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Réussissez votre PACES (2/6) – Trouver une méthode de travail

Cet article est le second d’une série de six articles consacrés à la réussite de la première année d’études de médecine : après un petit article introductif, nous entrons enfin dans le vif du sujet : le travail en P1 !

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

La P1 doit se préparer dès le mois d’août : Trouvez un moyen d’accéder aux cours de l’année à venir (ou à défaut ceux de l’année passée) et familiarisez-vous avec le programme de l’année. Les programmes évoluent généralement assez peu. Si vous êtes à la faculté de Grenoble, sachez que vous pouvez trouver les cours du DVD des années passées ici. Vous vous rendrez rapidement compte de la masse de choses à apprendre. Je vous conseille de commencer dès le mois d’août à apprendre les cours des disciplines qui demandent beaucoup de travail d’apprentissage par cœur (la chimie et l’histologie par exemple) et les disciplines qui nécessitent une très bonne compréhension : la physique et les mathématiques.

Vous allez devoir rapidement trouvez votre méthode de travail. Il existe autant de méthodes de travail que d’étudiants, néanmoins il y a quelques points communs aux méthodes de ceux qui ont réussi leur P1 :

Comprenez avant d’apprendre par cœur : Il est inutile d’apprendre par cœur des cours que vous ne comprenez pas. Si une notion n’est pas très claire dans un cours, n’hésitez pas à prendre quelques minutes pour trouver des informations supplémentaires sur internet ou dans des livres. Officiellement, vous n’avez pas besoin de livres supplémentaires pour préparer votre P1, mais en pratique, il est très utile voire indispensable d’avoir au moins les livres suivants.

  • Un atlas d’anatomie : comptez entre 60 et 90€ pour un bon livre. L’Atlas d’anatomie humaine de Franck Netter (éditions Masson) est l’ouvrage de référence en matière d’anatomie. Ce livre vous servira tout au long de votre cursus médical.
  • Un atlas de biochimie : la biochimie est une discipline complexe, intégrant une foultitude de mécanismes. Je vous recommande l’achat d’un livre complet sur la biochimie (pas un livre portant uniquement sur les cours de PACES) avec beaucoup de schémas, car vous n’aurez de cesse de vous y référer en P1 et dans les années ultérieures. Comptez entre 30 et 50€ pour un bon livre. Personnellement j’utilise l’Atlas de biochimie humaine de J.Koolman (éditions Lavoisier)

Ne faites aucune impasse : Dites-vous bien que chaque cours travaillé vous fait gagner des places au concours. Ne faites pas d’impasse sur les cours faciles car ils sont travaillés par tous les étudiants et vous risqueriez de perdre des places. Ne faites pas non plus d’impasse sur les cours difficiles car beaucoup d’étudiants ne les travaillent pas (généralement la biochimie et la biophysique) et cela vous permettra de gagner des places.

Faites travailler votre mémoire : étant donné la masse d’informations à retenir, votre apprentissage doit être actif. Mobilisez un maximum d’activités intellectuelles pour mémoriser les informations

  • Lisez votre cours attentivement, en faisant des liens avec le contenu des autres cours. N’hésitez pas à lire à haute voix avec le ton et les gestes, à déambuler dans la pièce, voire même à déclamer vos cours comme un professeur. Certains étudiants s’enregistrent pour se réécouter plus tard.
  • Chantez vos cours sur des airs que vous aimez
  • Surlignez et/ou soulignez les mots clés sur vos polycopiés
  • Réécrivez le plan et les mots clés, redessinez les schémas, les dessins anatomiques etc. (Je vous conseille pour cela l’achat d’un tableau blanc)
  • Faites des fiches murales : n’hésitez pas à accrocher chez vous de grandes feuilles de papier avec des schémas colorés reprenant des points difficiles de vos cours, ou avec les nombres que vous devez retenir par cœur écrits en gros et en couleur par exemple. Assurez-vous qu’elles soient bien en vue, de façon à ce que vos yeux se posent régulièrement dessus : sur un mur, une porte, une lampe de bureau, un miroir etc. C’est un des moyens que je trouve les plus efficaces pour stimuler la mémoire à long terme, et qui vous permettra de vous souvenir de petits détails pendant des années.
  • Usez et abusez des moyens mnémotechniques : cherchez sur internet des moyens mnémotechniques existants ou créez en vous-même de nouveaux, pour retenir par exemple la liste des acides aminés essentiels (Le très lyrique Tristan fait vachement méditer Iseult), ou la classification périodique des éléments (apprendre par cœur les 4 premières lignes vous fera gagner beaucoup de temps au concours).
  • Utilisez les anecdotes, les blagues, les jeux de mots… : souvent les profs illustrent leurs cours par des anecdotes (personnelles, professionnelles, historiques ou culturelles), certains font des blagues ou des jeux de mots. Les relire et les associer mentalement aux cours peut vous aider à marquer votre mémoire.
  • Regardez sur internet des vidéos abordant le sujet du cours.
  • Faites réviser vos camarades de P1 en les interrogeant : certains étudiants choisissent de réviser en groupe. Attention, ne perdez jamais de vue que vous êtes tous concurrents.

Toutes ces activités mobilisent des zones différentes de votre cerveau qui sont autant de portes d’entrées vers les centres de la mémoire

Retenez le nom des professeurs : il arrive que deux cours se contredisent. Dans ce cas, je vous recommande d’apprendre les deux informations de façon indépendante, avec le nom des profs : au concours, le nom du prof qui a posé la question est toujours indiqué. Bien sûr, pour votre connaissance personnelle, il est préférable de chercher dans vos livres ou sur internet lequel des deux a raison.

Faites des fiches : la très grande majorité des étudiants reçus au concours font des fiches. Elles servent non seulement à stimuler votre mémoire par l’écriture, mais aussi à créer un support pour réviser efficacement quand le moment sera venu. Là encore, il existe autant de méthodes que d’étudiants. Personnellement, pour optimiser mes fiches, je suivais les règles suivantes :

  • Être exhaustif : presque tout le contenu des cours doit être repris dans les fiches, quitte à s’affranchir d’une syntaxe correcte et à utiliser abusivement des abréviations et des acronymes. N’oubliez pas que chaque détail omis est un risque de perdre des places au concours.
  • Faire tenir un maximum d’information sur un minimum de surface. Certains étudiants choisissent aussi de n’écrire qu’au recto de la feuille, de façon à pouvoir mettre les fiches côte à côte pour voir d’un seul coup d’œil le cours entier : cela permet de mieux les assimiler.
  • Être lisible et facilement modifiable : la réalisation des fiches ne doit pas prendre trop de temps. Il est préférable d’adopter un code simple dès le début de l’année et de s’y tenir jusqu’au moins de juin (un code couleur et de style d’écriture par exemple). Si vous êtes à l’aise en informatique, je vous recommande de faire des fiches directement à l’ordinateur (il sera plus facile pour vous de les modifier ultérieurement, de les réimprimer proprement etc).

