Catégories
Définis ton avenir Formations commerce

Mon AST2 : Skema

Introduction

Je suis classée 6ème à Skema. J’arrive donc sur le campus de Lille, non pas avec l’objectif d’être admise, mais celui, plus ambitieux, de rester dans le top 10. Je ne me relâcherai donc pas, malgré mon classement qui me permet une certaine marge d’erreur.

A Skema, je passe trois épreuves : l’entretien de motivation qui se base sur un CV projectif (le CV que nous pensons avoir dans dix ans si nous sommes pris au sein de l’école), l’anglais et l’italien. Les épreuves de langue ont cela de spécifique qu’on a pour support un texte en français plutôt que dans la langue étudiée : c’est donc un travail de traduction en plus du traditionnel commentaire de texte. On peut avoir un très bon niveau dans la langue choisie, et ne pas suivre la méthode, ce qui peut coûter un certain nombre de points à l’élève – ce serait dommage !

L’accueil

Pour la première fois, je dors chez une étudiante (canapé-lit assez inconfortable, mais rien de terrible non plus – elle est très gentille et relit mon CV projectif, puis nous discutons longuement). L’ambiance est franchement sympathique et l’amphi de présentation tout à fait génial, mis à part les interventions beaucoup trop longues des responsables pédagogiques (trois discours de suite, c’est beaucoup trop !). L’un d’entre eux (qu’on ne nous a pas présenté) a ouvertement rappelé deux étudiants à l’ordre (un bavard et un retardataire), les ridiculisant même ouvertement, chose que je n’ai vraiment pas appréciée.

Juste avant notre entretien de motivation, les admisseurs viennent nous chercher par groupe de 6 personnes (nous sommes en tout 150 candidats ce jour-là), et nous emmènent dans une petite salle plongée dans l’obscurité, où ils nous font hurler un coup et frapper un punching-ball. Une bonne idée pour arriver de bonne humeur et motivé à l’entretien !

Les admisseurs sont adorables et beaucoup d’activités sont mises en place pour toute la journée, un geste que j’apprécie ! Notons également le concert organisé par un groupe d’étudiants pendant la pause de midi.

Nouvel amphi à 13h, tout aussi drôle et animé. On nous montre une excellente vidéo, parodie de Very Bad Trip et très bien réalisée, puis on commence l’appel ; chaque personne appelée doit faire quelque chose d’original. Cela passe des chants paillards à la démonstration de hip-hop, en passant par des bruits d’animaux et un merveilleux monologue sorti tout droit d’Astérix : Mission Cléopâtre. « Camarades, on vous exploite ! »

L’entretien

L’entretien me semble être une catastrophe. J’entre, je me présente, la professeur de management démarre en me demandant pourquoi mon CV projectif manque autant de cohérence. Nous parlons ensuite de mon intérêt pour les jeux vidéo (désapprobation visible des deux jurés, mais je ne peux pas vraiment changer de sujet, c’est mon projet professionnel), puis de mes voyages ; là, je peux parler de Londres et de l’Allemagne, ainsi que du fait que j’aie arrêté de vivre chez mes parents quelques mois après avoir fêté mes quinze ans. Nous enchaînons avec mes qualités et mes défauts… et paf, « donc en fait, vous n’êtes pas du tout douée pour les travaux de groupe ». Je m’insurge, me défendant du mieux possible sans devenir agressive, donnant des contre-exemples, mais rien n’y fait, la directrice de jury me regarde d’un air désapprobateur pendant tout le reste de l’entretien. On me demande pourquoi je veux faire de l’aviron, du théâtre, mes trois qualités et mes trois défauts (j’avais échappé à cette question lors de mes deux premiers oraux, heureusement… alors que j’avais bien préparé la réponse, j’ai un trou de mémoire, la honte…), et on finit sur une note beaucoup plus sympathique en parlant saxophone et cinéma.

L’anglais

Lors de l’anglais, je tombe sur un article du Figaro sur la mobilité et l’usage des smartphones dans un cadre professionnel. Je commence par résumer l’article en trois minutes environ, puis j’enchaîne sur mon commentaire personnel : je précise que je ne suis pas du tout d’accord avec l’article qui présente cela comme une chose extraordinaire alors que plusieurs problèmes sont causés par l’introduction des technologies sans fil. Nous enchaînons sur les risques qu’elles présentent pour la santé, et le professeur me demande si on peut même dire qu’il s’agit « d’addiction ». Je commence par dire non, elle insiste, je nuance, nous sommes d’accord. L’entretien se termine sur cette note, et elle me demande où j’ai appris l’anglais – je détaille mon parcours, elle hoche la tête, me remercie et me laisse sortir.

L’italien

Le thème de mon article est la revalorisation des déchets alimentaires pour produire de l’électricité. J’ai résumé le texte, puis j’ai commenté en précisant que l’installation de centrales était une solution chère et peu pratique, et qu’il vaudrait peut-être mieux apprendre les bonnes habitudes de tri sélectif aux professionnels. Elle enchaîne avec des questions sur la Camorra (la mafia napolitaine, qui s’occupe du traitement des déchets de la ville – ma connaissance étant assez limitée, elle m’a plus donné un cours que vraiment fait parler), puis me demande depuis combien de temps j’apprends l’italien, quel livre en italien j’ai lu en dernier et dans quelles écoles je souhaite étudier. Lorsque je lui avoue que Skema n’est que mon quatrième choix, elle me dit qu’elle espère que je serai prise dans mes premiers choix, mais qu’elle serait enchantée de m’avoir pour élève l’année prochaine.

Bien qu’elle m’ait corrigé plusieurs fois sur mon accent et sur des mots que je ne connaissais pas, j’ai pu jeter un coup d’oeil à sa feuille d’évaluation à la fin de l’entretien, où elle avait marqué « Excellent niveau de langue, bonne culture ». Je suis curieuse de savoir ma note !

Si votre retour est différent, si au contraire vous êtes d’accord avec moi sur certains points, n’hésitez pas à raconter votre expérience dans les commentaires ! De plus, toute question ou suggestion est la bienvenue, et je me ferai un plaisir de donner plus de précisions si vous le demandez.

Catégories
Définis ton avenir Formations commerce

Mon AST2 : EM Lyon

Introduction

Je suis allée à l’écrit de l’EM Lyon en me disant que l’admissibilité était impossible, sauf sur un énorme malentendu. Conclusion, quand j’ai eu ma convocation aux oraux, je suis allée à l’entretien de l’EM Lyon en me disant que l’admission était impossible, sauf sur un malentendu encore plus énorme. Autant vous dire que le stress était à son comble, mais que je voulais vraiment bien faire pour montrer que j’avais mérité ma place d’admissible !

À Lyon, on ne passe pas de LV2 ; il n’y a que deux épreuves, l’entretien d’anglais et l’entretien de motivation. On m’a précisé que je n’avais absolument pas besoin de maîtriser la méthode pour l’anglais (tant mieux, je ne l’avais pas travaillée…), mais qu’on m’évaluerait seulement sur mon niveau de langue. Je ne me suis donc pas vraiment fait de souci pour cette épreuve, me concentrant plutôt sur mon entretien de motivation.

Remarque : Suite à certaines remarques de lecteurs m’accusant de fausse modestie pour l’admissibilité, je tiens à préciser quelque chose. Notons qu’à l’époque où j’avais passé l’écrit de l’EM Lyon, je n’avais pas encore reçu ma note de Tage-Mage (note jamais atteinte en entraînement), d’où mon manque de confiance. De plus, dans les dissertations au lycée et à la fac, je n’ai que rarement obtenu des bonnes notes ; j’en avais déduit que je n’étais pas faite pour les dissertations. Cette impression avait été renforcée le jour de préparation au concours Passerelle, où le professeur avait lu mon plan de synthèse et m’avait expliqué que j’étais complètement à côté de la plaque et que j’allais lamentablement rater cette épreuve. Rassurant, n’est-ce pas ? Ne prenez donc pas cela pour de la fausse modestie ; j’étais vraiment persuadée que j’allais rater ces épreuves. Même configuration pour les oraux ; j’ai un projet professionnel relativement incertain, un parcours absolument pas en adéquation avec une école de commerce et je continue à croire que ma note de dissertation a dû être assez basse, me plaçant parmi les derniers admissibles malgré mon score au Tage-Mage.

L’accueil

Comme à Grenoble, une équipe d’admisseurs (ici volontaires, et non membres d’une association dédiée) me récupère à la gare pour m’amener à l’école. Je peux ensuite me promener dans l’école pour la visiter, en compagnie des admisseurs particulièrement sympathiques. Nous discutons tranquillement jusqu’à l’amphi de présentation.

La vidéo est relativement courte, les discours aussi. C’est beaucoup plus simple qu’à Grenoble, mais cela me permet de ne pas me déconcentrer de mon objectif final. À Lyon, je rencontre plusieurs membres d’un forum qui m’a permis de préparer mes concours, tous plus cool les uns que les autres : tant mieux !

