes pour aller plus loin
- Pour rejoindre l’association étudiante incontournable Kryptosphère
- Pour les offres d’emplois, le groupe facebook cfc jobs #blockchain #cryptomonnaie #wizard
- Vous avez une idée de projet et voulez monter votre startup loin de la grisaille parisienne ? Soyez incubé gratuitement pendant un an à la Blockchain Valley Vittel
- Faire partie gratuitement de la plus grande communauté francophone sur la cryptomonnaie et la blockchain → le groupe Facebook du CFC où chacun est libre de partager ses informations et questions
- Pour créer votre startup à Paris, l’incubateur dédié à la blockchain à la Station F est ChainAccelerator
Des sources d’information basiques pour mieux comprendre
L’actu blockchain sur Twitter
- Les “journalistes blockchain” à suivre : @Elsa_Trujillo_ et @gregory_raymond
- Les “députés blockchain” à suivre sur Twitter : @lauredlr, @JeanMichelMIS, @Pierr_Person
Article écrit par Louise Valentina Bautista Gomez (LVBG)