Gérez votre temps

  • Fixez vous des objectifs à moyen terme (le dimanche, pour la semaine) et à court terme (le matin, pour la journée) : vos objectifs d’apprentissage doivent être qualitatifs et non quantitatif. Autrement dit, plutôt que de vous fixer une durée de travail par jour, fixez-vous des objectifs en termes de chapitres appris : par exemple dites vous « aujourd’hui, je dois apprendre les chapitres 4 à 8, quel que soit le temps que cela va me prendre ». Soyez réaliste dans vos objectifs : si vous les atteignez plus tôt que prévu, profitez en pour vous avancer sur la suite. Dans tous les cas, évitez de revoir ces objectifs à la baisse.
  • Ne comptez pas vos heures : attendez-vous à travailler en moyenne 10h par jour, 7 jours sur 7, sans vacances jusqu’au concours. Néanmoins, 10h par jour n’est qu’une moyenne : certains étudiants ne travaillent jamais plus de 7 heures, d’autres jamais moins de 12 ou 13 heures par jour. De plus, certains cours s’avèreront parfois plus difficiles qu’ils s’en avaient l’air : ne renoncez pas à vos objectifs, quitte à y consacrer 2 ou 3 heures de plus que prévu.

Évaluez vos connaissances : il est important que vous soyez sûr de vos connaissances, et que vous sachiez en permanence votre rang dans le classement de votre promotion.

  • Soyez exigent avec vous-même : en P1, chaque mot compte, que ce soit dans les cours, dans les questions, ou dans les réponses des épreuves. Il arrive même que la position d’une virgule dans la phrase ai de l’importance aux yeux du professeur. Apprenez également à repérer les pièges, en particulier dans les énoncés précédant les QCM : par exemple, certains profs demandent parfois de sélectionner les items faux (au lieu des items justes).
  • Allez à toutes les séances de tutorat : si votre faculté met en place un système de tutorat vous donnant votre classement dans la promotion, ne manquez aucune séance : les séances sont généralement supervisées par les professeurs. A Grenoble en 2011, 168 des 169 étudiants reçus avaient assisté à toutes les séances de tutorat (et 1 étudiant avait manqué 1 séance ^^).
  • Faites des colles : si vous êtes inscrit dans une prépa privée proposant des colles, faites en le plus possible, à moins que votre faculté n’organise déjà des séances de tutorat, auquel cas celles-ci vous permettront de vous confronter à un maximum d’étudiants, et d’avoir des questions relues et préparées par les professeurs posant les questions au concours.
  • Faites toutes les annales du concours : méfiez-vous des annales datant de plus de 6 ou 7 ans : le programme et les professeurs auront probablement trop changé depuis. Réservez les annales des 2 années les plus récentes pour vos dernières révisions, pendant la dizaine de jours précédant le concours.
  • Trouvez des méthodes pour tester vos connaissances chaque jour : un cours su est un cours pour lequel vous pourriez remplacer le prof. Personnellement, en fin de journée, je reprenais le titre de chaque cours et je m’entrainais à le réexpliquer du début à la fin, sans regarder mes fiches bien sûr.
  • Faites-vous interroger par vos camarades de P1 : certains étudiants aiment travailler en petits groupes, mais ne perdez jamais de vue que vous êtes tous concurrents.

La méthode de travail est un des points clés de la réussite de la P1. Le mieux est de trouver sa propre méthode dès la première semaine de cours, et de l’appliquer tout a long de l’année. C’est là qu’intervient un autre point clé de la réussite de la P1 : l’endurance ! En d’autres termes, il faut tenir le rythme jusqu’au concours et travailler en moyenne 10 heures par jours, 7 jours sur 7, pendant 9 mois, sans vacances. Cela fera justement l’objet du troisième article de cette série sur la réussite de la P1 : comment tenir ce rythme tout au long de l’année ?

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, en particulier sur l’utilisation du DVD à Grenoble ou ailleurs, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

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Réussissez votre PACES (1/6) – Introduction

Cet article est le premier d’une série de six consacrés à la réussite de la première année des études de médecine, mieux connue sous le nom de P1, et officiellement appelée PACES (Première année commune aux études de santé). Restez connectés : un nouvel article paraîtra tous les deux jours.

  1. Introduction
  2. Trouver une méthode de travail
  3. Tenir le rythme pendant 9 mois
  4. Rester motivé toute l’année
  5. Les révisions et le concours
  6. L’après-P1

Pour savoir à quoi vous attendre pendant le cursus médical, lisez mon article S’engager dans des études médicales, évoquant la quantité de travail, la dimension psychologique, scientifique et humaine etc.

Avant de rêver à votre future spécialité médicale, vous devez commencer vos études de médecine par le commencement : la première année des études médicales (la PACES = la P1). Tout bachelier peut s’inscrire en PACES. C’est un des principes de l’accès à l’enseignement universitaire français. La P1 est commune à quatre cursus, et ce n’est qu’à la fin de l’année que vous choisirez entre médecine (pour devenir médecin), odontologie (pour devenir dentiste), maïeutique (pour devenir maïeuticien, aka sage-femme) et pharmacie (pour devenir pharmacien).

Contrairement aux licences, la P1 est sanctionnée par un concours, et seuls les étudiants réussissant ce concours seront admis en deuxième année. Le numerus clausus (nombre d’étudiants reçus au concours) de chaque université est fixé en début d’année par l’Etat. Vous trouverez sur le site remede.org  les numeri clausi de toutes les Universités. Notez que chacune des quatre filières a son propre numérus clausus. Vous pouvez choisir de vous inscrire à une ou plusieurs filières. La plupart des épreuves du concours sont communes à toutes les filières, mais chaque filière possède quelques épreuves supplémentaires qui lui sont spécifiques. Selon les villes et les filières, il est plus ou moins difficile de réussir le concours. Prenons par exemple les facultés de médecine de Grenoble et de Nantes, en 2010-2011 : à Grenoble le numerus clausus de médecine était de 169 pour 1410 candidats (soit 12% de reçus), tandis qu’à Nantes, le numerus clausus de médecine était de 216 pour 882 candidats (soit 25% de reçus). (Plus de chiffres sur la PACES)

En médecine, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus…

Mettez-vous donc tout de suite dans la tête qu’il y a très peu de places au concours, et que chaque centième de note, chaque détail de cours, chaque remarque des profs est importante. Tous les autres étudiants inscrits en P1 souhaitent autant que vous devenir médecin, et sont prêts à tout pour que vous perdiez des places au concours, et donc des chances de passer en P2.