On nous offre un t-shirt admissibles (qui m’avait vraiment manqué à Grenoble, si on ne peut même plus faire de collection de t-shirt quand on passe un concours, où va le monde?), un stylo, une pochette d’ordinateur EM Lyon et le guide touristique de la ville édité par l’école (le Petit Paumé).

Après l’oral, les admisseurs restent avec nous et n’hésitent pas à discuter avec nous, l’ambiance est vraiment chaleureuse. Même si on voit que l’administration de l’école n’a pas forcément fait énormément d’efforts pour nous accueillir, l’équipe d’étudiants qui s’occupe de nous fait de son mieux, nous met à l’aise, est adorable et mérite tous mes remerciements !

L’épreuve d’anglais

Je commence par l’épreuve d’anglais. On nous donne un texte (différent pour chaque candidat) : le mien, tiré de The Independent, parle du prix aberrant des médicaments contre le cancer. Après quinze minutes de préparation (douze, en fait – mon professeur vient me chercher un peu en avance et comme je viens de terminer mon brouillon, je refuse les trois minutes supplémentaires auxquelles j’ai droit), je rencontre donc ma jurée. Nous allons vers notre salle, je m’assois, et je résume le texte, essayant de ne pas paniquer lorsque je m’aperçois qu’elle doit prendre ma copie du texte et que je dois donc tout présenter de mémoire, n’ayant pas rédigé mon introduction au brouillon. Je précise que The Independent est un journal britannique, mais que l’étude dont on parle est américaine ; je fais quelques parallèles entre les prix américains et anglais et entre les deux systèmes de santé. Je termine par une petite ouverture sur un débat, puisque je suis censée lire un passage du texte puis répondre aux questions de l’examinatrice et que je souhaite lui tendre une perche : est-ce que le profit (qui peut être utile, puisqu’il permet la recherche et le développement) peut être plus important que l’éthique et que des vies humaines ?

Elle me pose seulement une question : « il vient d’où, votre accent ? J’ai entendu de l’américain, de l’anglais et de l’australien, c’est très étrange. » Je lui explique que je suis allée dans un lycée international, donc que j’ai côtoyé toutes sortes d’accents. Elle hoche la tête. « Très bien : je pense que nous pouvons arrêter de perdre notre temps. Vous pouvez sortir, et bonne chance pour l’entretien ! ».

Ah.

L’entretien de motivation

Cinq minutes avant l’entretien, je suis en train de trembler sur ma chaise, au comble du stress et le moral au fond des chaussettes. Heureusement, le miracle des concours reprend à l’instant où mon jury vient me chercher ; grand sourire, plus aucune pression, il ne reste qu’à faire le meilleur travail possible.

Et c’est bien ce que je fais, d’ailleurs : après le traditionnel « présentez-vous », nous discutons de mes diverses expériences et de la façon dont je manage les équipes que je dirige, de mes objectifs, de ma capacité de faire des compromis ou au contraire de mener plusieurs activités de front. Nous enchaînons ensuite sur une partie plus technique, sur la stratégie low cost de plusieurs entreprises (Total et Air France) et sur la stratégie en général. On me demande aussi de préciser ce que je pense de l’école, si c’est mon premier choix (c’est le cas), et ce que je pense qu’elle pourra m’apporter (le dirigeant d’entreprise, en particulier, me dit : « vous êtes déjà manager – je ne vois pas ce que l’EM Lyon peut vous apporter de plus », ce à quoi je réponds qu’il y a une énorme différence entre apprendre sur le tas comme c’est le cas actuellement et suivre une formation spécialisée qui me permette de combler mes lacunes et d’acquérir des vraies connaissances en management et surtout en marketing).

J’ai l’impression d’enchaîner les bourdes : je dis que je ne veux pas devenir dirigeante d’entreprise, que je n’ai pas de projet professionnel clair, je demande à reformuler trois fois une question (qui s’avère ne pas être une question, mais une affirmation – la honte.) et je suis incapable de reconnaître le nom du président de l’école. Mais apparemment, on ne m’en tient pas vraiment rigueur, puisque les jurés terminent en disant que j’ai su les séduire sur beaucoup de points différents, et que l’EM Lyon pourrait effectivement me permettre de devenir une entrepreneuse à part entière.

Votre retour est similaire, ou vous avez, au contraire, noté des différences ? Vous voudriez poser des questions ou faire une remarque ? La section « commentaire » de l’article ci-dessous est là juste pour vous !

Catégories
Définis ton avenir Formations commerce

Mon AST2 : Grenoble EM

Introduction

Je suis classée 154ème à Grenoble. Le dernier intégré l’année dernière était 204ème, je suis donc pour l’instant bien placée ; nous sommes cependant plus de 1100 admissibles séparés par très peu de points. Rien n’est encore joué !

L’épreuve de Grenoble est réputée très difficile ; tout d’abord, il faut faire un exposé sur un sujet de géopolitique, économie ou philosophie. Ensuite, on interviewe un des membres du jury. Enfin, l’oral classique de motivation a lieu.

Je ne passe aucun oral de langue à Grenoble ; les oraux de langues sont communs à tous les concours Passerelle et ma LV2 italien me donne le choix entre les centres d’examen suivants : Strasbourg, Montpellier et Dijon. Pour des raisons surtout pratiques (du 7 au 14 juin, je serai logée à Paris), mais également d’affinité (je passe l’entretien de motivation de Strasbourg et pas celui des deux autres écoles, autant faire d’une pierre deux coups), j’ai choisi de passer les oraux de langues le 10 juin à Strasbourg. Ce sera donc uniquement l’oral d’entretien qui aura lieu l’après-midi du 3 juin à Grenoble.

L’accueil

On me récupère directement à la gare (petit souci technique, j’avais marqué que j’arrivais en bus et les admisseurs ont apparemment reçu mon formulaire disant que je viendrais de l’aéroport !), et on m’amène manger à la cafétéria de l’école, très confortable. J’ai déjà l’occasion de discuter avec plusieurs personnes de l’association Escapade (les admisseurs, donc), et d’autres candidats très sympathiques. On m’offre une part de pizza et une canette d’Ice Tea, et je pars à l’amphi de présentation.

Plutôt qu’un amphi, il s’agit ici d’une salle de classe – nous ne sommes qu’une vingtaine. Entre vidéo de présentation, petit mot d’accueil du directeur de l’école et sketchs en tous genres, nous passons plus d’une heure et quart dans la salle. Les premiers partent d’ailleurs à leur entretien avant la fin de cet accueil. On nous distribue la plaquette de l’école et un casque audio où est inscrit le logo de l’ESC Grenoble ; beau cadeau !

Ensuite, nous pouvons partir à la mezz’, lieu de vie central de l’école. FIFA et PES nous y attendent dans un coin, Just Dance dans un autre (manque de chance, la Wii était en panne), à une table on joue au Jungle Speed, à une autre sont attachés six iPad. Bel accueil, on sent que l’école veut séduire ses futurs élèves ! Des admisseurs nous ont toujours accompagné jusque dans nos salles, nous donnant d’excellents conseils et toujours prêts à nous aider (mention pour celui, particulièrement zélé, qui a refait plusieurs nœuds de cravate dans la journée !)

L’entretien de motivation

  • La préparation

On me donne quatre sujets :

  1. Une citation d’Oscar Wilde, « les médecins enterrent leurs erreurs, mais non les architectes »
  2. Un thème : « Dans quel domaine de l’économie souhaiteriez-vous travailler ? »
  3. Une carte sur la distribution de la richesse dans le monde
  4. Un graphique sur la baisse de la croissance économique de la Chine

J’ai choisi la citation, les autres sujets ne m’inspirant absolument pas (j’ai beaucoup trop vite oublié mon cours de géopolitique sur la Chine, et l’unité choisie pour la carte est tellement aberrante que je préférerais encore me taire pendant cinq minutes plutôt que de faire un exposé dessus).

Une demi-heure de préparation, un plan en trois parties (deux parties sur l’interprétation du texte : I- l’erreur du médecin est irréparable, pas celle de l’architecte qui apprend par l’expérience II- le médecin cache son erreur, l’architecte s’en sert pour devenir plus fort, et une troisième partie sur l’application de cette citation dans le cadre d’une école de commerce ; l’étudiant se rapproche de l’architecte, il fait des erreurs dans un cadre sécurisé par une équipe pédagogique et ces erreurs lui permettent de se construire et de s’améliorer, etc.), et voilà qu’on vient me chercher pour passer devant le jury.

La présidente du jury, membre du corps professoral de l’école, me met immédiatement à l’aise en me posant des questions sur mon prénom tout en m’amenant à la salle d’entretien. J’entre, les salue, m’assois et commence.

