Réussir Mes Études, c’est un blog qui, comme son nom l’indique, a pour but de vous aider à atteindre l’excellence dans celles-ci. Excellence & études, deux concepts étroitement liés dans la société française, qui, historiquement, est très attachée à la culture du diplôme.
Être scolarisé jusqu’à l’obtention d’un baccalauréat, réaliser des études supérieures et enfin s’insérer sur le marché de l’emploi est le modèle classique emprunté par la majorité des français. Ce parcours, encouragé par nos politiques successives a pour but d’élever le niveau de qualification des néo-travailleurs, afin que ces derniers demeurent compétitifs dans un contexte de concurrence à l’emploi globalisée.
Pour réussir (1) en France, il suffit donc théoriquement de suivre ce modèle, qui permet une transition adaptée entre les vies de lycéen, d’étudiant et de travailleur.
Mais si dès la sortie du lycée vous vous sentiez prêt à sortir le grand jeu ?
Que ce soit dans ma vie d’enseignant, auprès des cercles d’entrepreneurs ou dans mon entourage, j’ai rencontré de nombreux profils. L’un d’entre-eux m’a particulièrement marqué : les 15/18 ans porteurs de projet. Je place derrière ce terme ceux qui, très tôt aspirent à entrer dans le monde du travail (2), avec un projet qui leur tient à cœur de développer.
Dans mes échanges avec ces jeunes, une question centrale revient systématiquement :
« Est-ce que je dois faire des études supérieures ou me lancer dans mon projet dès l’obtention du bac ? «
Aucune des deux options n’est une évidence, tant ce choix est personnel et dépend de votre profil. Aussi je ne vais pas préconiser tel ou tel modèle, mais plutôt mettre en avant quelques pistes de réflexions et ma vision de la chose.
Poursuivre des études supérieures, c’est le choix de la raison, du bon sens. Peut-être pas pour vous, mais aux yeux de la société si, car la norme découle de la pensée majoritaire. Ne pas faire ce choix, c’est prendre le risque de se poser en marge du système.
À première vue, j’aurais plutôt tendance à vous inciter à quitter les sentiers battus, car j’aime beaucoup l’idée qu’on puisse s’en sortir à contre-courant des pensées dominantes. Pourtant je ne le ferai pas, car je pense que notre machine à rêve de réussite est verrouillée.
Dans le titre de cet article, je parle de self-made-man, vous savez ces hommes et ces femmes qui ne doivent leur réussite qu’à eux-mêmes, en étant parti de rien ou presque. Malheureusement je pense que cet idéal est révolu, ou en tout cas que les élus seront de plus en plus rares. Cela réside pour moi du fait que nous sommes entrés dans un système complexe, dans lequel évoluer nécessite toujours plus de connaissances. De la complexité de ce modèle en découle les différents éléments du verrou, que seul un savoir fort et des compétences larges permettent de surmonter. Sans les armes nécessaires, le risque d’échec de votre projet est important
Ces armes, qui sont la clé, peuvent être acquises en autonomie, sans formation. Ce n’est pas la voie la plus évidente, mais grâce à internet notamment, et sa culture du “do it yourself”, c’est possible. Encore récemment des amis issus de formations prestigieuses me confiaient que le gros de leurs études se résumait à du bachotage, que n’importe qui peut trouver sur la toile.
Dans l’absolu, développer vos compétences en suivant une formation diplômante ou via internet mène à un résultat similaire (3)… Malheureusement au yeux de la société, la perception sera bien différente. Prenez deux grands crus de Bordeaux, le premier dans une bouteille avec l’étiquette et le second dans une bouteille sans, vous constaterez que la première inspire la confiance et la seconde la défiance. Le problème est exactement le même avec le savoir. Le diplôme est une étiquette, c’est une garantie pour vos partenaires que vous maîtrisez votre sujet. Sans diplôme, même si votre projet est clair et que vos compétences sont réelles, vous risquez de vous heurter à un mur.
C’est toute la difficulté de la voie entrepreneuriale actuelle. Le processus de création et de développement est conditionné par la confiance obtenue auprès de multiples acteurs. Votre unique confiance en vous-même et en votre projet s’avèrera souvent insuffisante pour atteindre vos ambitions. Et quoi de mieux pour gagner la confiance de vos partenaires que d’être issu de milieux connus et reconnus ?
La manière dont je présente ce verrou est plutôt péjorative, dans le sens où elle vous prive d’une partie de votre liberté d’entreprendre. Je pense néanmoins qu’elle a des vertus. Suivre des études supérieures, c’est votre assurance vie en cas d’échec, qui rappelons-le sont nombreux quand il s’agit de création d’entreprise. Cette assurance vous aidera à rebondir plus facilement, quitte à retenter plusieurs fois l’expérience si c’est votre souhait, et vous permettra de rassurer vos proches, qui peuvent être inquiets de votre situation.
Loin de ma volonté initiale de ne pas préconiser tel ou tel choix, à la lecture de cet article, un modèle apparaît sans doute plus opportun. Pourtant…
Si jamais vous pensez que votre projet ne peut que fonctionner, de par le contexte dans lequel il s’inscrit, de par l’attente suscitée par le marché, et que dans quelques années il sera obsolète ? C’est mon côté idéologique qui parle, mais je pense que parfois certaines convictions sont si viscérales qu’elles ne peuvent qu’être couronnées de succès. Alors pourquoi pas se lancer, d’autres ont réussi, vous êtes peut-être le prochain !
(1) La réussite étant un idéal très subjectif, j’entends par celle-ci une insertion dans la vie active qui vous convient.
(2) Je parle ici des jeunes qui sortent des formations générales technologiques et professionnelles, et qui souhaitent se lancer dans des métiers où l’apprentissage n’existe pas. Ce dernier demeurant la meilleure voie d’insertion pour les filières qui le proposent.
(3) En termes de connaissances pures. Car même si elle est difficilement quantifiable et variable d’un établissement à l’autre, il existe une véritable plus-value quant à l’apprentissage en présentiel, avec des enseignants parfois incroyables. Cette dimension est inexistante ou presque sur internet, où le traitement et l’analyse de l’information nécessite beaucoup de discernement afin démêler le vrai du faux. (savoir s’informer)