Enfin, n’oubliez pas que vous seul pouvez réussir votre P1. Vous êtes à la faculté, autrement dit vous êtes « entièrement livré à vous-même », ce qui peut faire un choc par rapport au lycée : aucun cours n’est obligatoire, personne ne vérifie que vous travaillez dans les temps, personne ne vous donne de bonne ou de mauvaise appréciation, et rien n’est généralement prévu pour vous aider individuellement, ou vous soutenir psychologiquement. Selon les universités, vous suivrez les cours soit seul chez vous avec un DVD (comme à Grenoble, sans réelle contrainte d’emploi du temps), soit dans des amphis bondés, avec parfois une vidéo en guise de prof, et où les chances de suivre correctement le cours sont inversement proportionnelles au rang auquel vous êtes assis dans l’amphi (dans la très grande majorité des facultés). Vous devez donc être capable de vous imposer à vous-même des contraintes de travail. Sachez également qu’en tant que P1, vous n’êtes pour ainsi dire « rien » car vous n’avez pas fait vos preuves tant que vous n’avez pas réussi le concours. Néanmoins, les étudiants en médecine plus âgés (et les professeurs) sont conscients de la difficulté de la PACES, pour en avoir fait une eux-même, et seront donc relativement compréhensifs.

Si vous échouez au concours, vous avez le droit de redoubler votre P1 (les primants sont appelés «bizuts», et les doublants sont appelés «carrés»). Attention, vous n’avez droit qu’à un seul redoublement. Au bout du deuxième échec, vous n’avez d’autre choix que de vous réorienter.

Pour réussir votre P1, vous devez vous fixer comme objectif la réussite du concours en 1 an. Si vous commencez l’année en vous disant « de toute façon, je l’aurai en 2 ans », non seulement vous serez certain de rater votre première P1, mais vous aurez également de bonnes chances de rater la seconde. Vous ne pouvez pas réussir votre P1 si vous-même n’y croyez pas.

Attention, croire en la réussite de votre P1 ne signifie pas ne pas avoir de plan B : quels que soient vos résultats pendant l’année, même si vous êtes major de promo, vous devez avoir une idée de réorientation possible (pour plus de détails, je vous renvoie à la lecture de mon article Se réorienter après la PACES).

Sachez d’ores et déjà qu’il est impossible de réussir une P1 si vous n’avez pas acquis les cours de mathématiques, de physique et de chimie du programme de terminale S. Très exceptionnellement, quelques étudiants ayant un bac ES (parfois L) et ayant rattrapé leur retard en sciences (maths, physique, chimie) pendant l’été réussissent le concours. Remarquez que la plupart des enseignements de SVT du lycée sont inutiles pour le cursus médical : vous apprendrez d’ailleurs que beaucoup de sujets scientifiques sont tellement vulgarisés au lycée qu’ils en deviennent faux. D’ailleurs, les statistiques montrent que les étudiants ayant fait une spécialité Maths ou Physique en terminale réussissent bien mieux que ceux ayant fait une spécialité SVT.

On note par ailleurs une association entre la mention au bac et la réussite du concours de 1ère année.  Voilà les résultats d’une étude menée en 2010 à la faculté de médecine de Paris-VI :

  • Bac S mention Très Bien : 57,1% de bizuts reçus, 100% de carrés reçus
  • Bac S mention Bien : 19,1% de bizuts reçus, 73% de carrés reçus
  • Bac S mention Assez Bien : 6,5% de bizuts reçus, 38,5% de carrés reçus
  • Bac S sans mention : 0,5% de bizuts reçus, 12,8% de carrés reçus

Sachez également que bon nombre d’élèves brillants en terminale échouent au concours, parfois même de très loin. Inversement, chaque année, quelques étudiants ayant eu leur bac de justesse réussissent leur P1. Cela tient probablement au fait que les premiers étaient déjà à fond en terminale alors que les seconds en étaient loin.

Dans tous les cas, votre P1 promet d’être difficile, et la réussir relève parfois du parcours du combattant. Je vous propose donc trois points clés pour réussir le concours de P1, qui feront chacun l’objet d’un article : une méthode, de l’endurance au travail, et de la motivation. Les deux articles suivants contiendront quelques conseils pratiques pour les révisions, le jour du concours et l’après-P1.

Si vous avez des questions ou des remarques sur la PACES, en particulier sur l’utilisation du DVD à Grenoble ou ailleurs, n’hésitez pas à laisser des commentaires.

Pour plus d’informations sur le cursus médical et pour savoir ce qui vous attend vraiment à la fac de médecine et à l’hôpital, je vous renvoie à mon article intitulé S’engager dans des études de médecine.

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Passer par la petite porte

J’ai fait un bac S-SVT option mathématiques au lycée. Élève moyen mais ayant bossé tranquillement, et surtout dans la continuité, je m’en suis sorti avec une mention bien et des 18 en maths et physique. Tant mieux, car j’ai choisi de faire une classe préparatoire.

Une prépa PCSI, car ces sciences dures me plaisaient, et j’avais un assez bon souvenir des Sciences de l’Ingénieur que je faisais en seconde en module optionnel.

Année difficile, professeurs qui m’ont humiliés devant la classe entière, j’ai néanmoins validé « officiellement » ma première année. Officiellement car mon niveau en maths était trop faible: le directeur des prépa m’a clairement indiqué que j’allais me faire bouffer en deuxième année, et qu’il autoriserait la validation seulement si je changeais de classe prépa, ce qui était hors de question. J’ai donc choisi de valider mon année mais de quitter la prépa pour entrer dans le monde sombre de la faculté.

J’entre donc en licence 2 Sciences de l’ingénieur, option ingénierie mécanique, à la faculté d’Aix-Marseille. Ma licence 2 est cool, je découvre un nouveau monde, de nouvelles habitudes de travail. Comme j’ai été très bien manipulé par mes professeurs de classe prépa, je me soumets à l’exercice des admissions sur titres pour intégrer des écoles d’ingénieurs.