  • L’exposé

L’exposé se passe bien, rien de transcendant jusque-là. J’ai l’impression de m’ennuyer à peu près autant que mon jury. Heureusement, il semblerait que j’arrive enfin à attirer leur attention en parlant un peu d’Oscar Wilde dans l’introduction (montrant que je connais l’auteur, donc) et en insistant bien sur le parallèle entre l’architecte et l’étudiant en ESC, puisque j’ai l’impression que cette comparaison leur plaît. Je m’applique à bien regarder les trois dans les yeux, à sourire, à faire des phrases cohérentes sans regarder ma feuille, et il semblerait que tout aille bien.

Un regret cependant : sachant que j’allais être tentée de tripoter ma montre nerveusement pendant tout l’oral, je ne l’ai pas prise. Mais personne ne m’a dit où j’en étais côté timing ; je pense avoir été dans les temps, mais c’était complètement à l’instinct. On a vu plus rassurant ! Apparemment, d’autres jurys prévenaient lorsqu’il restait deux minutes.

  • L’interview inversée

La partie qui me faisait le plus peur avant l’oral – et celle qui s’est avérée la plus simple. En plus de la présidente de jury que je n’avais pas le droit d’interroger, on trouvait là deux autres personnes : le directeur général d’une entreprise internationale d’accessoires de smartphones, et un consultant en applications pour smartphone. J’ai choisi d’interroger le directeur général, expliquant que le consulting ne m’attirait pas du tout.

C’était leur dernier entretien de la journée et je me disais que le jury devait avoir assez soupé de « parlez-moi de votre parcours » pour les dix ans à venir. Alors, j’ai commencé par : « Qu’est-ce que vous avez fait ce week-end ? » En quatre questions sur le jardinage, nous arrivions à la vie de directeur général et aux législations américaine sur les produits. Le reste de l’entretien a été parfaitement classique et bien assez intéressant pour que je puisse le synthétiser rapidement et assez complètement sans trou de mémoire.

  • L’entretien

La présidente du jury a commencé en taillant dans le vif : « quels sont vos engagements professionnels et associatifs actuels ? ». Je parle, je parle. Apparemment, ce que je dis leur plaît. Ils insistent en particulier sur mon expérience de traduction (ça vous plaît ? C’est votre passion ? Qu’est-ce qui vous a poussée à faire ça?), puis ils ont parlé de toutes mes différentes expériences. Ensuite, nous avons discuté de voyages. À la question « quelle est l’actualité récente qui vous a le plus marquée ? », j’ai répondu « la mastectomie d’Angelina Jolie », avant de développer en insistant sur la propagation de l’information à l’ère du numérique, pour une information dont finalement, peu de personnes ont besoin. J’ai ensuite évoqué la réaction de Christine Boutin sur Twitter (« pour ressembler à un homme ? ») et des implications sociales des réseaux sociaux. Ensuite, ils m’ont demandée si j’avais un compte sur Pinterest, et j’ai expliqué préférer Tumblr pour des raisons d’ergonomie en particulier. J’ai précisé que j’avais l’impression que Pinterest était un hybride bâtard entre Tumblr et Twitter, qui cumulait les défauts des deux sans en avoir les qualités, et que je trouvais cela particulièrement dommage. « Pourquoi Tumblr plutôt que Flickr ? » : j’ai parlé des différents formats qu’on peut partager sur Tumblr, alors qu’on est limité au format photo sur Flickr ; j’ai précisé que DeviantArt me semblait être une meilleure alternative à Tumblr que Flickr.

Catégories
Définis ton avenir Formations commerce

Mon AST2 : L’admissibilité.

Bonjour à tous !

Voici le second article de la série Mon AST2 : l’admissibilité.

Rang et admissibilité

  • EM Lyon : admissible. Aucune note et aucun rang n’est fourni avant les résultats d’admission définitifs.
  • Skema : admissible, 6ème avec 985 au TOEIC et 413 au Tage-Mage.
  • Passerelle : admissible dans toutes les écoles, avec 13.30 en synthèse, 17.97 au Tage-Mage, 17 en italien et 20 en anglais. 154ème à Grenoble, 103ème à Strasbourg. Ce sont les deux seules écoles dont je passe les oraux.
  • Audencia : admissible. Comme à l’EM Lyon, aucun rang ou note n’est fourni avant les résultats d’admission.

Quelle belle surprise, surtout pour l’EM Lyon dont j’avais passé le concours en me disant que je n’avais aucune chance, mais que cela me ferait un bon entraînement pour d’autres écoles ! L’EM Lyon est mon premier choix d’école ; c’est la mieux classée, elle a une situation idéale, est très proche de Centrale Lyon (certains d’entre vous connaissent mon affinité avec les écoles d’ingénieurs !) et propose un parcours à la carte, avec un système d’électifs indépendants plutôt que de majeures. Par contre, le fait de ne pas connaître mon rang à l’issue des écrits (je sais donc juste que je fais partie des 501 premiers sur 1300+ candidats) est particulièrement stressant. J’aurais aimé pouvoir me situer avant les oraux ; d’un autre côté, l’entretien est de loin l’épreuve à coefficient le plus élevé, donc rien n’est joué. Je ferai donc de mon mieux !

Quant à Skema, c’est une école qui me tente également énormément, en particulier pour son campus à Suzhou et son Master of Science en Webmarketing et Gestion de projets internationaux. De plus, à condition de préparer un minimum mon oral, je devrais être admise, vu mon résultat aux écrits (350 places, classée 6ème pour l’instant). Profitons-en donc pour déstresser un coup et savoir qu’à moins de faire une énorme erreur, tout ira bien et j’irai dans une école de commerce. C’est donc beaucoup moins anxieuse que beaucoup d’autres candidats que je vais pouvoir me présenter à ces oraux.

Passerelle est un concours qui m’intéressait peu, mais constituait une bonne roue de secours si je ratais l’EM Lyon, Audencia ou Skema. C’est pour cette raison que je ne passe que l’entretien de Grenoble EM et Strasbourg ; en effet, ma LV2 italien m’oblige à passer les entretiens de langue à Strasbourg, et je vais en profiter pour tenter l’oral, surtout par curiosité qu’autre chose.
Grenoble est une école plutôt bien classée, quoique derrière l’EM Lyon et Audencia, et pourrait éventuellement me tenter ; l’entretien y est par contre très particulier, et j’espère ne pas faire d’énorme erreur. Je n’ai pas beaucoup de marge d’erreur, en effet, puisque je suis 154ème pour 170 places !

Mise à jour du 31 mai : Ouf, je suis admissible à Audencia aussi ! C’est l’école que je redoutais le plus ; l’analyse de situation en 45 minutes avait été particulièrement difficile, et la sélection à l’écrit est très forte (on trouve environ 1300 candidats, 300 admissibles et 200 admis). Je suis inscrite pour mon oral le 14 juin, et c’est ma dernière date avant de rentrer chez moi. Trois jours de répit, puis les premiers résultats (Skema) tombent !

Préparer les oraux

  • 3 juin : Grenoble EM, avec l’oral que je redoute le plus, histoire de partir sur une bonne base, de ne pas avoir à redouter cet oral pendant tous les oraux, d’être débarrassée et d’avoir un oral d’entraînement avant celui du lendemain, qui est le plus important de tous. Je ne passe aucun oral de langue (langues prévues pour le 10 juin à Strasbourg).
    Le plus important : faire de mon mieux et me mettre en condition pour être préparée à l’oral de l’EM Lyon et rentrer dans le top 150 à GEM.
  • 4 juin : EM Lyon. Ici, il s’agit de donner le meilleur de moi-même ; je ne connais pas mon rang et je ne peux donc pas prendre le moindre risque, il faut que je sois parfaite !
    Le plus important : tout. Ici, chaque quart de point compte.
  • 6 juin : Skema. Ici, on assure l’admission : pas de prise de risque inconsidérée, mais pas de stress énorme non plus. Je peux me permettre de perdre quelques centaines de places si je ne suis pas du tout en forme. Espérons que ce ne sera pas le cas ! En attendant, je prépare un CV projectif qui tient vraiment la route, je bosse les oraux de langue, et j’espère que tout ira bien – mais pourquoi est-ce que ça n’irait pas bien ?
    Le plus important : un bon CV projectif et une bonne préparation des oraux de langue, qui ne suivent pas la même méthodologie que dans les autres écoles.
  • 10 juin : Strasbourg. Je passe les oraux de langues qui vaudront pour Grenoble EM et cette école, ainsi que l’entretien de motivation de l’EM Strasbourg où il faut présenter une de ses passions.
    Le plus important : les langues. Des notes supérieures à 18 pourraient sûrement m’aider à remonter le classement pour Grenoble et à me permettre l’admission à Strasbourg également.
  • 14 juin : Audencia. L’oral se déroule comme l’écrit : on nous donne deux thèmes, il faut choisir l’un d’entre eux et développer un exposé dessus pendant 5 ou 6 minutes, avant de commencer l’entretien de motivation. C’est un exercice que je redoute (comme à Grenoble), mais que j’espère tout de même réussir !
    Le plus important : Comme pour l’EM Lyon, tout. Audencia est mon 2ème choix d’école, et je ferai de mon mieux pour y être admise !