En licence 2, avec un 11 de moyenne (pas terrible …), j’ai déposé mon dossier pour INSA Lyon. J’ai été admissible, je suis allé aux oraux. Et ça c’est mal passé.

Mal passé car oral mal préparé: je me suis fié au discours des professeurs pour définir ce qu’est le métier d’ingénieur, qu’est ce qui est passionnant dans ce que l’on fait. Manque de préparation de ma part aussi, méconnaissance du milieu dans lequel j’allais être baigné.

Je passe en licence 3, et je travaille mieux: le premier semestre m’a permis d’être dans le top 5 des étudiants avec une moyenne correcte (13). Je me lance donc encore une fois dans l’arène des admissions sur titres. Et le résultat est éloquent: admissible au concours des écoles Centrales, aux écoles Polytech, à SupMéca, à différents masters de très bon niveau, et surtout à l’ENS Cachan en tant que normalien (car c’est la aussi un concours).

Et quand on veut être admissible, il y’a une leçon à retenir: l’examinateur a devant lui votre CV et une lettre de motivation. Il faut montrer que vous aimez ce que vous faites, que vous êtes passionné, que vous voulez continuer dans cette voie, et que la formation que l’école ou université propose correspond à votre cursus professionnel. Ils sont la pour vous proposer une formation, mettez vous dans la peau de la personne qui sait quel veut être son avenir, et qui cherche quel école permet de le réaliser.

Alors qu’en étant en prépa, vous serez évalué presque exclusivement sur vos connaissances et votre capacité à sortir un cours, les admissions sur titres ou les concours externes permettent de se mettre en valeur, de montrer ses talents d’argumentation, d’exhiber ses expériences.  Evidemment, il faut avoir quand même travaillé un minimum, mais le niveau et le travail exigé en université est moindre qu’en prépa: vous avez le temps de bosser vos partiels.

Maintenant, il faut se montrer convaincant à l’oral. Un avantage certain, c’est d’être à l’aise à l’oral ! Et être à l’aise, c’est avoir prévu la majeure partie des questions que vous aurez: pourquoi vous êtes ici, que cherchez-vous dans notre école, pourquoi avoir choisi la mécanique, … Le reste, c’est votre capacité à répondre intelligemment, à argumenter et à discuter avec l’interlocuteur.

Après tous ces oraux terminés, les résultats tombent: je suis d’abord admis à SupMéca Paris, puis Polytech, et à tous les masters auxquels j’ai postulé (dont certains en langue anglaise et de renommée internationale). Et j’ai été admis à l’ENS Cachan. En ce qui concerne l’oral de Centrale, j’ai appris 1 heure avant que j’étais admis à l’ENS. J’étais tellement content que je leur en ai parlé, et évidemment ils m’ont refoulé.

Il faut dire que je partais avec un « avantage »: je ne sais pas encore ce que je veux faire plus tard. Tout m’intéresse: le métier d’ingénieur, de professeur, de chercheur. A partir de là, je ne me suis pas restreint: c’est pour cela que vous avez peut être l’impression que j’ai choisi un éventail assez large et divers de formations. C’est surtout que je me cherche moi-même.

Ensuite, il faut savoir discuter, argumenter, présenter. C’est peut être difficile pour certains, mais il faut être à l’aise à l’oral. Vous arriverez plus facilement à faire passer vos émotions, vos sensations, votre envie de faire le métier que l’école vous propose. Et il faut le rappeler, l’école est la pour cela. C’est donc gagnant-gagnant.

Evidemment, tout ceci n’est que la seconde étape d’une suite: d’abord, vous avez les concours écrits et les questions de cours. Mais si vous n’êtes pas à l’aise en prépa, il ne faut pas vous empêcher de partir, pour des raisons diverses (« ahah tu va rien faire à la fac », ou « la prépa c’est l’élite »). Les écoles recrutent de plus en plus dans les facultés et IUT, et des nouveaux concours (le second concours de l’ENS) permet une admission dans ces écoles. En université, si vous avez décidé de ne rien faire, vous ne ferez rien. Mais il suffit de s’investir un peu pour avoir de bons résultats, et entrer dans une école ou un bon master.

Pour achever mon article, je dirais juste qu’il ne faut pas se laisser avoir par le discours élitiste qu’on vous offre en prépa. Non, l’élite de la nation ne se forme pas en prépa. Vous avez toutes vos chances dans toutes les occasions: il suffit de savoir se défendre. Il suffit de savoir passer par les petites portes.

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Mon AST2 : l’admission, partie 2

EM Lyon

9 juillet, huit heures cinquante-neuf, la page n’en peut plus d’être rechargée et je prie pour que les résultats tombent pile à l’heure, parce qu’à neuf heures une, je commence le travail. J’espère que mon jury n’a pas changé d’avis, qu’il a continué à penser que j’étais un bon profil pour l’école comme il me l’avait dit lors de mon entretien de motivation ; mais je doute. L’EM Lyon est de loin mon premier choix d’école ; je veux absolument réussir, surtout que je suis persuadée d’avoir lamentablement raté le concours d’Audencia.

Neuf heures et trois secondes. La page est chargée.

Gagné ! Je suis admise à l’EM Lyon, que j’intégrerai donc en septembre ! (D’ailleurs, si certains d’entre vous ont des bons plans à me proposer ou souhaiteraient suivre des cours particuliers d’anglais sur Lyon, n’hésitez surtout pas à me contacter !) Par contre, les notes et rangs ne nous sont pas communiqués – je les recevrai par la suite, dans un courrier envoyé à l’adresse de mes parents.

Audencia

Bon. Là, je ne me fais aucune illusion. J’ai été admise dans toutes les écoles que j’ai passées, mais celle-ci est impossible à atteindre. J’ai complètement raté mon oral, j’étais sortie au bord des larmes en attendant 5 maximum, ne nous voilons pas la face. Et puis bon, j’ai été acceptée à mon premier choix. Alors quand je vais voir mon résultat d’admission, le 11 juillet, c’est par simple curiosité.

ET JE SUIS PREMIÈRE. MAJOR DU CONCOURS.

Morale de l’histoire : ne vous fiez jamais à votre ressenti en entretien, et attendez sagement les résultats avant de vous dire que c’est foutu. En tout cas, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. Enfin, je n’ai pour l’instant pas mes notes détaillées ; je suis très curieuse de les découvrir.