Des regrets ?

  • J’aurais bien aimé passer l’oral de Télécom EM, qui est une école qui me plaît beaucoup. Malheureusement, je doute que ce soit très utile ; même si j’aime l’école, Skema et Strasbourg sont mieux classées. Aucune raison, donc, de passer un oral qui ne servirait probablement à rien.
  • J’aurais également aimé avoir un deuxième oral avant l’EM Lyon. Avoir un seul entraînement avant l’entretien le plus important est une perspective assez effrayante !
  • Enfin, j’aurais dû me préparer un peu plus tôt pour l’oral d’Audencia. Ayant obtenu le résultat d’admissibilité très tard et n’ayant vraiment pas prévu d’être admissible, j’ai peur de ne pas être assez préparée.
Catégories
Définis ton avenir Formations commerce

Mon AST2 : Les Ecrits

J’ai passé quatre concours différents : Passerelle, Skema, l’EM Lyon et Audencia. Certaines épreuves sont communes à plusieurs écoles :

  • Le Tage-Mage

J’ai passé l’épreuve du 6 avril, à Grenoble. L’organisation était parfaitement en place, et nous n’avons pris aucun retard, ce que j’ai particulièrement apprécié, étant impatiente de nature. Ce fut cependant une longue épreuve, très fatigante, où j’ai eu l’impression de complètement rater cette épreuve. Tout compte fait, je me retrouve dans les 10% ayant reçu la meilleure note, avec un score de 413 (40 en raisonnement mathématique, 42 en raisonnement verbal et en raisonnement logique).
Le Tage-Mage est demandé pour les concours Passerelle, Skema, EM Lyon et Audencia.

  • Le TOEIC

Je ne me faisais aucun souci pour le TOEIC ; n’importe quel élève de LEA peut le passer et avoir minimum 930, n’ayez aucune inquiétude, donc, si vous avez un niveau ne serait-ce que potable en anglais, vous aurez une note tout à fait correcte. J’ai moi-même obtenu 985.
Le TOEIC est demandé pour les concours Skema et EM Lyon, et si on souhaite intégrer le parcours English Track d’Audencia.

Les autres épreuves sont spécifiques à chaque concours.

  • Passerelle

Le concours Passerelle est constitué de trois épreuves (+ Tage-Mage) : option, anglais et synthèse.
La synthèse est généralement l’épreuve à plus gros coefficient, et selon moi la plus difficile ; il faut y résumer, en trois pages maximum et en peu de temps, un dossier d’une vingtaine de pages sur un thème donné. Pour nous, c’était le sort des personnes âgées en France aujourd’hui.
L’anglais se présente sous la forme d’un QCM de grammaire, vocabulaire et compréhension écrite.
L’option varie selon la spécialité que vous avez choisie. Les épreuves de langue (j’avais pris italien) sont divisées en trois partie : premièrement, résumer un texte italien en italien, puis résumer un texte français en italien, et enfin, une courte rédaction sur le sujet du dossier. Notre sujet était l’industrie des lunettes italiennes.

  • EM Lyon

Quatre heures et une dissertation. Heureusement, on nous fournit bon nombre de documents pour nous servir de support si on n’a rien à dire. Le but n’est pas de faire une synthèse de ces documents, mais bien une dissertation argumentée, tout en les citant. Je suis tombée sur le Made In France de Montebourg, et comme j’avais peu de connaissances sur le sujet, je me suis contentée de faire une synthèse la mieux construite possible, puis d’ajouter mes quelques connaissances personnelles. Je suis partie au bout de trois heures.

  • Skema

Il faut envoyer un dossier complet à Skema ; il n’y a pas d’épreuve spécifique. L’école se base sur le dossier, le score au Tage-Mage et le score au TOEIC pour l’admissibilité.

  • Audencia

La dissertation se déroule ici sans document, et en seulement 45 minutes. L’épreuve censée commencer à 10h15 a en fait démarré à 10h50 ; le stress était à son comble. Le sujet : « Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) sont-ils appelés à dominer le monde ? ». Interdiction de dépasser la copie double, comme à Lyon et à Passerelle.

Catégories
Définis ton avenir Formations commerce

Mon AST2 : Introduction et sommaire

Bonjour à tous !

J’ai été absente longtemps, la faute aux concours et aux partiels (et un tout petit peu à la procrastination, bon). Me revoilà donc, non pas avec des articles de conseils comme je les écris d’habitude, mais bien, pour la toute première fois, avec une dimension plus personnelle sur le blog. (Pour être honnête, j’ai longtemps hésité entre mon blog personnel et celui-ci ; je me suis finalement dit que Réussir Mes Etudes pourrait être agrémenté de témoignages fort utiles pour les futurs candidats ; d’ailleurs, n’hésitez pas à poster vos propres témoignages sur différents parcours !).

Il semblerait que je devienne une pro de la réorientation ; après mon bac S, j’ai fait deux ans de licence d’économie-gestion, puis deux ans de LEA dont je viens de terminer la dernière année. Et voilà que j’ai passé les concours d’Admission sur Titre niveau licence & master de certaines écoles de commerce, à savoir l’EM Lyon, Audencia, Skema et le concours Passerelle (qui englobe l’EDC Paris, l’EM Normandie, l’EM Strasbourg, l’ESC Dijon, l’ESC Grenoble, l’ESC La Rochelle, l’ESC Montpellier, l’ESC Pau, l’ESC Rennes, l’ESC Troyes, Novancia et Télécom EM).

J’ai donc décidé de vous parler de ce que j’ai vécu lors des concours d’admission parallèles dans une série qui durera une dizaine d’articles. Pendant ce temps, je publierai peut-être d’autres articles, sans rapport avec les concours ; n’oubliez pas non plus que si un sujet vous tient à cœur, je serais enchantée de recevoir vos propositions d’articles.

Voici donc l’architecture de la série Mon AST2.

  1. Les écrits
  2. L’admissibilité
  3. L’oral de Grenoble EM
  4. L’oral de l’EM Lyon
  5. L’oral de Skema
  6. L’oral de Strasbourg
  7. L’oral d’Audencia
  8. L’admission, partie 1 (Skema, Grenoble, Strasbourg)
  9. L’admission, partie 2 (EM Lyon, Audencia)

J’ajouterai peut-être des conseils de préparation des épreuves écrites et orales, selon mes résultats finaux, ma disponibilité et l’intérêt affiché par les lecteurs. N’hésitez donc surtout pas à me demander d’écrire ces articles de conseils si vous souhaitez les voir sur le blog, via un simple commentaire ci-dessous ou dans n’importe quel des articles de la série !

Catégories
Définis ton avenir Formations ingénierie

Cinq idées vraies sur la prépa

Il y a quelques jours, je vous proposais un article sur les idées reçues sur la prépa, en démontant quelques gros clichés sur le cursus. Mais il est maintenant temps de vous révéler la vérité : les petites filles ne naissent pas dans les roses la prépa, c’est aussi ça.

La prépa, on y bosse.

Évidence s’il en est, la prépa étant réputée pour la quantité de travail qu’il faudra y fournir par rapport au secondaire : ce n’est pas pour rien que les élèves de prépa sont des taupins : la légende raconte qu’ils ne voient jamais le jour ! Et même si les taupins en question font parfois mentir la légende, « Travail, travail, travail. » sera votre devise durant deux ou trois ans ! Bon, rassurez-vous, le plus dur à passer, ce sont les premiers mois, ensuite on prend le rythme et ça passe. Et de toutes façons, les colles et DS hebdomadaires vous aideront à tenir le rythme et à être toujours plus ou moins au fait de ce que vous faites en cours. Ce qui est pas un mal, vous remarquerez.

Je vais prendre une claque par rapport à la Terminale.

Ça oui, on prend une belle avoine en Septembre. Pensez-donc : vous étiez le meilleur élève de votre classe, voire de votre bahut, et vous vous tapez 4 au premier DS de maths ? Rassurez-vous : on est tous passés par là (sauf cas très rares) : la marge est juste immense entre la Terminale et le début de la prépa, et constitue une des étapes les plus difficiles de votre cursus. Surtout que l’arrivée en prépa rimera peut-être pour vous avez changement de ville, de logement, vie tout seul ou en chambre d’étudiants… Ça fait beaucoup de changements en peu de temps ! Un conseil : surtout ne pas paniquer, rester calme en toute circonstance. Ne pas se décourager surtout, en dépit des mauvaises notes et du pessimisme à venir : encore une fois, les premiers mois ne sont pas les plus faciles de la prépa, mais ils ont une fin ! Ne vous attendez cependant pas à vous réveiller un matin et à vous sentir mieux : l’amélioration sera progressive et prendra plus ou moins de temps. Mais une fois l’automne passé, en général le choc de l’arrivée en prépa n’est plus qu’un lointain souvenir !

Je vais avoir la pression toute l’année.

Cette idée peut être classés dans les mi-vraies. Elle dépend en effet beaucoup de l’équipe pédagogique qui vous encadre, mais d’un point de vue personnel, je peux vous l’affirmer : le « relâchement » de la Terminale est terminé. Vous vous entendrez tout le temps dire que vos efforts sont insuffisants, que vous devez tout trouver évident, et que surtout, ce n’est pas normal, le niveau de la classe est bas. Il est bien entendu inutile de craquer à ce stress, mais chacun y réagit différemment. Serrez-vous les coudes avec vos camarades, ils ne sont pas là pour vous fusiller, comme nous l’avons vu lors de l’article sur les cinq idées fausses sur la prépa. Alors encaissez à plusieurs, et montrez à vos profs que oui, vous saurez vous surpasser pour atteindre vos objectifs !

Je vais être en compétition avec les plus grosses têtes de France.

En effet, qui dit prépa dit concours, et qui dit concours dit concurrents, et qui dit concurrents… (Pardon Stromae.) Vous vous retrouverez donc contre des gens bien meilleurs que vous. Mais aussi des plus modestes. Aux concours, il y en a pour tout le monde, à tous les niveaux. Retenez bien qu’il y a plus de places en écoles d’ingénieurs qu’il n’y a d’étudiants en CPGE. Et puis de toutes façons, vous ne pouvez pas juger de vos capacités avant d’entrer en prépa : vous y reprendrez tout à zéro, vous irez même jusqu’à redéfinir proprement ce qu’est une addition ! Vous avez donc deux ans pour faire table rase et repartir sur de bonnes bases, et qui sait, vous finirez peut-être à Polytechnique !

Ce sera le passage le plus pénible de mes études.

Paraît-il. Étant encore en deuxième année, j’ai du mal à en juger, mais d’après les témoignages, la quantité de boulot diminue nettement dés l’intégration en école à la fin de la seconde (ou troisième) année ! Il sera alors temps de se lâcher et de profiter de ce qui a été durement acquis. Mais attention quand même, moins les écoles d’ingénieurs sont « prestigieuses » à la sortie de prépa, moins le relâchement se fait sentir ! Il n’est donc pas une vérité absolue de dire que l’on ne fait plus rien après la prépa, il faut pour cela arriver dans les meilleures écoles. Celles qui auront demandé le plus de travail et de sacrifices. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Voilà qui conclut ce duo d’articles taupinesques destinés à vous aider à vous orienter. Qu’en conclure ? Que la prépa, si on peut, il faut essayer. Au moins un an. Au moins pour voir. Et au pire, si vous vous rendez compte que vous ne prenez pas la bonne direction pour vos études, il y a toujours possibilité de basculer à la fac, selon vos résultats de fin d’année et les facultés vous referez une Licence 1 ou bien vous passerez directement en deuxième année. Alors on sourit, on y va, et on se lance.

Une rectification à faire ? Un témoignage à apporter ? N’hésitez plus : commentez cet article en bas de page !

Catégories
Définis ton avenir Formations santé

S’engager dans des études médicales

Si vous lisez cet article, c’est probablement que vous envisagez de faire des études de médecine. Mais, êtes-vous vraiment fait pour ces études ? Personne d’autre que vous ne peut le dire (et certainement pas moi).

Néanmoins, vous ne pouvez pas prendre cette décision sans savoir ce qui vous attend : or, beaucoup de lycéens, voire même de P1, ne savent pas vraiment ce qu’impliquent les études médicales. Aussi, pour aiguiller votre décision, je vous propose de partager ma modeste expérience d’étudiant en 3e année de médecine pour que vous sachiez vous préparer à ce cursus, en 3 points :

  1. Le travail et les capacités d’apprentissage nécessaires
  2. Les principaux « écueils psychologiques » liés au travail d’externe, et plus largement de tous les soignants
  3. La motivation

 I.  Le travail et les capacités d’apprentissage

Avant même de penser à la spécialité qui vous fait rêver, vous aller devoir commencer par le commencement : la première année de médecine, communément appelée P1, et plus officiellement PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé).

Tout bachelier peut s’inscrire en PACES. C’est un des principes de l’accès aux Universités en France, et le cursus des études médicales ne déroge pas à la règle.  Néanmoins, la P1 est sanctionnée par un concours, et seuls les étudiants réussissant ce concours seront admis en 2e année. Le numerus clausus (nombre d’étudiants reçus au concours) de chaque université est fixé en début d’année par l’Etat. Selon les universités, le numerus clausus représente environ 10 à 25% des candidats. Le concours de P1 représente donc le 1er obstacle aux études médicales. Vous trouverez sur Youtube de nombreuses parodies de la vie d’un P1. En voilà une très bonne faite à Paris et une faite à Grenoble en 2009.

J’ai consacré un article entier à la réussite de la PACES, mais sachez que vous devez au moins :

  • Savoir travailler seul, spontanément, rigoureusement et efficacement
  • Avoir d’importantes capacités mnésiques et de compréhension
  • Être prêt à travailler 10h par jour en moyenne, 7 jours sur 7, pendant 9 mois, sans vacances
  • Être très motivé, et capable de gérer le stress et la fatigue en évitant le recours aux médicaments (Ritaline, anxiolytiques, antidépresseurs…)

Ces compétences sont non seulement nécessaires à la réussite de la PACES, mais aussi à la réussite de toutes vos études médicales. D’ailleurs, la plupart des professeurs de médecine vous diront que si vous avez réussi une PACES, vous serez capable de réussir tous vos examens ultérieurs. Mais attention, il s’agit là des capacités de travail : certains moments de votre cursus seront beaucoup plus démotivants et épuisants qu’une PACES.

Notez bien que la PACES n’est que le premier obstacle à franchir dans vos études et que la suite des études requiert également beaucoup de travail et d’investissement : être étudiant en médecine (et a fortiori médecin) signifie ne pas compter ses heures de travail, travailler à l’hôpital parfois la nuit ou le week-end etc. Sachez d’ailleurs que les médecins font partie des professions les plus à risque de burn-out, et que les taux de dépression et de suicide sont plus élevés chez les médecins que dans la population générale.

La formation médicale ne finit jamais :

  • Pendant vos 6 premières années d’étude, vous apprendrez les bases théoriques et pratiques, le strict minimum pour tous les futurs médecins. Les années sont communément appelées P1, P2, D1, D2, D3 et D4. Sachez que dès la D1 (ou la D2 selon les fac), vous passerez la moitié de votre temps en stage à l’hôpital, l’autre moitié à avoir des cours magistraux, des TP, des TD, …
  • A la fin de la 6e année (D4), vous passez les ECN (épreuves classantes nationales), une sorte de concours où le classement détermine l’ordre des étudiants pour choisir la spécialité et la ville où ils feront leur internat. La préparation des ECN devient très chronophage à partir de la D2.
  • Pendant les 3 à 6 ans suivant, vous ferez votre internat et vous spécialiserez dans un domaine. C’est seulement lorsque vous aurez fini votre internat que vous aurez un vrai diplôme de Médecin, qui vous autorisera à exercer. Notez que la « médecine générale » est une spécialité à part entière.
  • Si vous souhaitez faire une thèse de science dans le cadre d’un double cursus, cela vous demandera au moins un an supplémentaire (pour faire un master 2) et généralement 3 ans de thèse. (J’y consacrerai un article entier)
  • Selon votre spécialité et selon vos projets, vous serez peut être amené à faire un clinicat (au moins 2 ans), où vous exercerez une fonction hospitalo-universitaire. S’ensuivront peut être pour vous l’exercice de différentes fonctions hospitalo-universitaires, pour gravir les échelons et devenir peut-être un jour Professeur des Universités.
  • Dans tous les cas, les médecins ont une obligation légale de formation continue : congrès, séminaires, livres, CD-roms, revues médicales, évaluation etc.

Quoi qu’il en soit, toute une vie à étudier ne vous permettrait pas de connaître toute la médecine.

Sachez donc vous tenir à votre place dans la hiérarchie des connaissances médicales : P1 << externe << interne << médecin. Ne sous-estimez pas non plus l’expérience et les connaissances pratiques des aides-soignants et des infirmiers : ils vous apprendront souvent beaucoup de choses, que vous n’auriez jamais appris venant de vos livres ou de vos professeurs.

II. Les principaux écueils psychologiques

Certains étudiants réussissent brillamment leur P1 et abandonnent leurs études en 2e, 3e ou 4e année. Pourquoi ? Parce que c’est à ce moment que vous êtes pour la première fois confronté au contact avec les patients, à leur souffrance et à la mort : dès la 2e année, vous devrez faire un stage au cours duquel vous participerez aux soins infirmiers (sous la surveillance d’un véritable infirmier bien sûr).