EM Lyon, suite

J’ai reçu mes notes et mon rang final par la poste, le 11 juillet. Manque de bol, je n’étais pas chez moi : j’ai donc demandé à ma chère maman de lire mes notes pour moi !

Tage-Mage (413) : 13,77
Dissertation : 15
Total écrits : 130,07/180

Anglais : 18
Entretien : 18
Dossier : 15
Total : 358,07

Rang après oraux : 4

Audencia, suite

De même, si le rang était communiqué lors des résultats chez Audencia, nous n’avions pas nos notes. Elles nous ont été envoyées par mail vers 18h.

Tage-Mage (413) : 16
Dissertation : 16

Anglais : 19
Entretien : 19

Rang après oraux : 1

J’ai donc la confirmation que j’ai majoré (confirmation dont j’avais bien besoin, incapable de croire que j’avais vraiment eu 19 à l’entretien !), et me voilà enchantée de vous annoncer que j’ai gagné mon pari : être admise dans toutes les écoles dont j’ai passé le concours !

J’espère que cette série, qui s’achève aujourd’hui, pourra être utile à certains d’entre vous qui préparent les concours pour plus tard. N’hésitez surtout pas à me poser vos questions !

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Les oraux de maths spé : EPITA/IPSA.

 

  • Prologue

Je suis donc admissible à l’EPITA, une école d’info. Elle est, à ce que l’on m’en dit, plutôt réputée dans son domaine, et même si c’est une école post-bac, ça ne veut pas dire que l’on y fait de mauvaises études, après tout.

J’arrive donc en ce jeudi pluvieux dans les locaux de l’école, aux portes de Paris. J’arrive quarante minutes en avance par rapport à mon heure de convocation (sur les vingt minutes d’avance demandées), et m’assois donc à l’accueil. Le temps de recevoir les derniers encouragements par texto, on m’indique de rentrer dans la salle où aura lieu l’oral.

La salle est divisée en deux parties, la première où l’on est reçu, avec une petite collation proposée, et quelques tables aux alentours qui serviront pour les entretiens, et la seconde où ont lieux les oraux de physique et d’anglais. Mais pas le temps d’admirer les lieux : à peine la convocation rangée, on me tend déjà mon sujet de physique.

  • L’épreuve de Physique

Un coup d’œil rapide au sujet me rassure immédiatement : je suis face à un exercice simple, que j’aurais presque pu faire en sup. Je le torche au brouillon en dix minutes (et encore, j’ai réussi à me planter en le faisant) sur les quinze qui me sont allouées pour la préparation. Je me relis une, deux, trois fois. Pas d’erreur à l’horizon, il n’y a pas de piège. Mon examinatrice vient me chercher. Je vais pouvoir lui présenter mon exercice au tabl… Hé, pourquoi on s’installe à une table ?

La présentation de mon exercice se fait donc à une table, séparée des autres par deux cloisons en plexi, mais de toutes façons on oublie rapidement ce qui se passe autour. L’examinatrice regarde mon brouillon. Je crois bon de préciser que c’est un peu sale, et en effet je pensais que je pourrais mieux présenter tout cela au tableau. Cela n’a pas l’air de la gêner, elle valide mes démarches, me pose une question supplémentaire, sur laquelle j’ai un peu trébuché. Je l’ai cependant visiblement convaincue, car j’en suis sorti au bout de cinq minutes, l’examinatrice me confiant que « ça s’est très bien passé ».

  • L’oral d’Anglais

On me propose de prendre une pause entre la physique et l’anglais, vu que je suis un peu en avance. Je décline la proposition, étant donné que je ne ressens pas de fatigue particulière. On m’explique les modalités de l’épreuve : j’ai le choix entre lire un des trois articles de presse proposés pour avoir une discussion sur le sujet avec l’examinateur, ou bien choisir d’engager la conversation sur une petite liste de thèmes qu’on me remet également. Je pars m’installer, et après avoir parcouru les titres des articles, je décide de prendre la feuille de thèmes de discussion.

Quinze minutes de préparation là encore, où je brouillonne un ou deux lignes sur chaque thème. Non pas que j’en aie vraiment besoin, mais au moins j’ai un repère si jamais je perds le fil au cours de la conversation. On me demande quel est mon chanteur préféré, la dernière fois que j’ai ri, et je dois donner mon avis sur une des affirmations proposées. L’examinateur interpelle mon voisin par mon prénom, j’en déduis donc que c’est à moi de passer.

Les modalité me sont rappelées en anglais par l’examinateur, qui se présente par son prénom. Premier rire au bout de cinq secondes, le ton est donné pour cet oral qui est le meilleur oral de ma vie. Je traite tous les sujets avec humour et décontraction, je n’ai jamais été aussi à l’aise en parlant anglais. Je n’ai que très peu d’hésitations qui me sont pardonnées facilement par l’examinateur. Notez tout de même qu’à la question « Name three differences between men and women. », j’ai répondu « Men have a penis. Women have boobs. Women can be pregnant. » Voilà qui donne une assez bonne idée de l’ambiance qui régnait lors de l’entretien, où mon examinateur n’a pas hésité à apostropher ses collègues pour vérifier que oui, Mika existe bien. Les vingt minutes de discussion sont écoulées (cela m’a pourtant semblé si court !), mon examinateur me dit qu’il serait ravi de me compter parmi ses élèves et me recommande de partir à l’étranger lors de mon cursus à l’EPITA. Chose que j’avais l’intention de faire, de toutes façons.

  • L’entretien de motivation

Un peu plus d’attente cette fois-ci, mais à la limite je préfère. Après avoir taillé le bout de gras pendant vingt minutes, j’ai la gorge sèche, et puis je me lançais un peu dans l’inconnu, puisque c’était la première fois que je passais un entretien de motivation. Je discute avec les étudiantes chargées de l’accueil, je regarde les photos accrochées au mur, puis mon examinatrice arrive, m’invite à aller m’installer, et l’oral commence.

J’étais avec la directrice adjointe du cycle ingénieur de l’EPITA, qui m’a tout de suite mis à l’aise en me disant de rester détendu. Elle m’a posé des questions auxquelles je m’attendais plus ou moins : pourquoi l’EPITA, mes passes-temps… mais aussi d’autres plus surprenantes comme les autres écoles que je vise, par exemple. J’arrive à caser dans l’entretien les quelques petits jeux que j’ai programmé, je savais que je ferais mouche avec cet argument lors de l’entretien, je n’ai donc pas hésité à l’employer.