Oui. Être étudiant en médecine, cela veut dire être au contact de malades, qui sont parfois contagieux, gravement atteints, incurables…. Pour réussir des études médicales, vous devez avoir réfléchi à ces questions et surtout ne pas faire de blocage psychologique. C’est avec l’expérience pratique que progressivement vous trouverez quel comportement adopter face aux situations difficiles. Sachez également que vous trouverez souvent auprès de vos aînés et des équipes soignantes (aide soignants, infirmiers, médecins etc) de précieux conseils à ce sujet : une fois la P1 validée, la plupart des étudiants et professionnels de santé sont prêts à vous aider sur tous ces aspects psychologiques.

Ayez une approche scientifique du corps humain :

Dès vos cours de 1ère année, vous verrez en photo des lésions parfois très impressionnantes. Puis, à l’hôpital, vous serez en contact direct avec ces lésions et avec les matières biologiques : les plaies, les viscères, le sang, le pus, l’urine, les selles etc. Certains étudiants se disent a priori rebutés par tout cela, mais dans le contexte médical (avec bien sûr des gants, des équipements médicaux, et une équipe soignante dans les environs) cela devient passionnant.

Voilà donc mon conseil : n’ayez peur ni de ce qui compose normalement le corps humain, ni des lésions et des maladies qui l’affectent. Ayez plutôt un regard scientifique sur ces choses et dites-vous « Waw ! je vois en vrai ce que j’ai passé des semaines à apprendre dans des bouquins ». Je vous conseille d’ailleurs de toujours chercher des photos voir même des vidéos des lésions décrites dans vos cours et vos livres de médecine.

Créez une relation de soin sur des bases saines :

Personne ne peut dire quelle est LA relation idéale et universelle entre un soignant et un patient. Néanmoins, en m’appuyant sur ma maigre expérience d’externe, mes cours de sciences humaines et sociales, et les discussions avec les équipes soignantes (externes, internes, médecins mais aussi aides-soignants et infirmiers), je me permets de lister 3 points fondamentaux de la relation de soin : la distance, l’empathie et l’objectivité. Les mettre en application sera toujours bénéfique pour vos études, votre carrière, et plus important encore, pour le patient.

  • Prenez du recul : ne vous mettez pas « à la place » du patient, gardez une certaine distance et ne vous impliquez pas affectivement. Le soir, lorsque vous enlever votre blouse, vous redevenez un civil lambda : vous devez pouvoir rentrer chez vous sereinement, sans que les difficultés de vos patients ne vous obsèdent.
  • Soyez en empathie avec les patients : vous devez comprendre ce que peut ressentir le patient, ses sentiments, ses émotions. Notez que l’empathie est différente de la sympathie : vous devez avoir de l’empathie pour tous les patients, qu’ils soient sympathiques ou non. Quel que soit le patient, vous devez prendre parti pour lui et défendre ses intérêts, dans toutes les décisions dans lesquelles vous êtes impliqués (à des fins diagnostiques, thérapeutiques, pronostiques etc).
  • Soyez objectif : en tant que (futur) soignant, vous rencontrerez des personnes de toutes confessions, de toutes religions, de tous bords politiques, de toutes origines, avec des personnalités très diverses, des affections très diverses également…. Votre regard doit être objectif : votre travail n’est pas de le juger mais de le soigner. Vous vous devez d’apporter la même qualité de soins à tous, sans discrimination. Notez que dans certaines situations, vous pouvez refuser de traiter un patient (sauf bien sûr en cas d’urgence) et d’éventuellement l’orienter vers un de vos collègues : il s’agit notamment de situations impliquant vos proches, ou concernant des actes tels qu’une IVG, une chirurgie que vous jugez à risque ou non justifiée, voire une euthanasie (si un jour hélas cela devient légal en France…).

Notez que la relation soignant-patient est une relation asymétrique, très différentes des relations sociales habituelles. Avoir un comportement en adéquation avec son rôle de soignant ne s’improvise pas : cela s’apprend, pendant vos stages, et ce quels que soient votre personnalité et votre comportement dans la vie de tous les jours. Que vous soyez timide, extraverti, fataliste, optimiste, cynique, flatteur…, votre comportement lorsque vous revêtez la blouse blanche ne doit plus être le même : adoptez une attitude professionnelle.

Encore une fois, en stage, ne vous prenez surtout pas pour un médecin ! Vous êtes un externe, autrement dit vous n’êtes rien et on ne manquera pas de vous le rappeler.

Préparez-vous face à la souffrance et à la mort !

Vous serez parfois confronté à des patients angoissés, déprimés, devenus handicapés du jour au lendemain, souffrant psychologiquement ou physiquement, confus, gémissant, pleurant, délirant … et parmi eux se trouvent des personnes de tous âges, y compris des enfants. Non, la médecine ne fait pas de miracles : dès vos premiers passages à l’hôpital, vous verrez des gens mourir, certains brutalement, d’autres après une longue agonie. Vous vous retrouverez donc parfois à vous occuper quotidiennement d’un patient pendant des semaines, puis au matin de son décès vous devrez noter des informations sur sa mort, voire laver et préparer son corps pour le rendre à sa famille, en particulier si vous êtes en stage infirmier de P2.

Assurez-vous donc d’avoir réfléchi aux sens de la vie, de la mort, de la souffrance etc. Que vous trouviez des réponses dans une religion, dans vos lectures philosophiques, ou simplement une réflexion personnelle, je vous recommande de les mettre par écrit, car le jour où vous serez face à une situation difficile, ces idées ne vous reviendront peut-être pas spontanément.

Dans certaines facultés, vous aurez aussi le privilège de disséquer des corps humains : certains étudiants sont assez choqués par ces travaux pratiques, non pas à cause des matières biologiques mais à cause du rapport intime et prolongé (faire une dissection prend beaucoup de temps) avec un corps mort, aussi je vous conseille de vous y préparer, par exemple en cherchant des vidéos de dissection et d’autopsie (pour plus d’informations sur les dissections, lisez mon article « N’ayez plus peur des dissections »). Encore une fois, avec un peu d’expérience, que vous arriverez à prendre la distance nécessaire pour profiter au maximum de ces travaux pratiques, qui se révèleront alors passionnants.

Il y a un troisième écueil psychologique possible non négligeable : les responsabilités ! Néanmoins, du haut de ma courte expérience d’externe, je ne me permettrai pas d’aborder ce sujet (un externe a très peu de responsabilités, ce qui ne signifie pas qu’il n’a pas pour autant beaucoup de travail en stage et qu’il ne se fait pas sérieusement réprimander s’il ne le fait pas dans les temps et correctement). Pensez-y quand même : être médecin, c’est avoir des responsabilités qui engagent la vie des patients.

III. La motivation

Vous ne pouvez pas réussir vos études médicales sans motivation. Ces motivations vous sont personnelles, néanmoins, voilà quelques-unes des choses qui peuvent vous motiver dans la poursuite de vos études médicales

La dimension scientifique à la fois théorique et pratique

  • Acquérir un savoir et un savoir-faire : le cœur de la formation médicale est tourné vers la clinique, c’est-à-dire le fait de savoir prendre en charge un patient du début à la fin (diagnostic, thérapeutique, suivi etc). Vous aurez donc des connaissances théoriques et pratiques.
  • Toucher à tout : en étudiant la médecine, vous avez accès à de nombreux domaines scientifiques, de la biologie à la physique, en passant par la chimie, les mathématiques mais aussi l’informatique voire l’ingénierie au sens plus général. La médecine a recours à tous ces domaines, avec toujours un objectif très concret in fine : guérir (ou du moins, soulager) des personnes malades. En choisissant de faire un double cursus, vous pourrez faire de la recherche, et donc approfondir vos connaissances en sciences fondamentales, mais aussi dans des domaines plus pratiques plus proches du cursus d’ingénieur (applications de la physique, des mathématiques, de l’informatique etc). Bien sûr, vous n’aurez jamais autant de connaissances dans ces domaines que si vous y aviez consacré toutes vos études (comme les étudiants en école d’ingénieur par exemple). Je consacrerai un article entier au double cursus pendant les études médicales.
  • Avoir un accès privilégié au monde du vivant : Au cours de vos études, vous serez probablement amené à faire des travaux pratiques dans des laboratoires d’analyse biologiques (culture de bactéries, analyses biochimiques etc), des laboratoires d’anatomopathologie (observation de pièces anatomiques, de coupes tissulaires au microscope…) voire même des laboratoires d’anatomie (dissections de corps humains).

La dimension humaine

  • Pouvoir aider directement les malades : vous devez engranger un maximum de connaissances théoriques et pratiques pour pouvoir aider très concrètement des personnes en difficulté, en l’occurrence des malades. Ne perdez donc jamais de vue que votre travail et vos connaissances vous permettrons in fine d’aider des gens qui en ont besoin.
  • Rencontrer de gens de tous horizons : en tant que futur médecin, vous aurez accès aux informations privées des patients, et par extension vous serez amené à rencontrer des personnes ayant des vies, des modes de pensée, et des personnalités très différentes… . Le contact avec ces personnes peut s’avérer parfois difficile, mais il est souvent très enrichissant si vous essayez vraiment de comprendre le patient.
  • Se blinder psychologiquement : le sang, les lésions, la souffrance, la mort, les situations sociales difficiles, mais aussi les réprimandes injustifiées, le travail au moins 60h par semaines etc… sont autant de difficultés desquelles vous pouvez retenir une expérience qui vous rend plus fort.

Il existe probablement beaucoup d’autres motivations : professionnelles, sociales, philosophico-religieuses, …  Quelles que soient les vôtres, je vous recommande de les mettre par écrit : cela pourra vous aider lorsque vous devrez faire face aux difficultés intrinsèques au cursus et à la profession. Selon une étude de 2012 de l’ANEMF (association nationale des étudiants en médecine de France), 60% des étudiants en médecine ont au moins une fois sérieusement pensé à arrêter leurs études, 33% y pensent régulièrement, et 4% y pensent tous les jours. Toujours selon cette étude, plus de 50% des étudiants en médecine pleurent au moins une fois par mois à cause de leurs études, et 10% pleurent toutes les semaines à ce sujet. Enfin, plus de 20% des étudiants en médecine ont déjà eu au moins une fois des idées suicidaires, et plus de 8% en ont eu plusieurs fois. Pour plus de chiffres, notamment des résultats assez inquiétants sur l’anxiété, la dépression, le surmenage, la restriction des interactions sociales (diminution du cercle d’ami pour 75% des étudiants) et des activités extra-hospitalo-universitaires (loisirs etc) chez les étudiants en médecine, lisez l’enquête de l’ANEMF.

Encore une fois, vous êtes le seul à savoir si vous êtes faits pour un cursus médical : ne laissez personne vous dire que vous n’êtes pas fait pour cela, pas même un médecin ou un autre étudiant en médecine (bien sûr leurs remarques doivent alimenter votre réflexion). Il se peut d’ailleurs, que votre personnalité ne corresponde pas aux différents aspects que j’ai exposés dans cet article, mais peut-être vous épanouirez-vous dans un cursus médical et réussirez-vous brillamment vos études. Sachez également que quand vous serez externe, voire même quand vous serez interne, vous vous ferez souvent « engueuler » pour de bonne et de mauvaises raisons (fatigue et stress de votre interlocuteur, signalement d’un problème dont vous n’êtes pas du tout responsable, …), par les internes et les médecins surmenés, mais aussi les secrétaires de mauvaise humeur, les infirmières et aides soignants au bord de l’épuisement etc. Préparez vous donc dès maintenant à entendre des choses comme « tu n’es pas fait pour devenir médecin », « tu as fait une erreur en choisissant médecine », « tu devrais arrêter tes études »… La plupart du temps, ces remarques traduisent le stress de vos interlocuteurs et/ou leur volonté de vous faire réagir. Dites vous bien que si tous les étudiants à qui on a fait ces remarques avaient effectivement arrêté leurs études, la France serait gravement déficitaire en médecins. Bien sûr, vous vous ferez parfois « engueuler » pour de très bonnes raisons : vous devez reconnaître vos erreurs et mettre tout en œuvre pour les corriger. A contrario, vous vivrez aussi beaucoup de très bons moments avec les équipes soignantes et les patients.

Certes, choisir de s’orienter en médecine n’est pas une décision facile à prendre. Cet article n’a d’autre ambition que de vous donner des éléments de réflexion pour prendre cette décision. Quel que soit votre choix, ne faites pas les choses à moitié, et n’allez pas vers un cursus médical à reculons.

En conclusion, les études médicales sont à la fois un véritable parcours du combattant et une aventure formidable. Être médecin est généralement un sacerdoce, partagé par beaucoup de professionnels de santé. En étudiant la médecine, vous accédez petit à petit à un monde souvent obscur pour les non-initiés, avec son propre vocabulaire, ses principes éthiques et déontologiques, ses joies et ses peines.

Si vous avez des questions ou des remarques sur cet article ou sur les études médicales en général, n’hésitez pas à laisser des commentaires. Lisez aussi mes articles consacrés à la réussite de la PACES et à la réorientation après la PACES.

Catégories
Définis ton avenir Formations ingénierie

Cinq idées reçues sur la prépa scientifique

Vous êtes en terminale, et vous ne savez toujours pas si vous devez aller en prépa ou en fac ? Vous avez des questions et personne pour y répondre ? Vous avez entendu des choses sur la prépa, mais vous ne savez pas démêler le vrai du faux ? Ce qui suit est alors pour vous, voici cinq idées reçues sur la prépa.

J’ai jamais aimé les matières littéraires : la prépa est le cursus rêvé pour moi, on fait que des maths là-bas.

Au contraire ! En prépa, quatre ou cinq heures de cours seront consacrés aux matières littéraires : LV1 (2h), LV2 (1h, optionnelle) et surtout, grande spécificité, 2h de Français-Philosophie par semaine. Même si elle représente peu de temps dans la semaine, cette manière pèse cependant quasiment autant qu’une épreuve de mathématique selon les concours : il ne faudra donc en aucun cas la négliger ! Elle s’articule autour de trois œuvres dont la thématique commune change chaque année. Vous étudierez en cours le rapport de la thématique en question aux trois œuvres au programme. De plus, vous aurez des colles (cf. paragraphe suivant) de Français-Philosophie (une par trimestre) et de LV1 (une tous les quinze jours), ainsi vous serez sollicité par ces matières tout au long de l’année.

Les colles c’est trop dur, je n’ai pas l’habitude de passer au tableau. Je n’y arriverai jamais.

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est une colle, il s’agit d’une interrogation orale durant une heure. En prépa vous en aurez deux par semaine : une de maths, et une de physique ou d’anglais selon la semaine pour la filière MPSI par exemple. Vous serez donc constamment évalués au cours de l’année.

Et même si ça peut sembler insurmontable à certains dit comme ça, il ne faut pas en faire tout un fromage. Même si on peut stresser pour les premières colles, il faut plutôt le voir comme un cours particulier, et un entraînement plutôt que comme une interrogation orale. De toutes façons, vous prendrez vite l’habitude des colles !

4h de DS ? Pas pour moi.

Déjà, ce n’est pas totalement nouveau si on y réfléchit : l’épreuve de mathématiques au baccalauréat scientifique dure bien quatre heures. Certes, c’est dans des circonstances particulières, mais justement, en prépa, vous apprendrez à banaliser ce genre d’évaluation. Déjà, ne pas y aller en se disant que la durée est insurmontable. Allez-y plutôt en vous disant « On va me donner de quoi m’occuper pendant quatre heures. » Les heures passeront beaucoup plus vite qu’au bac, c’est en tout cas ce que j’ai ressenti. Dès le second DS, si ce n’est le premier, vous ne sentirez plus ces 4h de DS. Vous trouverez même bientôt que c’est loin d’être suffisant.

En prépa on ne rencontre que de gros geeks boutonneux, y’a pas de filles pour causer chiffons.

Mesdemoiselles (et messieurs aussi), sachez que la proportion de filles varie fortement d’une filière à l’autre. Je déteste faire ce genre de trucs car je suis personnellement contre toute discrimination homme-femme, mais force est de constater que si les garçons sont très nombreux en MPSI, la filière BCPST n’est composée quasiment que de filles ! Quant aux PCSIs, il y a plus de fille qu’en MPSI, d’après ce que je vois. Dans tous les cas, les filles sont tout de même présentes et la salle de classe n’est pas un puits de testostérone sans fond. Tant qu’à causer social, vous rencontrerez de tout et de partout en prépa : du mec terré derrière son ordi à celui qui vient tout juste du Maroc, en passant par la jolie fille des grands lycées que vous trouvez si charmante…

Je ne pourrai jamais tirer dans les pattes de mes camarades pour réussir.

Et ça tombe bien : eux non plus ! C’est certainement le plus gros cliché de prépa, qu’il faut sans cesse faire mentir : non, les taupins ne passent pas leur temps à se tirer dans les pattes au sein de leur classe. La concurrence n’est pas au niveau de votre classe, mais plutôt au niveau des lycées. Et sachez que les meilleurs lycées tirent profit de l’esprit de solidarité de leurs élèves. Alors souriez, détendez-vous et parler à votre voisin : vous serrer les coudes sera indispensable si vous comptez survivre cette année. Et puis comme dit précédemment, on fait de belles rencontres en prépa, potentiellement pérennes. Sincèrement, côté ambiance, mes deux meilleures années de mes études sont celles de prépa ! Solidarité et camaraderie l’emportent sur la concurrence. Et puis, si vous voulez ratisser plus large, vous trouverez même sur Twitter une véritable communauté taupine !