Le ton était très détendu, et pas du tout stressant. Nous en sommes même arrivés à parler de la série Kaamelott, de Game of Thrones (même si de ce côté, elle semblait en savoir plus que moi), du temps pourri qu’on se tape, et de cette grève de RER qui fait que peu de candidats étaient présents ce jour. Nous nous saluons ensuite, et je sors de la salle, plutôt soulagé de ce premier oral.

  • Épilogue

Globalement, je suis assez satisfait de moi pour ce « baptême de l’air » au pays des oraux. Je ressors soulagé, et papote avec un autre candidat (pas concurrent, on est pas dans la même filière), avec qui je ferai un bout de la route du retour. Au final, j’aurai passé une excellente après-midi, ce que je n’aurais pas soupçonné le matin-même où je redoutais tant ce premier oral ! Mais j’en ai encore bien d’autres qui m’attendent, alors il est temps de repartir réviser…

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Prépa scientifique : info ou intox ? [Infographie]

Cet article s’inspire de ceux rédigés par MrSaugrenu : 5 idées vraies et 5 idées fausses sur la prépa.

Prépa : info, intox ?
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Quelle école de commerce choisir ?

Sur mon forum préféré, les questions pleuvent après les résultats d’admission aux écoles du concours Passerelle – et aux autres écoles, d’ailleurs. Plutôt que de faire au cas par cas et de perdre des heures et des heures à régler les dilemmes de tous les membres du forum, j’ai mis en place un système de tableau et de coefficients pour savoir exactement quelle est l’école qui vous convient le mieux. À vous de l’adapter à vos besoins précis pour savoir où aller après avoir reçu vos résultats de concours !

Voici l’ossature que je vous propose actuellement, bien sûr adaptable pour chacun :

  • Classement SIGEM de l’école, coefficient 5

Pour le classement SIGEM, le top 20 fonctionnait en dégressif : par exemple, la 4ème école du classement SIGEM obtenait un 16/20. Toutes les écoles hors top 20 du classement a obtenu 0 sur cette note.

Pour les écoles d’ingénieur, il ne semble pas exister de classement comparable au SIGEM ; si vous avez une alternative à proposer, n’hésitez pas, la section commentaires ci-dessous vous attend !

  • Classement L’Etudiant de l’école (reconnaissance par les entreprises), coefficient 5

J’ai opté pour le même système de notation que pour le classement SIGEM. Je ne me suis appuyée que sur le classement de reconnaissance par les entreprises, et pas sur le classement d’excellence académique (puisque je trouve cela redondant par rapport au SIGEM).

  • Classement l’Etudiant des salaires des écoles, coefficient 5

Proposé via les commentaires, merci beaucoup à LaMonf’ !

  • Classement Financial Times, coefficient 5

Le classement du Financial Times ayant l’intérêt principal d’être international, il peut être très utile pour un choix d’école. Ce classement ne faisait pas partie de mon tableau original, mais a été proposé dans la section commentaire par LaMonf’ que je remercie pour cette excellente suggestion !

  • Echanges internationaux, coefficient 5

J’ai regardé quelles universités à l’étranger m’intéressaient particulièrement, et les ai comparées à l’offre des écoles. Chaque échange en commun avec ma liste rapportait un point à l’école.

  • Spécialité proposée, coefficient 7

Certaines écoles sont plus généralistes que d’autres, certaines offrent au contraire des spécialisations en parfaite harmonie avec mon projet professionnel.

  • Associations, coefficient 3

Les associations ne sont pas un point clé d’une école, mais en font partie intégrante ; j’ai préféré les considérer dans mon classement, en accordant 1 point par association que je souhaite voir (j’ai également intégré la possibilité de la pratique de l’aviron dans cette note, valant 1 point également) dans ma future école.

  • Prix de l’école, coefficient 3

Le prix de l’école n’est pas négligeable ; cependant, je lui ai accordé un coefficient relativement faible, car un prêt couvrira probablement mes frais de scolarité.

  • Prix des loyers dans la ville de l’école, coefficient 4

De même, ce facteur financier est important. Cette fois-ci, pas question de prendre un prêt, d’où le coefficient légèrement plus élevé de cette note.

  • Affinité avec l’école, coefficient 5
  • Affinité avec la ville, coefficient 5

À titre d’information, HEC a obtenu une moyenne de 15,6 points (handicapée par les prix de scolarité et de logement, ainsi que par le peu de choix concernant les échanges à l’étranger), alors que l’EM Lyon rafle la première place de mon tableau avec une moyenne de 16,2. En deuxième place (sans compter HEC dont je ne passe pas le concours), Audencia avec 14,9 de moyenne, et sur la troisième marche du podium, on retrouve Grenoble avec 14,8 points. La concurrence est rude entre ces deux écoles, mais le prix du logement à Grenoble (si je fais mon master dans cette école, j’habiterai chez mes parents) n’a pas suffi à lui donner l’avantage sur l’école nantaise.

Et vous, quels sont vos critères ? Avez-vous trouvé un classement différent ? N’hésitez pas à me proposer vos versions adaptées du tableau de classement des écoles !

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Mon AST2 : l’admission, partie 1

Skema

L’heure est venue. Nous sommes le 17 juin 2013, et j’allume mon ordinateur, mon forum préféré dans un onglet, le site concours de Skema dans l’autre. J’avais l’impression d’avoir lamentablement raté mon entretien, et me demande quelle note je vais avoir. Je devrais être admise ; je ne vise plus le top 5, même plus le top 100, je veux juste vérifier que je suis acceptée dans cette école et voir mon stress diminuer de moitié, parce que si je suis acceptée à Skema, je suis certaine d’aller quelque part l’année prochaine. C’est un pari risqué que j’ai fait en n’envoyant mon dossier à aucune formation autre que les écoles de commerce, mais je me connais ; si j’ai un plan B, je ne donnerai pas le meilleur de moi-même. Alors espérons que je sois prise.

Neuf heures. La page s’actualise enfin.

21ème.

Euh… Ah. Un examen un peu plus approfondi de mes résultats m’apprend en effet que j’ai obtenu 18,8 en anglais (assez prévisible ; j’avais fait quelques boulettes, notamment au niveau de mon commentaire dont le niveau de réflexion laissait franchement à désirer, mais mon anglais reste solide), 6.60 points supplémentaires en italien (comme la LV2 est une option, seuls les points supérieurs à la moyenne comptent dans le calcul des notes ; je suppose donc que j’ai eu 16,6, ce qui me semble en adéquation avec mon ressenti après l’oral) et… 15 à l’entretien. Allez savoir pourquoi.