Mais on entend d’autres trucs sur la prépa. Des trucs vrais, qui feront l’objet de mon prochain article, alors à bientôt !

Vous avez aimé cet article ? Vous avez d’autres points à rajouter ? Des questions, des idées à soumettre ? N’hésitez plus : commentez cet article en cliquant ci-dessous !

Catégories
Améliore tes notes Formations santé

N’ayez plus peur des dissections

Vous serez peut-être amené à faire des dissections au cours de votre scolarité ou de vos études, notamment au lycée, à la faculté de biologie, à la fac de médecine, en école de vétérinaire etc… : dissection de souris, de grenouille, de poisson, de chien … voire même de corps humain pour les étudiants en médecine.

La célèbre « leçon d’anatomie du Dr Tulp » de Rembrandt

Comme beaucoup de lycéens/étudiants, vous appréhendez peut-être ce moment : dégout pour les viscères, peur du sang, peur de mal réagir, peur de tomber dans les pommes, peur de vomir…

Du haut de mes quelques expériences de dissections au lycée et à la fac de médecine, je vous propose ici quelques conseils pour lutter contre cette appréhension (peut-être même avez-vous une phobie). Le principe est simple : il faut vous confronter à ce qui vous fait peur, progressivement, par palier (un peu comme dans une thérapie cognitivo-comportementale, ultra-simplifiée bien sûr). Je vous propose de le faire en 3 étapes.

Commencez par des dessins

Commencez par apprendre l’anatomie dessinée de ce que vous allez disséquer : cherchez des dessins et des schémas sur internet, dans des livres (biologie, atlas d’anatomie…)

  • Lisez et apprenez un maximum de choses : la forme des organes, leur couleur, leur texture, leur taille réelle…
  • Si les images vous incommodent ou vous impressionnent, redessinez-les sur du papier ou sur un tableau blanc pour vous les approprier.
  • Si besoin, accrochez des schémas anatomiques aux murs de votre chambre pour vous y confronter visuellement en permanence.

Le but de cette étape est que vous finissiez par vous dire qu’il n’y a pas de raison d’être choqué ou impressionné par l’intérieur du corps, pas plus que par l’extérieur (les yeux, les pattes, les dents…). Soyez-en convaincu : la peur du sang ou des viscères n’est pas rationnelle. A partir de là, vous pouvez passer aux deux étapes suivantes, qui visent à « contrôler » votre émotivité : c’est bien connu, les émotions échappent facilement à la raison et peuvent vous jouer des tours. Il faut donc « éduquer » ces débordements émotionnels, par des exercices :

Cherchez des photos et des vidéos des dissections que vous devez faire

  • Regardez plusieurs photos : si les images vous incommodent, accrochez des photos de dissection aux murs de votre chambre pour vous familiariser avec elles.
  • Regardez des vidéos : si besoin, coupez le son et mettez de la musique que vous aimez à la place. Avec le temps, vous devrez être capable de voir ces vidéos avec le son (sans musique à côté bien sûr).

Entraînez-vous avec de la nourriture

  1. Commencez simplement avec de la viande cuite et préparée : inspectez, manipulez et découpez minutieusement une patte de poulet par exemple. Vous devez êtes capable de reconnaître les structures anatomiques.
  2. Si vous êtes à l’aise avec la viande cuite, passez à de la viande froide : acheter un poisson entier ou un poulet qui a encore sa tête, et préparez-le de A à Z. Le but de cette opération est de vous confronter à 3 choses :
    • Les viscères « en vrai »
    • Le FROID du corps : le contact avec la peau froide de l’animal (ou du corps humain) peut faire un choc le jour de la dissection. Le mieux est de s’y être préparé, surtout si les corps sont conservés dans des « frigos ». Si besoin, mettez des gants (types gants fins en latex pour faire le ménage, que l’on peut acheter dans toutes les grandes surfaces) : vous aurez toujours des gants pour les dissections de corps humain, par contre il est rare qu’au lycée vous ayez des gants pour les dissections (entrainez-vous sans gants !).
    • L’odeur : confrontez-vous à l’odeur des viscères froids. Beaucoup d’étudiants sont gênés par l’odeur de mort pendant leur dissection. Vous devez vous y attendre.
  3. Enfin, si vous êtes à l’aise avec la préparation de la nourriture, vous pouvez mettre de côté les viscères pour prendre le temps de les « explorer » attentivement. Encore une fois, cela vous permet de vous confronter au froid (mettez des gants si besoin) et à l’odeur.

L’objectif de ces 3 étapes est de changer le regard que vous portez à la chose que vous disséquez, de changer l’image que vous en avez. Vous ne devez surtout pas l’associer à la mort, la souffrance, la dimension philosophique ou sociale : ayez un regard curieux et scientifique !

  • Ne vous y trompez pas : le but d’une dissection n’est pas « d’explorer » quelque chose que l’on ne connait pas, mais de RETROUVER « EN VRAI » ce que vous avez déjà vu dans les bouquins.
  • Pour éviter de « trop penser » à la dimension sociale, éthique, philosophique… ne passez pas trop de temps à attendre devant votre animal (ou devant le corps humain). Prenez un scalpel et des ciseaux, et lancez-vous ! Concentrez-vous sur la zone que vous êtes en train de disséquer, ne regardez pas le corps dans son ensemble.
  • Evitez de vous représenter l’animal (ou le corps humain) avant qu’il soit mort : n’allez pas imaginer la vie de la souris par exemple. Ne voyez que l’instant présent : un corps mort de souris, un tas d’éléments anatomiques qui sont assemblés d’une certaine manière et qui ne sont pas plus impressionnants que ce que vous pouvez voir à l’extérieur (la peau de la souris, ses yeux, ses dents, ses pattes etc).
  • Raisonnez par analogie avec vos schémas anatomique et histologiques. Par exemple, devant un muscle, imaginez toutes les petites fibres musculaires, leurs composants, leur organisation… Devant du sang, visualisez tous ses petits composants microscopiques (vous avez dû les apprendre avant la dissection).
  • Dans tous les cas, dites-vous « Waw, c’est intéressant ! », quitte à vous mentir à vous-même : vous finirez par y croire au bout de quelques minutes, heures, ou jours.

Si vous n’avez jamais fait de dissection, je me dois de vous prévenir du problème numéro un : l’odeur, une odeur de « mort », plus précisément un mélange de putréfaction, de formol voire de spray bactéricide (à la base, les morts ont une odeur un peu différente). Si besoin, mettez un peu de Vicks vaporub (sorte de pommade qui sent fort le camphre, la menthe et l’eucalyptus) juste sous votre nez. Au lycée, il est possible que le petit animal que vous disséquez soit immergé dans un bac rempli d’eau, ce qui atténue un peu l’odeur. A la fac, on vous donnera peut-être la possibilité de porter un masque « à l’eucalyptus ». Si vous êtes asthmatique, prévenez votre encadrant : le produit utilisé pour la conservation des corps peut parfois déclencher des crises d’asthme (notamment le formol).

En cas d’urgence

Si vous ne vous sentez pas bien pendant la dissection (coup de chaud, jambes en coton, palpitations, vue trouble…), n’hésitez pas à demander à votre encadrant à sortir de la salle. La première chose à faire est de se laver les mains, de s’asseoir et de respirer de l’air frais (le mieux est d’aller dehors).

Avant de refermer cet article, je me dois de vous parler de l’odeur « post-dissection ». Après une dissection, il est possible que l’odeur de « la mort » vous suive pendant longtemps (au moins pendant les 24h qui suivent la dissection), même après avoir pris une douche et changé de vêtements. Personnellement, je trouve cette odeur plus forte que pendant les dissections. Elle a certainement une composante psychologique, voire même peut-être une « imprégnation neurologique » (les neurones impliqués dans l’odorat continueraient de s’activer ?) : si vous leur demandez, les personnes autour de vous ne sentent pas cette odeur et disent que « c’est dans votre tête ». Certaines personnes parlent aussi d’une véritable « imprégnation » de leur corps, si bien que leurs urines ont une très forte odeur de « mort ». Bon, tout ça n’est peut-être qu’une théorie sans réels fondements. Par contre, l’odeur « post-dissection » est bien réelle.

Avec le temps et l’expérience, vous n’aurez plus besoin de toute cette préparation avant une dissection. Par contre, je vous conseille de toujours réviser l’anatomie de ce que vous allez disséquer et de regarder des photos ou des vidéos avant la dissection : cela vous évitera de faire des bêtises ou de perdre du temps le jour J.

Si vous avez des remarques ou des questions sur les dissections, en particulier les dissections humaines (je pense notamment aux (futurs) étudiants en médecine), n’hésitez pas à laisser des commentaires.