Morale de l’histoire : surtout, ne désespérez pas parce qu’un entretien s’est mal passé. Vous pouvez avoir une note tout à fait correcte au final ; 15, ce n’est pas une note extraordinaire et vous garderez probablement un classement stable, mais au moins, vous ne chuterez pas de centaines de places, comme je m’attendais à faire !

Passerelle

Nous sommes le 25 juin 2013 et je traîne devant mon ordinateur, travaillant sans relâche depuis huit heures du matin pour gagner mon pain quotidien. Mon forum préféré m’alerte : « les résultats seront publiés à 9h30, contrairement à ce qui avait été annoncé (10h) ». Ah ! Tant mieux, me voilà sur la page, attendant patiemment mon tour. J’ai passé les oraux de Strasbourg et Grenoble, et j’attends donc de savoir si j’ai été sélectionnée. Si non, ce sera Skema. Si oui, non seulement j’ai mon troisième choix (Grenoble), mais en plus, j’aurai beaucoup plus confiance pour les résultats de Lyon et Audencia (qui tombent en juillet, et feront l’objet de l’article Mon AST2 : l’admission, partie 2).

Les résultats tombent.

J’étais 154ème à Grenoble, soit une remontée de presque 150 places après mon entretien, et 103ème à Strasbourg, ce qui équivaut également à 101 places gagnées pendant mes oraux de l’EMS. Joie !

Notons tout d’abord le 20 en anglais, comme me l’avait prédit mon examinateur, mais également mon 17,2 en italien – en tout honnêteté, je suis un peu déçue d’avoir obtenu une note plus basse qu’à Skema dans cette langue alors que l’oral m’avait semblé plus simple, mais elle reste bien sûr tout à fait respectable !

Quant aux entretiens, j’avais eu un très bon ressenti pour Grenoble comme pour Strasbourg, et je vois que je ne me suis pas trompée : 19 à Strasbourg (mais où ai-je bien pu perdre ce malheureux petit point, qui m’a peut-être empêchée de majorer le concours ?) et 20 à Grenoble (où le jury m’avait gardée presque une demi-heure de plus que le temps normalement prévu pour passer l’oral, comme j’étais la dernière candidate !).

Conclusion : je me suis désistée de Strasbourg et Skema, et viens de confirmer ma préinscription à Grenoble en attendant les résultats de l’EM Lyon (le 9 juillet) où l’oral m’avait semblé très bien se dérouler, et d’Audencia où il m’avait paru catastrophique. Cependant, j’ai compris maintenant que le ressenti n’a rien à voir avec la note finale (comme à Skema), et attends donc mes deux résultats avec impatience.

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Mon AST2 : Audencia

N’oubliez pas que Réussir Mes Études vous prépare aux concours AST !

Introduction

J’ai failli ne pas passer Audencia ; finalement, voyant mon score au Tage-Mage, je me suis inscrite au dernier moment, pour la toute dernière session d’écrits proposée. L’organisation avait été déplorable, mais j’avais l’impression de ne pas trop avoir raté mon analyse de situation. Me revoilà dans des conditions similaires : mon train a une heure de retard (merci la grève !), et c’est mon dernier oral. La fatigue commence à s’installer, et je me sens bien moins préparée que pour tous les autres oraux. Il faudra que je relise bien la plaquette en arrivant à l’école, pour me mettre dans l’ambiance de l’entretien de motivation ; je veux faire de mon mieux à cette école, qui est mon deuxième choix juste après l’EM Lyon !

L’accueil

Je suis arrivée en pleine grève des trains ; l’admisseur n’avait plus de batterie sur son téléphone, et n’est pas venu me chercher à la gare. Je suis donc allée à l’école seule, puis ai passé l’après-midi à profiter de la visite de l’école et des différentes activités mises en place. Au restaurant (excellent !), j’étais avec un membre d’un forum avec qui j’avais déjà un peu discuté, et deux autres candidats très sympathiques avec qui j’ai pu bien discuter. Nous sommes ensuite rentrées nous coucher, et j’ai partagé le lit double avec une colocataire d’un soir.

Le lendemain matin, un peu fatiguée, je suis arrivée à l’école pour le petit-déjeuner dont j’ai bien profité ; les admisseurs étaient vraiment serviables et n’ont jamais hésité à nous apporter à boire et tout ce dont nous avions besoin pour la journée, et nous ont accompagné dans l’école. Je pense que les locaux de l’école sont ceux que j’ai préférés lors de mon Tour de France des oraux, peut-être deuxièmes après Grenoble. Gros coup de cœur pour l’intérieur de l’école, donc, mais pas vraiment pour la ville de Nantes ni pour le campus où Audencia est située – il faudrait que j’aie plus d’occasions de visiter l’endroit avant de me faire un avis définitif !

L’anglais

Mon texte parlait des enfants qui vont de moins en moins souvent à l’école seuls et à pied de nos jours. J’ai établi les raisons évoquées par l’auteur de l’article pour expliquer pourquoi les enfants devraient continuer à marcher, puis j’ai parlé de mon avis personnel en insistant sur le risque, mais également sur le fait que ledit risque était particulièrement exagéré en raison de l’accès toujours « sensationnel » aux informations. Nous avons ensuite enchaîné sur des questions plus corsées, sur les droits des enfants, puis sur une sphère plus personnelle : si je pouvais rencontrer une célébrité, morte ou vivante, pour déjeuner, laquelle serait-elle ? Et pourquoi Churchill, que lui demanderais-je ? J’ai insisté sur la teneur de ses discours dans les temps difficile, puis j’ai dit que je ne voudrais pas lui demander quelque chose en particulier, mais bien discuter. J’ai expliqué que j’étais plus intéressée par la vie quotidienne d’une époque historique que par des événements ou aspects particuliers du moment. Nous avons enchaîné sur le marketing digital et webmarketing, j’ai expliqué pourquoi ça m’intéressait, puis il m’a demandé ce qu’était le marketing, selon moi. Je lui ai expliqué mon approche des trois objectifs : « know us, like us, want us » : connaître notre existence, nous aimer, vouloir se procurer ce que l’on offre. Il a semblé apprécier ma définition. Tant mieux, je n’avais rien de mieux à proposer !

L’entretien

Comme à Lyon, pas de LV2 ici, et le stress n’en est que plus grand : il faut que je sois parfaite à l’entretien, je ne peux pas me rattraper seulement sur les langues !

Eh bien, c’est assez raté, malheureusement. J’ai le choix entre « donner » et « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire » (A. Einstein). Je choisis la citation et décide de parler d’abord de cette masse silencieuse, puis de celui qui fait le mal. J’explique donc que bien que je n’apprécie pas le manichéisme de cette phrase, je comprends la force de la masse silencieuse, catalyseur mais non déclencheur d’un problème. J’explique : « sans masse silencieuse, pas de destructeur ; mais elle se définit par son absence d’action lorsque ce destructeur n’existe pas. Ce sont donc selon moi la masse silencieuse ET ceux qui font le mal qui, ensemble, détruisent le monde ».

Aucune réponse de la part de mes examinateurs, qui enchaînent sur des questions particulièrement classiques : pourquoi cette école, pourquoi une école de commerce, pourquoi le marketing ? Pourquoi m’a-t-on accordé des responsabilités importantes au sein de Noob alors que je suis si jeune ? Est-ce que la ville de Nantes me plaît ? J’ai l’impression d’être aussi molle que mon jury, et j’ai la douloureuse impression qu’ils se sont autant ennuyés que moi, voire plus. Enfin, nous verrons bien le 11 juillet, à la publication des résultats d’admission.

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Mon AST2 : EM Strasbourg

Introduction

Je suis classée 103ème à Strasbourg, mais cette école ne m’intéresse pas particulièrement ; en fait, je suis simplement obligée d’y passer les épreuves de langues, puisque les oraux d’italien ne sont organisés qu’à Dijon, Montpellier et cette ville. Des trois écoles, c’est tout de même Strasbourg qui me tente le plus ; j’y passerai donc l’oral de motivation, mais ma priorité va aux langues, qui comptent pour l’ESC Grenoble.

L’accueil

J’arrive le dimanche midi à la gare de Strasbourg, et c’est une admisseuse (Hélène) qui vient me chercher, en dehors des horaires dédiés, geste que j’apprécie énormément. Le soir, c’est flammekueche et bière à volonté, puis nuit chez un admisseur, dans un appartement vide et tout propre. Rien à voir avec le canapé de Skema, ici, j’ai un vrai lit double particulièrement confortable !

Les admisseurs sont sympathiques, même si je n’ai pas l’occasion de discuter avec beaucoup d’entre eux. Ils ont fait un effort pour me ramener à mon appartement le second soir, alors que j’étais fatiguée et ne voulais pas rester trop longtemps à l’école, geste que j’ai beaucoup apprécié. Ils m’ont de plus récupérée le matin directement à l’appartement pour m’emmener à la gare, au lieu de me laisser m’y rendre seule. Bref, l’accompagnement était au poil !

L’amphi de présentation était franchement cool, avec une mise en scène sympathique et une petite choré comme on les aime, ainsi qu’une longue vidéo de présentation des associations, pas forcément très bien réalisée, mais avec des acteurs de talents et offrant une belle vue du paysage associatif de l’école. Une autre vidéo présentait le parcours de deux élèves de l’école, chose que j’ai beaucoup appréciée.

De plus, des iPads nous attendaient dans une salle de l’école ; j’ai beaucoup apprécié ce geste, n’ayant pas amené mon ordinateur avec moi pour cet oral !

L’italien

Je tombe sur un enregistrement traitant des Italiens qui vivent encore chez leurs parents ; il est donc assez facile de résumer le texte, puis de parler de ses implications, des différentes raisons de rester chez ses parents, et de relier cela avec mon expérience personnelle, puisque j’ai arrêté de vivre chez mes parents à l’âge de quinze ans. Nous discutons ensuite du patinage de vitesse, que j’ai l’intention de présenter à mon oral de motivation ; mon examinatrice me dit qu’en tant que jury, elle apprécie les projets un peu plus originaux, surtout venant d’une fille ; en effet, beaucoup d’entre elles semblent se concentrer sur la danse, la gymnastique ou l’équitation. La pratique d’un sport plus brutal et plus compétitif semble beaucoup plaire à mon examinatrice, qui me laisse partir sur ces paroles, apparemment satisfaite de ma présentation.

L’anglais

J’enchaîne directement de l’italien à l’anglais, n’ayant que cinq minutes pour passer de l’oral à la préparation du second. Mon texte porte sur le boycott de Starbucks suite à la découverte que bon nombre d’entreprises américaines trichent sur le paiement de leurs impôts en Grande-Bretagne. J’avais préparé une belle analyse dont j’étais très fière, mais l’examinateur m’arrête à la fin de mon résumé ; « miss, your English is perfect and this text is boring, let’s just talk about something else. » Il s’avère qu’il sous-titre des films pour Arte ; moi-même, j’effectue un travail similaire pour la série Noob. Conclusion, nous en discutons un moment, comparant nos techniques de travail. J’ai beaucoup appris et ai hâte de mettre les conseils de mon examinateur en pratique dans le cadre du sous-titrage de Noob !

L’entretien

Comme dit ci-dessus, j’ai choisi de présenter le short-track, ou patinage de vitesse sur piste courte. Je suis enchantée : les deux membres de mon jury (l’une est professeur d’anglais, l’autre travaille dans le domaine des assurances, chez Allianz) connaissent ce sport. Comme je n’ai pas préparé d’exposé à proprement parler, je saute sur l’occasion pour éviter une présentation pas forcément intéressante du sport et raconte immédiatement l’histoire de Steven Bradbury, qui semble beaucoup les distraire. J’enchaîne sur l’équipement spécifique utilisé par les patineurs, puis parle un peu plus de mon expérience personnelle à l’aide des supports que j’ai choisi d’apporter, ma combinaison de l’équipe de France, une médaille de championne de France du 500 mètres et une autre, d’argent, pour les championnats d’Europe en relais (2000 mètres chez les junior). Nous discutons un peu de ma pratique personnelle, puis passons à la discussion plus classique : qu’est-ce que l’école va m’apporter, pourquoi un cursus d’école de management après mes études de traduction, que m’a apporté ma pratique du saxophone, quel est mon projet professionnel ? Enfin, j’explique que selon moi, la qualité principale du manager est de donner envie de travailler à son équipe : « quand on travaille par passion, on n’en fait jamais trop ; quand on travaille sous pression, on n’arrive à rien », conclus-je, et mes examinatrices, semblant satisfaites, me laissent partir sur ces paroles.

D’autres retours ? Des questions ? N’hésitez pas, la section « commentaires » de ce blog est là pour ça !